Le policier qui a tué Solomon Tekah aurait subi deux nouveaux interrogatoires
Le département des enquêtes internes aurait pris l'initiative inhabituelle d'interroger deux fois le suspect, malgré la fin de l'enquête
![Worka et Wbjig Tekah tiennent une photo de leur fils Solomon Tekah, 19 ans, qui a été tué par un policier hors-service le 1er juillet 2019 à leur domicile de la ville israélienne de Haïfa, le 3 juillet 2019. (Crédit : Menahem Kahana/AFP) Worka et Wbjig Tekah tiennent une photo de leur fils Solomon Tekah, 19 ans, qui a été tué par un policier hors-service le 1er juillet 2019 à leur domicile de la ville israélienne de Haïfa, le 3 juillet 2019. (Crédit : Menahem Kahana/AFP)](https://static-cdn.toi-media.com/fr/uploads/2019/07/000_1IB1JJ-640x400.jpg)
Les enquêteurs auraient interrogé deux fois un agent de police qui avait tué un adolescent éthiopien au mois de juin, même si l’enquête a d’ores et déjà été officiellement conclue, a fait savoir Haaretz vendredi.
Solomon Tekah, 19 ans, avait été tué par un policier qui n’était pas en service, à Haïfa, le 30 juin. Le policier, dont le nom n’a pas été rendu public, maintient qu’il a tenté d’interrompre une bataille de rue et qu’il a été agressé par trois jeunes qui lui ont jeté des pierres, mettant sa vie en péril. Le policier a expliqué avoir tiré vers le sol et que la balle avait ricoché, frappant Tekah.
Selon l’article, la division juridique du département des enquêtes internes de la police (PIID), instance du ministère de la Justice, a ordonné que de nouvelles questions soient posées à l’agent.
Au cours d’un interrogatoire, au début de la semaine, l’agent de police a maintenu sa version des événements, répétant que Tekah lui avait jeté des pierres et que, craignant pour sa vie, il avait ouvert le feu, ont indiqué à Haaretz des sources proches du dossier.
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Ce département a refusé de commenter ces interrogatoires supplémentaires présumés mais il avait antérieurement conclu que l’officier avait tiré en direction du sol.
Même si le PIID s’apprêterait à inculper le policier pour homicide par négligence, il réfléchirait également à retenir le chef d’inculpation plus grave d’homicide involontaire.
Une décision finale sera prise par le directeur du PIID, Keren Bar Menachem, et par le procureur d’Etat Shai Nitzan.
Au mois de juillet, la Douzième chaîne avait fait savoir qu’une autopsie avait confirmé que la balle avait ricoché sur le sol avant de tuer la victime, corroborant le récit de l’officier de police.
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La mort de Tekah avait suscité des mouvements de protestation dans tout le pays, et donné lieu à des manifestations violentes. L’incident avait immédiatement entraîné de nouvelles accusations de violences policières et de racisme en direction de la communauté éthiopienne. Quelques jours après la fusillade, les manifestants avaient bloqué des routes sur tout le territoire de l’Etat juif, fait brûler des pneus et commis, parfois, des actes de vandalisme, dénonçant ce qui s’apparente selon eux à une discrimination systémique contre les Israéliens d’origine éthiopienne.
L’homicide par négligence peut être sanctionné d’une peine maximale de 12 ans d’emprisonnement. Cette nouvelle catégorisation, apparue lors d’une réforme du système judiciaire, au mois de juillet, est applicable lorsqu’un suspect semble avoir pris un risque déraisonnable mais sans intention de donner la mort – par exemple, en jouant avec une arme chargée ou en conduisant de manière dangereuse.