Le Kazakhstan adopte le « very nice » de Borat comme slogan touristique
La nation d'Asie centrale adopte un slogan du film pour ses publicités ; aux USA, un juge rejette le procès de l'héritière d'une survivante de la Shoah qui apparaît dans le film
Après avoir initialement dénoncé les films « Borat » de Sacha Baron Cohen comme étant offensants, le Kazakhstan a adopté la phrase d’accroche du personnage éponyme comme slogan pour promouvoir le tourisme dans le pays.
Selon un article du Huffington Post, le pays a lancé dimanche une nouvelle campagne qui met en scène des visiteurs sur des sites touristiques du pays qui reprennent le slogan.
Dans les publicités, les touristes font des randonnées, goûtent des aliments, admirent l’architecture et prennent des photos avec des personnes en costume traditionnel.
Kairat Sadvakassov, vice-président du tourisme kazakh, a déclaré dans un communiqué de presse que le slogan « offre une description parfaite du vaste potentiel touristique du Kazakhstan de manière courte et percutante ».
« La nature du Kazakhstan est très chouette ; sa nourriture est très chouette ; et ses habitants, malgré les blagues de Borat qui disent le contraire, sont parmi les plus chouettes du monde. Nous aimerions que chacun vienne découvrir le Kazakhstan par lui-même en visitant notre pays en 2021 et au-delà, afin qu’ils puissent voir que la patrie de Borat est plus chouette que ce qu’ils ont pu entendre », a déclaré M. Sadvakassov.
Selon The Guardian, l’idée de cette campagne est venue d’un Américain qui organise des visites guidées dans la ville d’Almaty.
Dennis Keen a apparemment présenté l’idée aux autorités du tourisme, qui lui ont « immédiatement » donné le feu vert.
Dans « Borat Subsequent Moviefilm : Delivery of Prodigious Bribe to American Regime for Make Benefit Once Glorious Nation of Kazakhstan », sorti la semaine dernière, Baron Cohen revient comme son alter ego du Kazakhstan.
Le film met en scène Baron Cohen, qui est juif, en tant que reporter insensé originaire de ce pays d’Asie centrale, qui est antisémite, misogyne et généralement offensant, tout en interagissant avec des Américains qui ne savent pas que le personnage est une imposture.
La semaine dernière, Rudy Giuliani a publié un démenti furieux concernant une fausse interview dans laquelle il est montré dans une position compromettante dans une chambre d’hôtel avec une jeune femme jouant le rôle de journaliste de télévision.
Dans d’autres images publiées vendredi, le compte Twitter du personnage de Borat montrait le film d’une des stars du film lors d’un événement de la Maison Blanche proche du président américain Donald Trump.
Par ailleurs, un tribunal de l’Etat américain de Géorgie a rejeté lundi un procès intenté par la fille d’une survivante américaine de la Shoah récemment décédée, interviewée pour le film, qui estimait que l’inclusion de l’interview ridiculisait le génocide nazi et la culture juive, a rapporté le site Deadline.
L’héritière de Judith Dim Evans a intenté le procès, qui a également désigné comme accusés Amazon Prime, le distributeur du film, et la société de production Oak Springs Productions. Mme Evans pensait qu’elle participait à un documentaire sérieux.
Déposée par la fille d’Evans, Michelle Dim St. Pierre, l’exécutrice testamentaire de sa succession, la plainte portait sur des allégations d’atteinte à la vie privée, d’appropriation de l’image d’Evans à des fins commerciales et de fraude.
Un avocat d’Amazon a déclaré que Baron Cohen avait été reconnaissant de travailler avec Evans, et qu’il poursuivrait son travail pour combattre le déni de la Shoah.
« Le procès a été rejeté, de manière définitive. Le procès est clos. Sacha Baron Cohen était profondément reconnaissant de pouvoir travailler avec Judith Dim Evans, dont la compassion et le courage en tant que survivante de la Shoah ont touché le cœur de millions de personnes qui ont vu le film », a déclaré Russell Smith à Deadline. « La vie de Judith est une puissante remise en cause de ceux qui nient la Shoah, et avec ce film et son activisme, Sacha Baron Cohen continuera son plaidoyer pour combattre le négationnisme dans le monde entier ».
Evans, qui vivait à Aiken, en Caroline du Sud, est décédée au cours de l’été. Le film est dédié à sa mémoire.