Daniel Levy prête serment en tant que nouveau chef de la police israélienne
Ben Gvir a nommé le chef controversé du district côtier, selon qui le pays est confronté à bon nombres de "défis complexes" après que le précédent intérimaire, soupçonné de corruption, s'est retiré
Daniel Levy, qui occupait jusqu’à dimanche le poste de commissaire adjoint de la police, a officiellement prêté serment dimanche en tant que prochain chef de la police israélienne, sa nomination ayant été approuvée à l’unanimité plus tôt dans la journée par le gouvernement.
Levy, chef du district côtier de la police, a été choisi pour ce poste après que le précédent candidat désigné par le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir a retiré sa candidature pour remplacer l’ancien chef de la police, Kobi Shabtaï, qui avait démissionné en juillet.
Lors d’une cérémonie au ministère de la Sécurité nationale dimanche, Levy a déclaré qu’il entrait en fonction « avec un sentiment de profonde responsabilité et de grande fierté ».
Levy a déclaré qu’il travaillerait à la tête de la police israélienne « pour renforcer la gouvernance et la souveraineté dans l’État d’Israël, lutter contre quiconque tente de nuire et de saper l’État de droit, et veillera à ce que la loi soit appliquée de la même manière à chaque citoyen ».
S’adressant aux policiers rassemblés, Levy a ajouté que « nous sommes confrontés à de nombreux défis complexes, mais je suis convaincu que grâce à vous, nous serons en mesure de relever toutes les tâches et tous les défis ».
Levy a été autorisé à occuper ce poste il y a deux semaines par la commission consultative des nominations de haut niveau, malgré des centaines de plaintes concernant sa répression des manifestants anti-guerre à Haïfa et des manifestants anti-gouvernement devant le domicile du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Caesarea.
Dans un communiqué publié dimanche, Ben Gvir a fait l’éloge de Levy, qu’il a qualifié de « sioniste et juif, et qui dirigera la police conformément à la politique que je lui ai fixée », y compris le plan controversé du ministre pour le déploiement d’une garde nationale de volontaires en cas d’éventuels troubles au sein de la communauté arabe.
Quelques jours avant sa nomination, Levy avait assuré à Ben Gvir qu’il mettrait en œuvre la politique du ministre visant à réprimer les violations des règles de construction dans la communauté druze, malgré l’opposition de l’establishment de la sécurité à une application stricte de ces règles, selon un enregistrement publié par Haaretz.
Levy, 60 ans, est entré dans la police en 1985 et a servi à Tel Aviv. Il a été chef adjoint du district de Jérusalem entre 2021 et 2023, date à laquelle il avait été promu commissaire adjoint et nommé chef du district côtier.
Ben Gvir a nommé Levy au poste de commissaire après que le chef intérimaire de la police, Avshalom Peled, a annoncé le 29 juillet qu’il retirait sa candidature.
Peled était un choix controversé car il avait fait l’objet d’une enquête pour corruption en 2015. L’affaire avait finalement été classée, mais le Département des enquêtes internes de la police (PIID) avait recommandé de ne pas le promouvoir.
Ben Gvir a accusé la procureure générale et la commission consultative des nominations aux postes supérieurs, qui examine les candidats aux postes de haut niveau de l’État, d’avoir contrecarré la nomination de Peled « parce que le ministre Ben Gvir l’avait choisi ».
Les critiques ont accusé Ben Gvir de prendre le contrôle de la police et de la soumettre à son autorité. Le ministre d’extrême-droite aurait ordonné à la police de ne pas empêcher les extrémistes d’attaquer les camions transportant des fournitures à Gaza au cours de la guerre qui y est menée contre le groupe terroriste palestinien du Hamas.
Des policiers ont également été accusés de ne pas avoir arrêté des résidents d’implantations qui avaient attaqué des Palestiniens en Cisjordanie et d’être restés inactifs lorsque des foules d’extrême-droite avaient pris d’assaut des bases militaires le 29 juillet après l’arrestation de réservistes de Tsahal soupçonnés d’avoir sodomisé un Palestinien détenu pour terrorisme présumé.
Jeudi, le chef de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet, Ronen Bar, a écrit à Netanyahu qu’un « sentiment occulte de soutien » de la part de la police enhardissait les terroristes juifs. Ben Gvir aurait quitté une réunion du cabinet plus tard dans la journée après que le gouvernement eut rejeté sa demande de licencier Bar en raison de la lettre.
Lors de la réunion de jeudi, Netanyahu aurait demandé à Bar si des arrestations avaient eu lieu après une émeute meurtrière de résidents d’implantations dans le village de Jit, en Cisjordanie, une semaine plus tôt, ce à quoi Bar avait répondu « deux ».
Pressé par Netanyahu d’expliquer pourquoi il n’y en avait pas eu davantage, Bar aurait répondu : « C’est le rôle de la police. Il n’y a pas de police en Israël. »