Le co-créateur de Fauda prépare la saison 4 et une comédie type Sex and the City
Lors d'une projection spéciale à Tel Aviv, Avi Issacharoff a parlé de ses projets futurs et de ses mésaventures passées en tant que journaliste à Gaza
Le co-créateur de « Fauda », Avi Issacharoff, a annoncé qu’une quatrième saison du thriller israélien à succès était en préparation. Il a fait cette annonce lors d’une projection sous-titrée en anglais des deux premiers épisodes de la dernière saison de la série au Musée d’art de Tel Aviv, mercredi.
La troisième saison, qui a été présentée en première sur YES fin décembre 2019 – mais pas encore sur Netflix – « va être encore plus dure » que les deux premières, a-t-il déclaré.
Après la projection, M. Issacharoff a parlé de la réalisation de la série, de son succès et de ses projets futurs, dans un entretien sur scène avec Jessica Steinberg, rédactrice en chef du Times of Israel pour le service Culture.
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Issacharoff et son co-créateur, l’acteur Lior Raz, qui joue l’agent spécial Doron dans la série, travaillent également sur d’autres projets, notamment la dramatique « Hit and Run », avec deux autres show runners américains, et une comédie de type « Sex and the City » basée sur le scénario de la blogueuse new-yorkaise Sarah Rosen.
C’est amusant de travailler sur d’autres types de projets, a déclaré M. Issacharoff, ajoutant que son « bébé » et celui de Raz reste toujours « Fauda ».
« Ce n’est pas seulement une aventure, c’est une sorte de bébé, et nous aimons ce bébé », a-t-il déclaré. « ‘Fauda’ est toujours notre premier bébé. »
La troisième saison de « Fauda » entraîne l’unité israélienne d’infiltration dans la bande de Gaza, un endroit où Issacharoff n’est pas allé depuis 2007, lorsque l’armée israélienne a interdit aux journalistes israéliens d’entrer pour des raisons de sécurité.
Il a raconté au public certaines de ses propres mésaventures dans l’enclave du sud contrôlée par les Palestiniens, dont une qui a eu lieu lors de son dernier voyage alors qu’il rendait visite à des personnes en deuil à Rafah. Il avait reçu un appel téléphonique de l’armée israélienne l’avertissant d’un possible enlèvement par le Hamas le visant potentiellement.
« Un vrai fauda vivant », a-t-il dit, en se référant au mot arabe pour chaos.

Cet événement s’est produit juste avant l’enlèvement de Gilad Shalit. À l’époque, Issacharoff avait fait suivre à son chauffeur un itinéraire alternatif vers la frontière avec Israël, plutôt que la route principale où il pensait que quelqu’un essaierait de lui tendre une embuscade.
« Le journalisme n’est pas la profession la plus sûre au monde », a-t-il déclaré, « et ce n’était pas la seule menace qui pesait sur moi ».
Ces expériences, ainsi que son passé dans les forces spéciales de l’armée israélienne, et celles qu’a connues Raz, qui a servi dans la même unité, représentent ce que les deux hommes essaient d’apporter à leur feuilleton télévisé, a déclaré M. Issacharoff.
Nous voulons que le public se dise : « Wow, c’est vraiment arrivé », a-t-il expliqué.
Il y a aussi le propre travail et l’expérience d’Issacharoff en tant que correspondant du Times of Israel et d’autres journaux qui apportent une touche de vérité et de réalité à la série, bien qu’il admette qu’il travaille beaucoup moins comme reporter ces jours-ci, regrettant l’adrénaline qui découle de ce travail.
« Je ne vais pas en Cisjordanie au même rythme », a-t-il déclaré.
Mais il n’est pas complètement déconnecté.
Il se souvient d’un appel téléphonique du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, dans lequel le dirigeant palestinien l’a appelé pour lui dire qu’il était toujours en vie après un récent malaise.
Au cours d’une de ces conversations, Abbas lui a reproché de ne pas être marié – Issacharoff est divorcé et a une petite amie de longue date – et lui a dit de « se marier avec l’une des nôtres ».
Il a également reçu un appel de la part des proches de l’ancien leader du Fatah Mohammed Dahlan, lui demandant le calendrier prévu pour la troisième saison de « Fauda ».
La série a été saluée et a conquis des millions de fans dans le monde entier. Elle a été diffusée dans 190 pays et a été désignée par le New York Times comme l’une des 30 meilleures séries télévisées internationales de la décennie, mais les créateurs essaient de ne pas la considérer comme une série internationale, a déclaré M. Issacharoff.
« C’est une série télévisée israélienne », a-t-il précisé. « Nous avons pris l’histoire la plus israélienne, le conflit israélo-palestinien, et nous avons essayé de la rendre authentique, de l’amener à un niveau plus personnel. »
C’est une démarche qui a duré environ un an, explique Issacharoff, en commençant par un petit groupe de personnes qui se disputaient dans son appartement et mangeaient la nourriture de sa mère, puis avec les auteurs et enfin avec le réalisateur.
Au final, ajoute-t-il, ils tournent environ deux saisons et demie de « Fauda » pour le même coût qu’un seul épisode d’une série de télévision américaine.
« Nous avons beaucoup de volonté, et nous sommes finalement devenus des conteurs », explique-t-il. « Nous avons beaucoup à raconter depuis Israël et depuis l’extérieur d’Israël et nous essayons de porter cela à l’écran. »
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