Le maire du pourtour de Gaza démissionne du Likud en direct à la télévision
Invoquant les échecs du gouvernement, Tamir Idan, maire du conseil régional Sdot Neguev appelle les membres du comité central du Likud à en faire de même
Un dirigeant municipal du sud d’Israël a démissionné du Likud, le parti au pouvoir, en direct à la télévision mercredi, expliquant que son geste était motivé par l’absence de l’aide gouvernementale promise de longue date aux habitants de la région.
Tamir Idan est à la tête du conseil régional de Sdot Neguev, qui jouxte la bande de Gaza et entoure la ville de Netivot. Il comprend 16 petites communautés telles qu’Alumim, Kfar Maimon, Shuva, Shokeda et d’autres.
Idan a annoncé la nouvelle sur la Douzième chaîne, appelant les autres membres du Likud à faire de même.
« J’annonce ma démission du Likud, et je rejette la responsabilité sur le gouvernement israélien. J’appelle ici tous mes amis, membres du comité central du Likud, à en faire de même, au vu de cet incroyable échec », a déclaré Idan, lisant sa lettre de démission, qu’il compte envoyer au Premier ministre Benjamin Netanyahu.
L’attaque transfrontalière du Hamas du 7 octobre, qui a semé la terreur parmi les communautés voisines de Gaza et pris au dépourvu les forces de sécurité israéliennes, a fait 1 400 morts parmi les Israéliens et permis la prise en otage de plus de 240 personnes. Israël a déclaré la guerre au Hamas le soir même, et a lancé une campagne de bombardements visant les infrastructures du Hamas et un rappel massif des réservistes de Tsahal. Ces derniers jours, les troupes sont entrées dans la bande de Gaza et combattent le groupe terroriste sur le terrain.
Les localités limitrophes de Gaza et du Liban, y compris des petites villes comme Sderot et Kiryat Shemona, ont été en grande partie évacuées, engendrant le déplacement de quelque 250 000 citoyens à l’intérieur du pays.
Le gouvernement a été condamné par les personnes déplacées qui affirment qu’en plus de son incapacité à assurer la sécurité qui a conduit à l’attaque, le soutien apporté aux communautés dévastées n’est pas suffisant, ni sur le plan financier, ni sur le plan social.
Au cours de son entretien, Idan a souligné que le gouvernement local faisait tout ce qui était en son pouvoir pour aider les habitants, dont beaucoup ont été évacués de la zone conformément aux directives du commandement du Front intérieur.
Des logements temporaires et des produits de première nécessité ont été fournis jusqu’à présent par des donateurs et des organisations privés, mais l’argent commence à manquer et, malgré tous ses efforts auprès de nombreux fonctionnaires et les promesses d’aide qu’il a reçues, l’aide directe du gouvernement ne s’est pas encore concrétisée.
Idan a expliqué que tous les habitants de sa région n’ont pas été évacués, mais que ceux qui restent vivent dans l’ombre de la guerre et des tirs de roquettes. « Le gouvernement israélien ne comprend tout simplement pas la situation », a-t-il déclaré.
Idan s’est entretenu avec des membres du Likud, dont il est membre de longue date, qui lui avaient promis une aide, et il était « certain » que cela se produirait, mais cela n’a pas été le cas.
« Il n’y a rien eu », a-t-il dit, ajoutant qu’il se trouvait dans l’incapacité de répondre à tous les messages personnels qu’il recevait de la part d’habitants réclamant de l’aide.
L’échec du gouvernement en matière de renseignement pour empêcher l’assaut du Hamas, la lenteur de l’aide apportée et le refus de Netanyahu d’assumer publiquement sa responsabilité personnelle dans les événements ont rendu de nombreux Israéliens amers et ont suscité leur colère à l’égard du gouvernement et du Premier ministre en particulier.
La démission d’Idan intervient plusieurs semaines après le début de la guerre, à un moment où certaines voix ont commencé à appeler Netanyahu à démissionner de son poste. Lors d’une récente controverse politique, le Premier ministre a tweeté puis effacé une publication dans laquelle il reprochait aux services de renseignement israéliens de ne pas avoir anticipé l’attaque du Hamas.