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Le Parlement allemand va débattre de l’interdiction totale du Hezbollah

Le pays "ne doit pas offrir une protection" à un groupe terroriste soutenu par l'Iran, selon l'auteur d'une résolution non contraignante proposée par le parti d'extrême droite AfD

Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Des partisans du Hezbollah font le salut nazi lors d'un rassemblement pour marquer la journée al-Qods à Beyrouth, au Liban, le 31 mai 2019. (AP Photo/Hassan Ammar)
Des partisans du Hezbollah font le salut nazi lors d'un rassemblement pour marquer la journée al-Qods à Beyrouth, au Liban, le 31 mai 2019. (AP Photo/Hassan Ammar)

Le Parlement allemand doit discuter jeudi de l’interdiction de l’organisation terroriste libanaise Hezbollah, bien qu’une interdiction totale semble actuellement peu probable.

A la demande du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne, l’AfD, le Bundestag débattra d’une résolution non contraignante appelant le gouvernement à « examiner si les conditions sont réunies pour interdire le Hezbollah en tant qu’organisation unique et, si nécessaire, à promulguer une telle interdiction et à l’appliquer immédiatement ».

Selon le projet de résolution, l’organisation basée à Beyrouth et soutenue par l’Iran, qui s’est engagée à détruire Israël, représente un « danger pour l’ordre constitutionnel [de l’Allemagne] ».

L’AfD souhaite que son projet de résolution soit soumis à la commission de l’intérieur du Bundestag, où des mesures concrètes conduisant à une interdiction du Hezbollah seraient discutées. Mais il est également possible que le projet soit soumis au vote jeudi, car les partis de la coalition devraient s’opposer à toute initiative proposée par l’AfD.

« Le Hezbollah est une organisation terroriste. Le gouvernement de Berlin prétend qu’il faut faire la distinction entre une branche légitime et politique du Hezbollah et une branche terroriste. Cela n’a aucun sens pour nous, ni pour les électeurs », a déclaré l’auteur du projet de résolution, Beatrix von Storch, députée de l’AfD, dans un communiqué.

Beatrix von Storch du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD) prononce un discours lors d’un congrès du parti à Hanovre, Allemagne, le 3 décembre 2017. (Hauke-Christian Dittrich/dpa via AP, file)

« L’objectif du Hezbollah est la destruction d’Israël et des Juifs, et nous ne devrions pas leur offrir un asile sûr pour se cacher en Allemagne et financer leur lutte armée au Liban contre Israël depuis notre territoire », a-t-elle fait valoir.

Actuellement, seule la branche militaire du Hezbollah, par opposition à sa « branche politique », est interdite en Allemagne, comme dans la plupart des autres pays européens.

Les Pays-Bas et le Royaume-Uni, d’autre part, reconnaissent l’organisation dans son ensemble comme une organisation terroriste. Dans cette optique, l’administration américaine fait pression pour que Berlin fasse de même.

« Nous espérons également obtenir l’aide de l’Allemagne – et nous en avons parlé aujourd’hui – pour reconnaître le Hezbollah comme une entité unifiée et l’interdire en Allemagne notre allié, tout comme le Royaume-Uni l’a fait cette année » a déclaré le secrétaire d’État américain Mike Pompeo vendredi, à Berlin, lors de sa réunion avec Heiko Maas, son homologue allemand.

Fin février, le ministre britannique de l’Intérieur, Sajid Javid, a déclaré qu’en raison des « tentatives continues du Hezbollah de déstabiliser la situation fragile au Moyen Orient », Londres n’était « plus en mesure de distinguer entre sa branche militaire déjà interdite et le parti politique ».

L’AfD, parti populiste accusé de xénophobie et d’antisémitisme, revendique depuis longtemps au Bundestag le titre de défenseur le plus loyal d’Israël. Le mois dernier, le parti a proposé une résolution non contraignante demandant au gouvernement d’interdire le mouvement de boycott, désinvestissement et sanctions pro-palestinien.

Le Bundestag a rejeté le projet de résolution de l’AfD, adoptant au lieu de cela un texte plus souple, qui qualifiait le BDS d’antisémite mais ne lui interdisait pas d’agir.

Le Hezbollah compte environ 950 partisans actifs en Allemagne, selon le projet de résolution de l’AfD, qui cite des chiffres du gouvernement. Alors que l’organisation chiite n’a pas encore exécuté d’attentats terroristes sur le sol allemand, le simple « potentiel » de tels événements appelle des « mesures préventives », selon le parti d’extrême droite.

Défilé lors de la Journée Al-Qods à Berlin, 2014. (CC BY-SA Denis Barthel, Wikimedia Commons)

Dimanche, des centaines de manifestants anti-israéliens, dont des partisans du Hezbollah, ont pris part à la manifestation annuelle de la journée al-Qods à Berlin. Lors d’une contre-manifestation, des représentants de la communauté juive et le plus haut responsable de la sécurité de la ville, Andreas Geisel, ont demandé au gouvernement fédéral d’interdire le Hezbollah dans son intégralité.

Les drapeaux du Hezbollah sont interdits dans les manifestations depuis plusieurs années, bien que des sympathisants les aient parfois exhibés.

Israël a longtemps appelé les gouvernements européens à interdire le Hezbollah dans son intégralité, arguant que la division entre ses branches politique et militaire était artificielle.

L’ambassadeur d’Israël en Allemagne, Jeremy Issacharoff, a refusé de commenter l’initiative de l’AfD.

Issacharoff refuse catégoriquement de dialoguer avec les politiciens de l’AfD, parce que ses dirigeants ont dit des choses « très insultantes pour les Juifs, pour Israël et pour tout ce qui concerne la Shoah ».

L’initiative de l’AfD n’est pas la première du genre : en 2017, six législateurs allemands de tous les horizons politiques ont exhorté le ministre de l’Intérieur de l’époque, Thomas de Maizière, à « prendre les mesures nécessaires pour que le Hezbollah… et ses partisans ne puissent plus agir et apparaître publiquement en Allemagne ».

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