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Le chef du Pentagone veut rapidement des « gains tangibles » contre l’EI

Le Pentagone estime que l'EI a perdu environ 40 % des territoires qu'il occupait en Irak, dont la ville de Ramadi

Le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter s'adresse à la réunion des ministres de la Défense au siège de l'OTAN au Conseil de l'Atlantique Nord (NAC) à Bruxelles, le 11 février 2016 (Crédit : AFP / THIERRY CHARLIER)
Le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter s'adresse à la réunion des ministres de la Défense au siège de l'OTAN au Conseil de l'Atlantique Nord (NAC) à Bruxelles, le 11 février 2016 (Crédit : AFP / THIERRY CHARLIER)

Le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a souhaité jeudi à Bruxelles que la coalition anti-Etat islamique (EI) engrange rapidement « des gains tangibles » grâce à l’augmentation des contributions militaires des pays participants.

« Cette réunion ministérielle marque le début d’une nouvelle étape dans la campagne de la coalition pour vaincre l’EI », a déclaré Ashton Carter devant ses homologues de 49 pays, dont l’Irak et l’Arabie saoudite, réunis à Bruxelles.

Les Etats-Unis demandent à leurs partenaires de contribuer davantage en armements, équipements, troupes et contributions financières, pour mettre en oeuvre le « plan de campagne militaire » de la coalition, qui vise en premier lieu à « reconquérir » Mossoul, deuxième ville d’Irak, et le fief syrien de l’EI, Raqa, a expliqué M. Carter.

« La discussion d’aujourd’hui va inciter chacun d’entre nous à faire davantage et à examiner comment nous pouvons aligner nos ressources de manière plus efficace sur la stratégie » de la coalition, a plaidé M. Carter.

Après cette réunion des ministres de la Défense de la coalition, une première dans ce format depuis le lancement de la campagne il y a plus de 18 mois, les chefs d’état-major de la coalition se retrouveront « dans quelques semaines », puis une « conférence de génération des forces » sera organisée, a-t-il expliqué.

« D’ici là, au plus tard, nous devrions commencer à voir des gains tangibles grâce à ces capacités additionnelles », espère Ashton Carter, qui a rappelé que la puissante entité jihadiste « menace non seulement les vies des Irakiens et Syriens, mais aussi la sécurité des citoyens de tous nos pays ».

‘Irréversible’

De son côté, le porte-parole du ministre saoudien de la Défense, le vice-prince héritier Mohammed ben Salmane, a assuré que la décision du royaume de déployer des forces au sol en Syrie était « irréversible ».

« Le royaume se tient prêt pour mener des opérations aériennes ou terrestres ( ) dans le cadre de la coalition et sous le commandement des Etats-Unis », a expliqué le porte-parole, Ahmed Assiri.

Mais ce dernier s’est refusé à donner des précisions sur les effectifs que l’Arabie saoudite pourrait engager au sol. « Les détails seront étudiés ultérieurement », a-t-il dit.

Les Etats-Unis mettent aussi en garde leurs partenaires contre le déplacement d’une partie des combattants de l’EI vers la Libye, où ils seraient désormais quelque 5 000.

M. Carter a utilisé une combinaison de diplomatie discrète et de reproches publics pour inciter ses partenaires à faire davantage, allant jusqu’à accuser, sans les nommer, certains des 66 membres de la coalition anti-EI de « ne rien faire du tout ».

En 18 mois, la coalition sous direction américaine a effectué plus de 10.000 frappes aériennes.

Le Pentagone estime que l’EI a perdu environ 40 % des territoires qu’il occupait en Irak, dont la ville de Ramadi, et environ 10% de ceux qu’il contrôlait en Syrie. Mais la reconquête de Mossoul et Raqa n’est pas envisagée avant plusieurs mois.

Les efforts de M. Carter ont déjà porté quelques fruits. Le Canada va tripler l’effectif de ses forces spéciales formant des milices kurdes dans le nord de l’Irak, le portant à 210 hommes.

La Slovénie a promis d’envoyer des instructeurs militaires et la Pologne pourrait se joindre aux opérations contre l’EI, possiblement en dépêchant des forces spéciales selon un expert à Varsovie.

L’Otan a donné jeudi son accord de principe pour déployer ses avions de surveillance Awacs au-dessus des Etats-Unis, de façon à permettre à l’armée américaine de libérer ses propres avions pour des opérations dans le ciel irakien et syrien.

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