Le Maroc envoie de l’aide à Gaza via le territoire israélien ; les US envoient quatre navires
Un navire militaire américain a parallèlement quitté samedi les Etats-Unis avec le matériel nécessaire à la construction d'une jetée dans le territoire palestinien pour débarquer d'autres cargaisons d'aide
Le Maroc a annoncé avoir envoyé mardi 40 tonnes d’aide humanitaire dans la bande de Gaza par voie terrestre depuis l’aéroport de Tel-Aviv, au moment où la communauté internationale fait pression pour diversifier les voies d’acheminement vers le territoire au bord de la famine.
L’aide alimentaire est arrivée à l’aéroport Ben Gurion de Tel-Aviv avant d’être transférée au point de passage de Kerem Shalom, entre Israël et Gaza, où elle a été prise en charge par le Croissant-Rouge palestinien, a indiqué une source diplomatique marocaine à l’AFP.
« Le Maroc est le premier pays à acheminer, par cet itinéraire terrestre inédit, son aide humanitaire », a affirmé le ministère marocain des Affaires étrangères dans un communiqué.
Les autorités israéliennes n’ont pas confirmé dans l’immédiat s’il s’agissait de la première utilisation de cet itinéraire.
La normalisation des relations entre le Maroc et Israël, enclenchée fin 2020 dans le cadre d’un processus avec plusieurs pays arabes soutenu par Washington, a permis de faciliter cette opération, d’après la source diplomatique marocaine.
« Le Maroc a toujours dit que sa relation avec Israël était destinée à servir la paix dans la région et les intérêts des Palestiniens », a-t-elle déclaré à l’AFP, sous couvert d’anonymat.
Contrôlée par Israël, l’aide internationale entre principalement via Rafah, une ville à la frontière fermée avec l’Egypte.
La guerre à Gaza a éclaté lorsque le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage 253 personnes, pour la plupart des civils, et les ont emmenées à Gaza.
Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.
Plus de 30 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé dirigé par les terroristes du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza. L’armée israélienne affirme avoir tué plus de 13 000 membres du groupe terroriste à Gaza, en plus d’un millier de terroristes à l’intérieur d’Israël le 7 octobre et dans les jours qui ont suivi l’assaut.
Mardi, un premier bateau chargé de vivres a emprunté un couloir maritime entre Chypre et Gaza, d’après l’ONG propriétaire du navire.
Un navire militaire américain a parallèlement quitté samedi les Etats-Unis avec le matériel nécessaire à la construction d’une jetée dans le territoire palestinien pour débarquer d’autres cargaisons d’aide, qui pourrait prendre jusqu’à 60 jours.
Ce navire d’appui logistique est parti, « moins de 36 heures après que le président Biden annonce fournir une aide humanitaire à Gaza par voie maritime », a déclaré le commandement américain pour le Moyen-Orient (Centcom) au cours du week-end.
De plus, quatre bateaux de l’armée américaine ont quitté une base de Virginie (est) mardi, transportant une centaine de soldats et l’équipement nécessaire à la construction d’un port temporaire à Gaza pour l’acheminement de l’aide d’humanitaire.
Le premier, un imposant bâtiment gris d’appui logistique, s’est éloigné lentement de l’embarcadère de la base de Langley-Eustis, sur la côte Atlantique, tandis que la musique de « Star Wars » « la Marche impériale » était diffusée en haut-parleurs.
Ont suivi trois plus petits navires pour un voyage de 30 jours environ jusqu’aux rives de Gaza afin d’y construire un port temporaire, annoncé par le président Joe Biden dans son discours au Congrès sur l’état de l’Union, le 7 mars.
La nouvelle installation, qui consistera en une jetée au large pour permettre à de larges navires de transférer à de plus petits bateaux des cargaisons d’aide, et un quai pour les décharger à terre, sera prêt « d’ici à 60 jours », a expliqué aux journalistes Brad Hinson, général au sein de l’armée de terre américaine.
« Une fois que nous serons pleinement opérationnels, nous pourrons distribuer jusqu’à deux millions de repas ou deux millions de bouteilles d’eau par jour », a-t-il dit.
Les responsables américains ont affirmé que la construction du port n’impliquerait pas de soldats américains au sol à Gaza, mais qu’ils s’approcheraient de la côte du territoire assiégé, lors de la construction du port temporaire.
« Je ne vais pas entrer dans les détails concernant ceux avec qui nous travaillons pour mettre en place cette jetée, mais nous serons aidés », a ajouté M. Hinson.
Interrogé sur la poursuite de l’opération même sans cessez-le-feu à Gaza, M. Hinson a affirmé avoir l’intention de « mettre en œuvre l’opération dans les 60 jours ».
Un total de 500 soldats, appartenant à la « meilleure unité maritime de notre armée de terre » selon M. Hinson, vont prendre part à l’opération.
« Ils peuvent fournir un soutien en mer dans des conditions difficiles. Ils sont entraînés pour cela et ont participé à de nombreux exercices afin d’être prêts à fournir ce soutien », a déclaré M. Hinson.