Le policier qui a enquêté sur Netanyahu dans les affaires 1 000 et 2 000 prend sa retraite
Coresh Barnoor est le dernier d'une série de départs à la retraite au sein de la police ; les critiques disent qu'Itamar Ben Gvir essaye de modeler cette institution à son image
Un officier supérieur de la police qui a dirigé deux des enquêtes pour corruption sur le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé vendredi qu’il avait l’intention de quitter la police, la dernière d’une série de démissions très médiatisées au sein de l’institution chargée de l’application de la loi.
Le commissaire adjoint Coresh Barnoor a dirigé les enquêtes sur Netanyahu dans les affaires 1 000 et 2 000. La première concerne des allégations selon lesquelles le Premier ministre aurait reçu de somptueux cadeaux de la part de milliardaires en échange de faveurs, tandis que la seconde porte sur des allégations selon lesquelles Arnon Mozes, rédacteur en chef de Yedioth Ahronoth, aurait offert à Netanyahu une couverture plus favorable en échange de la promotion d’une loi visant à saper le rival de Yedioth Ahronoth, Israel Hayom. Netanyahu a été inculpé dans les deux affaires et les procès sont en cours.
Depuis qu’il a quitté l’Unité nationale d’enquête sur les fraudes en 2018, Barnoor a occupé le poste de directeur de l’académie nationale de police d’Israël, sans avoir été promu en près de six ans.
« J’ai clos un chapitre. Je commence un nouveau chapitre », a déclaré Barnoor à son cercle restreint, selon Haaretz.
Barnoor est le dernier officier supérieur à prendre sa retraite au cours des dernières semaines. Le commissaire adjoint Uzi Levy, chef du district de Judée et Samarie, a annoncé jeudi qu’il quitterait la police. Le commissaire adjoint Shuki Tahauka, commandant du district nord, et Yigal Ben-Shalom, chef de l’unité des crimes majeurs Lahav 433 de la police, le département d’enquête de la police de premier niveau, ont annoncé leur départ à la retraite au début du mois, tout comme le commissaire adjoint Dror Asraf, chef du département des enquêtes (PIID).
Les analystes des médias israéliens considèrent cette vague de départs comme une réaction aux politiques et à la conduite du ministre d’extrême-droite de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir. Ces départs surviennent après que la police a déclaré que Ben Gvir avait approuvé une série de nominations effectuées par le chef de la police israélienne Daniel Levy, que le ministre avait promu à la tête de l’institution le mois dernier.
Les critiques ont accusé Ben Gvir de prendre le contrôle de la police et de la soumettre à son autorité, les dernières nominations ayant été faites pour refléter cet agenda.
La police a également été accusée de ne pas non plus avoir procédé à des arrestations dans plusieurs cas récents de violences commises par des résidents d’implantations en Cisjordanie, ni dans le cas de foules d’extrême-droite qui ont pris d’assaut deux bases de l’armée le 29 juillet après l’arrestation de dix réservistes soupçonnés d’abus sexuels sur un prisonnier palestinien.