Le Hamas percevrait 8 à 12 M de $ par mois d’organisations caritatives pour Gaza
Passer par ces campagnes de financement permet au groupe terroriste de contourner les sanctions internationales
Israël et les États-Unis estiment que les organisations qui annoncent collecter des fonds pour les civils de Gaza acheminent en réalité des millions de dollars au groupe terroriste palestinien Hamas, selon un reportage de Bloomberg, citant plusieurs fonctionnaires anonymes du Bureau national israélien de lutte contre le financement du terrorisme, ainsi qu’un haut fonctionnaire américain anonyme.
Les fonctionnaires estiment que le Hamas reçoit entre 8 et 12 millions de dollars par mois, principalement par l’intermédiaire de ces groupes d’aide, ce qui lui permet d’échapper aux sanctions internationales, ce qu’il sait faire depuis des années.
Washington est déterminé à mettre un terme à ce phénomène, selon le site d’information américain qui cite le responsable américain.
Le Royaume-Uni et les États-Unis ont annoncé lundi de nouvelles sanctions à l’encontre de cinq personnes et d’une entité-clef dans le financement du Hamas et du Jihad islamique palestinien.
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Ces sanctions coordonnées « envoient un message clair au Hamas : le Royaume-Uni et ses partenaires sont déterminés à garantir que ceux qui financent les activités terroristes n’ont nulle part où se cacher », a déclaré le chef de la diplomatie britannique David Cameron, cité dans un communiqué du ministère britannique des Affaires étrangères.
« Pour parvenir à un cessez-le-feu durable à Gaza, le Hamas ne peut plus être au pouvoir ni menacer Israël. En perturbant les réseaux financiers qui soutiennent les opérations du Hamas, notamment depuis l’Iran, ces sanctions soutiennent cet objectif crucial », a-t-il encore affirmé.
Parmi les personnalités ciblées figure Zuheir Shamlakh, financier-clef du Hamas depuis 2019, qui a notamment poussé le mouvement terroriste palestinien à utiliser les crypto-monnaies.
M. Shamlakh « a utilisé les monnaies numériques et des systèmes de transfert d’argent informels pour envoyer d’importantes sommes au Hamas depuis l’Iran avant les tragiques attentats du 7 octobre », a indiqué le ministère britannique des Affaires étrangères.
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Ces cinq personnes sont désormais soumises à un gel de leurs avoirs au Royaume-Uni et aux États-Unis et à un « embargo ciblé sur les armes ». Ils sont également sujets à une interdiction de séjour.
Il s’agit de la troisième série de sanctions britanniques et américaines depuis l’attaque sans précédent lancée par le Hamas le 7 octobre sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de plus de 1 140 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles israéliennes. Israël a juré « d’anéantir » le Hamas, qui a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007.
L’Union européenne, qui considère également le Hamas comme une organisation terroriste, a annoncé vendredi de nouvelles sanctions envers six personnes accusées de financer le Hamas, déjà préalablement ciblées pour certaines par le Royaume-Uni et les États-Unis en novembre.