Le Hamas devra payer 38 millions de shekels aux familles des ados tués en 2014
Le groupe juridique qui a porté plainte au nom des parents de Naftali Fraenkel, Gil-ad Shaar et Eyal Yifrach dénonce une somme et une condamnation insuffisante
Un tribunal israélien a condamné le groupe terroriste palestinien du Hamas, lundi, à verser des millions de shekels d’indemnisation aux familles des trois adolescents qui avaient été enlevés et assassinés par des membres du groupe terroriste palestinien en 2014.
La Cour de district de Jérusalem a exigé du Hamas, à la tête de la bande de Gaza, et de Hussam Qawasmeh, à l’origine de ces kidnappings et de ses meurtres et qui a été condamné, le versement d’une somme de 38 millions de shekels aux familles de Naftali Fraenkel, de Gilad Shaar et d’Eyal Yifrach.
Fraenkel, 16 ans, Shaar, 16 ans lui aussi et Yifrach, alors âgé de 19 ans, avaient été enlevés par des terroristes du Hamas dans la nuit du 12 juin 2014 alors qu’ils faisaient de l’auto-stop en Cisjordanie, au sud de Jérusalem.
Leurs corps sans vie avaient ensuite été découverts en date du 30 juin à Halhul, près de Hébron, à l’issue de 18 jours de recherches. Il s’était avéré qu’ils avaient été tués quelques heures après l’enlèvement.
Les tensions s’étaient davantage accrues suite au meurtre ultérieur d’un adolescent palestinien, Muhammed Abu Kdheir, qui avait été tué par des extrémistes juifs lors de ce qui avait paru être une attaque de représailles. Ces événements avaient été un élément déclencheur majeur de la guerre de 50 jours qui avait opposé Israël et le Hamas à Gaza, qui avait commencé le 8 juillet.
« Le fait que ces jeunes aient été assassinés peu après l’enlèvement et que les assassins aient dissimulé la fin tragique de ces adolescents montre que leur cruauté a également ciblé directement leurs proches, qui sont restés noyés dans l’incertitude tout ce temps » , a écrit le juge Ilan Sela dans son jugement.
Les familles demandaient plus d’un demi-milliard de shekels d’indemnisation. L’organisation Shurat HaDin, qui avait porté plainte en leur nom l’année dernière, a estimé que la somme décidée par le tribunal était insuffisante et a promis de faire appel.
« Ce n’est pas ainsi qu’on dissuade une organisation terroriste qui a un budget dépassant un milliard de dollars et qui continue à assassiner des Juifs et à ouvrir le feu sur des citoyens israéliens », a dit en réponse le groupe, faisant référence aux tirs de roquettes émanant de Gaza qui prennent pour cible des civils dans le sud de l’État juif.
Quand la plainte avait été déposée, les familles avaient expliqué que le dossier avait pour objectif d’empêcher l’Autorité palestinienne, qui administre la Cisjordanie, de transférer des liquidités au Hamas.
La plainte avait cité une étude réalisée pour les avocats des familles des victimes par un ancien haut-responsable du COGAT – l’unité du ministère de la Défense qui est chargée de la liaison avec les Palestiniens – qui avait affirmé que l’Autorité palestinienne transférait entre 50 millions de dollars et cent millions de dollars au Hamas tous les mois. Il n’existe pas de chiffre officiel sur le montant qui est transféré par l’AP au Hamas et il est difficile de dire comment ce transfert a été affecté par l’épidémie de coronavirus.
« C’est une plainte qui fera jurisprudence. Pour la première fois, les fonds de l’Autorité palestinienne seront confisqués pour un attentat terroriste commis par le Hamas. Si l’Autorité palestinienne refuse d’honorer le jugement qui sera rendu, et qu’elle continue à financer le Hamas malgré le même jugement, alors nous demanderons que le montant de l’indemnisation soit prélevé sur les impôts collectés par l’État d’Israël au nom de l’Autorité palestinienne », avait dit l’avocate Nitsana Darshan-Leitner de Shurat Hadin lors du dépôt de plainte.
En 2019, les revenus fiscaux transférés à l’Autorité palestinienne par l’État juif ont représenté approximativement 60 % du budget palestinien.