Israël en guerre - Jour 369

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Le coronavirus n’a pas stoppé l’alyah

Les nouveaux venus sont placés immédiatement en quarantaine à leur arrivée, et cela ne les dérange pas

Des personnes portant des masques de protection par crainte du coronavirus arrivent à l'aéroport international Ben Gurion, le 10 mars 2020. (Avshalom Sassoni/Flash90)
Des personnes portant des masques de protection par crainte du coronavirus arrivent à l'aéroport international Ben Gurion, le 10 mars 2020. (Avshalom Sassoni/Flash90)

JTA – Aviva Karoly, une avocate originaire du Queens, à New York, et son mari, Tzvi, ont été élevés dans des foyers sionistes religieux et ont toujours rêvé de vivre en Israël.

En guise de préparation, le couple avait envoyé leur fils de 6 ans, Adi, dans une école maternelle de langue hébraïque. Ils ont également renoncé à acheter une maison aux États-Unis, dans la perspective de l’alyah, ou immigration dans l’État juif.

Après des années de discussions et de planification, ils ont fait le grand saut.

Malheureusement, leur déménagement a coïncidé avec l’apparition du nouveau coronavirus.

« Nous ne savions pas si notre vol serait assuré le jour de notre départ », indique Aviva Karoly. « Personne ne pouvait nous dire à quoi nous attendre à l’atterrissage, si notre assurance pouvait nous couvrir dans ce cas, si le transfert était assuré à partir de l’aéroport. On nous a dit de trouver des solutions de secours et des sauvegardes ».

Les Karoly sont loin d’être les seuls dans ce cas.

Selon l’Agence juive, l’organisation à but non lucratif qui encourage et promeut les liens de la diaspora et l’immigration en Israël, plus de 800 nouveaux immigrants sont arrivés depuis le début du mois de mars, et 200 autres sont attendus avant le début de la fête de Pessah le 8 avril. Le centre d’appel international de l’organisation reçoit des centaines d’appels par jour, et bien qu’il « fonctionne en mode urgence », seulement une centaine de nouveaux immigrants ont annulé leurs projets, d’après un porte-parole.

Alors que le nouveau coronavirus s’est répandu dans le monde entier, tuant près de 35 000 personnes (au 30 mars), Israël n’a pas été épargné. Au cours des dernières semaines, le gouvernement a imposé une série de mesures de plus en plus sévères en matière de distanciation sociale, dont le point culminant est l’interdiction, pendant une semaine, pour la plupart des Israéliens de se déplacer à plus de 100 mètres – la longueur d’un terrain de football – de leur domicile.

Selon le Coronavirus National Information and Knowledge Center, un consortium local de chercheurs conseillant le ministère de la Santé, 46,9 % des Israéliens contaminés l’ont été à l’étranger. Cette réalité a incité le gouvernement à exiger que tous les voyageurs entrant dans le pays se mettent en quarantaine pendant deux semaines à leur arrivée. Cela inclut les nouveaux immigrants comme la famille Karoly.

« Personne ne pouvait nous dire à quoi nous attendre à notre arrivée », indique Aviva Karoly, mère de deux enfants âgée de 35 ans, qui a déménagé du quartier juif de Washington Heights à New York. « J’étais effrayée. C’était intimidant ».

La famille Karoly de New York arrive en Israël. (Avec l’aimable autorisation des Karoly)

Elle s’exprimait mardi depuis sa quarantaine dans sa nouvelle maison située dans la ville de Modiin, au centre d’Israël, où elle a été rapidement escortée à son arrivée la semaine dernière à l’aéroport Ben Gurion, près de Tel Aviv.

« L’alyah n’a jamais été arrêtée sous aucune situation d’urgence dans l’État d’Israël », a expliqué le porte-parole de l’Agence juive. « Nous ne dissuadons pas les immigrants de venir actuellement, mais ils doivent savoir que les règles sont un peu différentes ».

En plus de la quarantaine obligatoire de deux semaines, les immigrants doivent signer une déclaration selon laquelle ils disposent d’un endroit où ils peuvent rester confinés.

De nombreux nouveaux arrivants qui, comme les Karoly, sont arrivés par l’intermédiaire de Nefesh B’Nefesh – une organisation qui aide les personnes à immigrer en Israël et à s’adapter à la société sur place – avaient déjà des appartements ou des parents chez qui séjourner. D’autres, comme un groupe de 72 immigrants éthiopiens arrivés mardi, ont été placés dans une auberge de jeunesse convertie et équipée pour la quarantaine.

L’Agence juive dit contrôler quotidiennement par téléphone les immigrants en situation de quarantaine. De même, Nefesh B’Nefesh, dont le personnel travaille désormais à distance, surveille ses clients, passe régulièrement des appels téléphoniques et envoie même des provisions au domicile des nouveaux arrivants sans réseau de soutien préexistant.

« Nous veillons à ce que les besoins fondamentaux de chacun soient satisfaits », indique Zev Gershinsky, vice-président exécutif de Nefesh B’Nefesh.

Nefesh B’Nefesh a mis l’accent sur l’emploi des nouveaux arrivants. Comme le gouvernement ferme de larges pans de l’économie israélienne, ces derniers auront plus de difficultés à subvenir à leurs besoins.

« Nous redoublons d’efforts pour trouver de plus en plus d’entreprises qui recrutent et nous en faisons part sur notre site d’offres d’emploi », explique M. Gershinsky.

Alors que Mme Karoly et son mari n’ont pas pu recevoir leur carte d’identité israélienne ni ouvrir un compte bancaire pendant leur quarantaine, leurs voisins les ont aidés à aménager leur appartement. Ils font même les courses pour eux, dit-elle.

« De parfaits inconnus nous ont aidés à tous les niveaux, même pour les serviettes et les cintres. Tous nos besoins ont été pris en charge », se réjouit Mme Karoly. « Mon fils est tellement excité d’être ici. Nous avons eu la chance d’avoir un jardin privé, et il passe 80 % de la journée dehors à s’amuser avec des jouets que les gens ne cessent de déposer. Nous allons tous devenir fous, mais pour l’instant, c’est une expérience passionnante ».

Miriam Yifrach, 23 ans, une citoyenne de retour qui a fait son alyah depuis Boston la semaine dernière après avoir obtenu un master, a déclaré que son arrivée en Israël avait été une expérience surréaliste.

« Je suis arrivée à l’aéroport, et tout le monde portait un masque et il n’y avait pas de file d’attente », se souvient-elle.

Elle n’a pas été en mesure de s’occuper de la plupart de la logistique habituelle de l’alyah que beaucoup d’immigrants gèrent à l’aéroport avec l’aide de groupes comme Nefesh B’Nefesh. Au lieu de cela, elle a été envoyée directement de Ben Gurion à son appartement de location temporaire à Jérusalem.

Son frère, qui sert actuellement dans l’armée israélienne, lui a envoyé une carte SIM de rechange et son numéro de carte de crédit pour qu’elle puisse avoir accès à Internet (elle produit un vlog) et commander de la nourriture. Sinon, rien n’est prêt.

« Je suis comme un chat perdu. J’ai ce passeport, mais c’est tout », confie Miriam Yifrach. « C’est un peu fou de se faire livrer des courses et de circuler entre deux pièces similaires et un jardin, mais je n’ai aucun regret. Certainement pas. »

Joel et Tsipporah Adelman avant leur vol vers Israël, où ils admettent qu’ils deviennent un peu « fous » en quarantaine. (Avec l’aimable autorisation des Adelman)

Autre couple ayant fait son alyah la semaine dernière : Joel et Tsipporah Adelman, de la région de New York, des retraités qui ont été directement mis en quarantaine dans la banlieue anglophone de Jérusalem de Ramat Beit Shemesh Alef, où leur fils et sa famille résident.

« Les choses vont mal dans le monde entier, mais c’est notre objectif et notre rêve depuis des années. Nous sommes donc venus même si nous savions qu’il ne serait pas facile d’arriver jusqu’ici. Et ça ne l’a pas été », rapporte Joel Adelman, qui a passé des années à officier comme rabbin à Long Island. « On se demandait s’ils allaient nous laisser monter à bord de l’avion, et quand nous sommes arrivés à l’aéroport, il était désert et personne ne savait quoi faire. »

Le couple reconnaît qu’ils deviennent un peu « fous », mais leur fils habite tout près et leur apporte des provisions. Leur belle-fille leur prépare des repas qui leur sont également livrés.

Pour éviter l’ennui, Joel dit qu’il étudie la Torah, et Tsipporah qu’elle lit « une réserve inépuisable de livres ».

Malgré la quarantaine, Joel se réjouit : « Nous sommes ravis d’être ici. »

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