Le Hezbollah prépare des funérailles imposantes dimanche à son ex-chef tué par Israël
La formation terroriste, créée et financée par l'Iran, a invité de hauts responsables libanais, dont le président Joseph Aoun, aux obsèques et annoncé la présence de représentants de nombreux pays

Le groupe terroriste Hezbollah pro-iranien s’apprête à organiser dimanche à Beyrouth des funérailles imposantes pour son chef assassiné Hassan Nasrallah, une occasion de faire valoir sa popularité après avoir été fortement affaibli par sa guerre contre Israël.
Des dizaines de milliers de personnes sont attendues aux obsèques de Hassan Nasrallah, tué le 27 septembre 2024 par une frappe israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du groupe terroriste islamiste chiite libanais, en pleine guerre entre le Hezbollah et Israël.
Durant la cérémonie funéraire prévue à 13H00 locales (11H00 GMT) au stade Camille Chamoun à la périphérie sud de la capitale libanaise, l’aéroport international de Beyrouth situé à proximité fermera pendant quatre heures.
« Il est très important pour le Hezbollah, après les coups qu’il a reçus de pouvoir prouver qu’il est toujours une force populaire au sein de la communauté chiite, et les funérailles en seront l’occasion », dit à l’AFP Nicholas Blanford, un expert du Hezbollah basé à Beyrouth et membre de l’Atlantic Council.
Le Hezbollah a annoncé des mesures de sécurité strictes et demandé aux forces de sécurité d’aider à gérer les foules, attendues des bastions du mouvement à travers le pays, ainsi que de l’étranger.
La formation, fondée et financée par l’Iran, a invité de hauts responsables libanais, dont le président Joseph Aoun, aux obsèques et annoncé la présence de représentants de nombreux pays.
L’Iran a déclaré qu’il y participerait « à un haut niveau ». Des représentants de factions irakiens pro-iraniennes sont également attendus.
« Jour historique »
Durant la cérémonie qui doit durer environ une heure, le chef actuel du Hezbollah, Naïm Qassem, doit prononcer un discours.

Le cortège funèbre se rendra ensuite jusqu’à la sépulture de Hassan Nasrallah près de la route de l’aéroport, bordée de drapeaux jaunes du Hezbollah et de photos de lui et d’autres personnalités du mouvement.
La mort de ce terroriste de 64 ans, qui faisait l’objet d’un véritable culte de la personnalité parmi ses partisans, a provoqué une onde de choc au Liban et ailleurs dans la région.
Il était l’homme le plus puissant du Liban, décidant de la guerre ou de la paix dans le pays, à la tête depuis 1992 d’un groupe terroriste lourdement armé. Il avait fait évoluer le Hezbollah en une force politique incontournable, représentée au Parlement et au gouvernement libanais.
Mais le mouvement est sorti très affaibli par de la guerre avec Israël, sa direction largement décimée.
« Ce sera un jour historique », affirmé Hassan Wehbé, 60 ans, électricien automobile dans la banlieue sud de Beyrouth. « Il y aura une participation énorme. Israël verra que nous n’avons pas peur. »
L’aviation civile a annoncé que les vols seraient suspendus de 12H00 à 16H00 locales (10H00 à 14H00 GMT).
L’ambassade des Etats-Unis a exhorté les Américains à éviter le secteur.
« Mort ou vivant »
Au début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, le Hezbollah avait ouvert un front contre Israël, tirant des roquettes en direction du territoire israélien depuis le sud du Liban, son fief.
Il disait agir « en soutien aux Palestiniens » et au Hamas, son allié. Les tirs transfrontaliers ont dégénéré en guerre ouverte en septembre 2024 avant un accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre.
Côté israélien, les attaques du Hezbollah ont coûté la vie à 80 soldats et réservistes et 46 civils. De plus, 60 000 personnes ont été évacuées de leurs maisons du nord d’Israël.
Des soldats israéliens sont toujours déployés sur cinq positions dans le sud du Liban, frontalier du nord d’Israël, malgré la fin de la guerre.
Les funérailles de Hassan Nasrallah ont été retardées pour des raisons de sécurité. Celles de Hachem Safieddine, tué lui aussi dans une frappe israélienne en octobre après avoir été choisi pour lui succéder, auront lieu en même temps.
Pour Ahmed Hallani, 35 ans, participer aux funérailles est « un devoir religieux et moral ». « Nasrallah est notre leader et le leader de nos victoires. Nous le soutiendrons mort ou vivant ».