Le Chili « se joint » à l’Afrique du Sud dans son recours déposé contre Israël à la CIJ
Dans son allocution, le président chilien a évoqué la "situation humanitaire catastrophique" à Gaza et appelé à "une réponse ferme de la communauté internationale"
Le président chilien, Gabriel Boric, a annoncé samedi que son pays allait se joindre à l’Afrique du Sud, dans le recours déposé contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ).
« J’ai décidé que le Chili allait soutenir et se joindre au recours déposé par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice de La Haye, dans le cadre de la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide », a déclaré Boric dans un message au Congrès de son pays.
La CIJ, saisie fin décembre par l’Afrique du Sud, a ordonné en janvier à Israël de faire tout ce qui est en son pouvoir pour prévenir tout acte de « génocide » et permettre l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza mais elle n’était pas allée jusqu’à ordonner un cessez-le-feu.
De nouveau saisie par Pretoria, la CIJ a rendu le 24 mai une décision ambiguë demandant à Israël de mettre fin aux opérations menées à Rafah, la ville la plus méridionale de Gaza, qui risquent d’entraîner la destruction de la population civile. Les juges n’étaient pas d’accord entre eux sur la question de savoir si l’ordonnance exigeait d’Israël qu’il mette immédiatement fin à ses opérations en cours dans la ville.
La CIJ ne s’est pas encore prononcée sur le fond de l’affaire, l’accusation selon laquelle Israël violerait la Convention des Nations unies sur le génocide – créée après l’extermination de 6 millions de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
Dans son allocution, le président chilien a évoqué la « situation humanitaire catastrophique » à Gaza et appelé à « une réponse ferme de la communauté internationale ».
Le gouvernement chilien avait déjà condamné les frappes aériennes israéliennes près de Rafah, qui auraient fait, selon le Hamas, au moins 45 morts et des dizaines d’autres blessées dans la nuit de dimanche à lundi.
Tsahal a indiqué enquêter sur ce que le Premier ministre a qualifié « d’incident tragique ».
À maintes reprises, le président Boric, dont le pays reconnaît l’État de Palestine depuis 2011, a estimé que la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas n’avait « aucune justification » et était « simplement inacceptable ».
La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 3 000 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tuant près de 1 200 personnes, principalement des civils, tout en prenant 252 otages de tous âges, en commettant de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
Sur les 252 personnes enlevées le 7 octobre, 121 sont toujours retenues à Gaza, dont 37 sont mortes, selon l’armée israélienne.
Plus de 36 300 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
En réponse à cette attaque, la plus meurtrière de l’histoire du pays et la pire menée contre des Juifs depuis la Shoah, Israël a juré d’anéantir le Hamas et de mettre fin à son règne de seize ans, et a lancé une opération aérienne suivie d’une incursion terrestre dans la bande de Gaza, qui a commencé le 27 octobre.
Deux cent quatre-vingt-quatorze soldats israéliens ont été tués au cours de l’opération terrestre contre le Hamas et lors des opérations menées le long de la frontière de Gaza.