Le président américain renvoie le dirigeant d’un théâtre public de Washington trop « woke » à son goût
Le président américain a par ailleurs confié avoir des talents et désirs artistiques inassouvis

JTA – Pour le président américain Donald Trump, « Un violon sur le toit », la comédie musicale évoquant le destin d’une famille juive qui se bat pour garder ses traditions dans un shtetl de l’Ancien Monde en proie à l’antisémitisme, est l’un de ses spectacles préférés de Broadway, comme il l’a dit lui-même cette semaine lors d’un déplacement au Kennedy Center de Washington, DC, le premier depuis qu’il a limogé les membres du conseil d’administration de ce centre national des arts de la scène et s’est nommé président.
Selon le New York Times, qui a obtenu un enregistrement de la réunion et interviewé des participants, le président s’est exprimé lors d’une réunion du conseil d’administration et a visité le centre.
A cette occasion, selon le journal, Trump a dit posséder des aptitudes musicales mais avoir été empêché de se lancer dans une carrière artistique par son père, le promoteur immobilier Fred Trump.
Le directeur de la communication de la Maison-Blanche a déclaré au Times que Trump était « un virtuose et que ses choix musicaux étaient le reflet d’une palette de couleurs vives et brillantes, là où d’autres se contentaient de pastels pâles ».
Pour prendre le contrôle du Kennedy Center, qui, selon lui, avait trop embrassé la cause « woke » dans sa programmation, Trump a évincé l’ancien président du conseil d’administration, le milliardaire et philanthrope juif David Rubinstein, dont la famille est originaire d’Ukraine, dans ce qui était alors une zone de peuplement en Russie, le cadre de « Un violon sur le toit ».

On ignorait jusqu’alors que Trump était fan de « Un violon sur le toit », mais il est vrai que la comédie musicale et lui avaient déjà eu un moment commun. En effet, le comédien Randy Rainbow avait parodié la série « Tradition ! », rebaptisée pour l’occasion « Distraction ! », pour se moquer de la réaction de Trump à la pandémie, il y a de cela cinq ans. Et en 2018, un homme de Baltimore avait été arrêté après avoir crié « Heil Hitler, Heil Trump » lors d’une représentation parce que, devait-il expliquer plus tard, la scène du pogrom commis lors d’un mariage lui avait fait penser à sa haine de Trump.