Israël en guerre - Jour 533

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Interview

Le Qatar défend le cadre existant sur les otages, face à la nouvelle proposition israélo-américaine

Dans une rare interview, un haut responsable qatari répète qu’il revient au peuple palestinien de décider du rôle du Hamas après la guerre à Gaza

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed Al Ansari, s'adressant à Reuters après que le Qatar a contribué à la médiation d'un accord de cessez-le-feu à Gaza, à Doha, au Qatar, le 20 janvier 2025. (Crédit : Reuters/Imad Creidi)
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed Al Ansari, s'adressant à Reuters après que le Qatar a contribué à la médiation d'un accord de cessez-le-feu à Gaza, à Doha, au Qatar, le 20 janvier 2025. (Crédit : Reuters/Imad Creidi)

DOHA, Qatar – Un haut responsable qatari a déclaré dimanche que la meilleure façon de prolonger le cessez-le-feu fragile entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas, tout en obtenant la libération d’un plus grand nombre d’otages, était de s’appuyer sur le cadre existant signé par les deux parties en janvier. Il a semblé écarter la nouvelle proposition avancée par Israël et les États-Unis, estimant qu’elle avait moins de chances d’aboutir.

« À l’heure actuelle, de nombreuses idées circulent pour tenter de maintenir le cessez-le-feu », a déclaré Majed al-Ansari, conseiller du Premier ministre du Qatar et porte-parole du ministère des Affaires étrangères de ce pays.

« Nous espérions voir s’ouvrir les négociations de la deuxième phase, accompagnées du lancement de ses préparatifs. Ce n’est pas encore le cas, et tant que cela ne se produira pas, les négociations ne seront pas viables », a averti al-Ansari lors d’une rare interview accordée à un média israélien depuis son bureau à Doha.

Cette déclaration semble constituer une critique implicite de l’approche américaine, venant de Doha, qui avait pourtant jusqu’ici largement salué les efforts de l’administration Trump dans les négociations sur les otages, notamment pour avoir réussi à finaliser l’accord avant même la cérémonie d’investiture.

Selon les termes de l’accord progressif entré en vigueur le 19 janvier, Israël et le Hamas auraient dû entamer les discussions sur la deuxième phase au 16e jour de l’accord, soit le 3 février.

Israël s’est largement abstenu de ces négociations, la deuxième phase prévoyant en effet qu’en échange de la libération des derniers otages vivants, Israël accepte un retrait complet de Gaza et la fin définitive de la guerre. Une condition fermement rejetée par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui affirme qu’il ne mettra pas fin aux combats tant que le Hamas ne sera pas totalement démantelé.

L’otage civil israélien Omer Shem Tov, au centre, portant une approximation d’un uniforme des Tsahal, est encadré par des combattants armés du Hamas avant d’être remis à la Croix-Rouge lors d’une cérémonie de propagande à Nuseirat, au centre de la bande de Gaza, le 22 février 2025. (Crédit : Abdel Kareem Hana/AP)

La première phase de 42 jours a expiré samedi. Dès le 16e jour, des médiateurs américains, qataris et égyptiens ont entamé des discussions avec des représentants d’Israël et du Hamas, sans toutefois aborder de manière substantielle les conditions de la deuxième phase, Netanyahu ne semblant pas trop à la mettre en œuvre.

L’accord prévoit que le cessez-le-feu soit maintenu au-delà de la première phase, tant que les négociations sur la deuxième phase se poursuivent.

Les parties pourraient sans doute faire valoir que ces pourparlers sont bel et bien en cours, même si elles les exploitent dans des buts opposés : Le Hamas veut la mise en œuvre de la phase 2, et Israël veut un nouveau cadre que Netanyahu a défini samedi soir.

« Pour l’instant, nous sommes dans une période de flottement », a déclaré al-Ansari.

La proposition israélienne – que Netanyahu a présenté comme le fruit du travail de Steve Witkoff, envoyé de l’administration Trump au Moyen-Orient – prévoit de prolonger le cessez-le-feu jusqu’à la fin du ramadan, soit jusqu’à Pessah, le 19 avril. Dans ce cadre, le Hamas relâcherait environ la moitié des 59 otages restants en début de période, puis la seconde moitié à l’issue de cette trêve, à condition qu’un accord soit trouvé pour mettre fin définitivement à la guerre.

Ce scénario impliquerait que le Hamas renonce à ses capacités militaires, une exigence que les médiateurs arabes jugent hautement improbable. Le groupe terroriste considère les otages comme son seul levier de négociation pour assurer sa survie, et il est peu envisageable qu’il renonce à la lutte armée contre Israël dans de telles circonstances.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avec l’envoyé du président élu américain Donald Trump pour le Proche-Orient, Steve Witkoff, dans son bureau à Jérusalem, le 11 janvier 2025. (Crédit : Porte-parole du bureau du Premier ministre)

Al-Ansari a néanmoins dit qu’il revenait aux médiateurs de transmettre au Hamas toutes les propositions, afin de donner au groupe terroriste la possibilité d’y répondre.

« Nous coordonnons nos efforts avec l’administration américaine et transmettons toutes ses idées. À cette fin, notre Premier ministre est en contact direct avec Steve Witkoff », a précisé al-Ansari.

Le Qatar continue toutefois de défendre le cadre progressif établi en janvier, une position également réaffirmée dimanche par l’Égypte, autre médiateur clé dans ce dossier.

« De notre côté, nous faisons pression pour maintenir les termes et la formulation de l’accord. Notre objectif reste d’amorcer des négociations sur les conditions de la deuxième phase », a souligné al-Ansari. Il a toutefois reconnu « qu’à ce stade, nous n’avons rien vu venir ».

Sans surprise, le Hamas a rapidement rejeté dimanche la proposition israélo-américaine, affirmant qu’il ne participerait aux négociations que dans le cadre de la phase 2 signée avec Jérusalem.

Le Hamas a accusé Israël de violer l’accord initial en cherchant à prolonger la première phase et à retarder l’ouverture des négociations sur la phase suivante. De son côté, le bureau de Netanyahu a affirmé, dans un communiqué publié samedi soir, que c’est le Hamas qui avait violé l’accord à plusieurs reprises, tandis qu’Israël respectait pleinement ses engagements. Les responsables israéliens ont notamment cité la menace du Hamas, le 10 février, de suspendre les libérations d’otages, les cérémonies de propagande « humiliantes » lors de ces libérations, ainsi que l’envoi de la dépouille d’une Gazaouie à la place de celle de Shiri Bibas.

Des personnes brandissant des affiches de disparus alors qu’elles se rassemblent pour demander la libération des 240 otages détenus à Gaza par le Hamas après les massacres terroristes perpétrés en Israël le 7 octobre devant l’ambassade du Qatar, à Londres, le 29 octobre 2023. (Crédit : Justin Tallis/AFP)

Violations signalées

L’accord de janvier stipulait également que Tsahal commencerait à se retirer du corridor Philadelphi – la zone frontalière entre Gaza et l’Égypte – à compter de samedi dernier, avec un retrait complet prévu sous huit jours, d’ici dimanche prochain.

Or, dès le mois dernier, Netanyahu avait clairement indiqué qu’Israël ne se retirerait pas de cette zone stratégique, estimant que Tsahal devait y rester déployé pour empêcher la contrebande d’armes qui permettrait au Hamas de se réarmer.

Dimanche, Israël a également annoncé la suspension de l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, arguant que la première phase étant arrivée à son terme et le Hamas refusant à la fois d’adopter le « plan Witkoff » et de libérer de nouveaux otages, il n’existait plus de cadre permettant de garantir la poursuite de cette aide.

L’accord de janvier prévoit pourtant que l’acheminement de l’aide humanitaire doit se poursuivre tant que des négociations sur la deuxième phase sont en cours. Des équipes techniques se sont bien réunies à plusieurs reprises au cours du dernier mois, notamment la semaine dernière au Caire, mais la question de savoir s’il s’agissait réellement de négociations sur la deuxième phase reste sujette à interprétation.

Pas pour Doha, cependant. Ansari a déclaré que le Qatar considérait l’utilisation de l’aide humanitaire telle une monnaie d’échange comme une violation des droits de l’Homme.

Des bulldozers et des camions transportant des préfabriqués attendant d’entrer à Gaza au poste-frontière de Rafah entre l’Égypte et la bande de Gaza, le 13 février 2025. Les camions d’aide humanitaire utilisent actuellement le point d’entrée de Kerem Shalom en attendant l’achèvement des travaux d’entretien et de réparation au poste-frontière de Rafah entre l’Égypte et le sud de Gaza. (Crédit : Mohamed Arafat/AP)

Netanyahu a affirmé que le Hamas détournait l’aide humanitaire entrant à Gaza pour reconstituer ses forces, ce qu’Israël ne saurait permettre.

« Nous gérons ces violations au fur et à mesure, mais certaines restent toujours sans réponse », a expliqué al-Ansari, rappelant qu’Israël était censé autoriser l’entrée de logements temporaires dans la bande de Gaza, un engagement qu’il a largement omis de respecter à l’échelle convenue.

Le haut responsable qatari a reconnu qu’Israël avait aussi signalé des manquements imputables au Hamas. Jérusalem a notamment dénoncé les cérémonies de libération d’otages, transformées par le groupe terroriste en spectacles de propagande, ainsi que la restitution indigne de la dépouille de Shiri Bibas, « brutalement » assassinée avec ses deux jeunes enfants au début de la guerre.

Malgré ces nombreux accrocs dans la mise en œuvre de la première phase, les libérations d’otages, de prisonniers palestiniens, de détenus sécuritaires et d’autres captifs ont toutes été menées à terme.

« Le seul moyen de ramener les otages chez eux et d’instaurer une paix durable à Gaza passe par la négociation de la deuxième phase », a affirmé al-Ansari.

Des camions transportant de l’aide humanitaire sont alignés du côté égyptien du poste frontière de Rafah avec la bande de Gaza, le 2 mars 2025. (Crédit : AFP)

Le Hamas, pas totalement écarté

Les pourparlers de la deuxième phase, qui n’ont toujours pas réellement débuté, sont également censés inclure des discussions sur la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre. Israël, les États-Unis et l’Allemagne insistent sur le fait que le Hamas ne pourra y jouer aucun rôle.

Les diplomates arabes qui se sont adressés au Times of Israel au cours du mois dernier affirment croire possible d’obtenir du Hamas qu’il cède le contrôle administratif de Gaza, tout en soulignant qu’il est irréaliste d’espérer qu’il renonce à ses armes.

Dans le même temps, un nombre croissant de hauts responsables arabes appellent désormais le Hamas à se retirer de lui-même, parmi lesquels le secrétaire général de la Ligue arabe et un proche conseiller du président émirati.

Le Qatar, pour sa part, adopte une posture différente – sans doute en raison de son soutien historique aux mouvements islamistes. Doha plaide discrètement pour que le Hamas soit au moins consulté lors de la formation du comité technique chargé de gérer Gaza après la guerre, arguant qu’un soutien consensuel des différentes factions palestiniennes sera indispensable à la réussite de cette transition.

Cette position irrite l’Autorité palestinienne (AP), farouchement opposée à toute implication – directe ou indirecte – du Hamas dans la future gouvernance de Gaza.

« Nous avons toujours affirmé que l’AP était le représentant légitime du peuple palestinien. C’est elle qui incarne la direction politique des Palestiniens. Nous sommes aussi l’un des derniers soutiens constants de l’AP dans la région », a rappelé al-Ansari.

Des combattants du Hamas palestinien et des habitants se rassemblent à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, lors des préparatifs de la libération de trois otages israéliens dans le cadre du septième échange d’otages et de prisonniers, le 22 février 2025. Illustration (Crédit : Bashar Taleb / AFP)

« Nous espérons que l’Autorité palestinienne saura restaurer l’unité du peuple palestinien, en surmontant les fractures internes, pour mener la prochaine phase d’unification de Gaza et de la Cisjordanie », a-t-il ajouté.

Cependant, interrogé à plusieurs reprises sur le soutien potentiel du Qatar aux appels des États-Unis, d’Israël et même de l’AP à exclure le Hamas de la gouvernance de Gaza après-guerre, al-Ansari a soigneusement évité de s’engager.

« C’est au peuple palestinien, sur le terrain, de décider… Nous devons lui rendre cette autorité. On ne peut pas décider à sa place », a-t-il estimé.

Les dirigeants du Qatar et de plusieurs autres États arabes doivent se réunir ce mardi au Caire pour présenter leur vision de la gestion de Gaza après la guerre, alors que les acteurs régionaux cherchent à faire barrage au plan du président américain Donald Trump, qui préconise le déplacement permanent de la population de Gaza et un projet de transformation de la bande en une « Riviera du Moyen-Orient ».

Al-Ansari a reconnu l’existence de désaccords entre les différents acteurs arabes. Cependant, il a assuré qu’un consensus existe sur plusieurs points fondamentaux et que « tous s’accordent sur le fait que les droits du peuple palestinien doivent être respectés, que des garanties de sécurité sont nécessaires pour les deux parties, et que l’avenir passe par la négociation et la paix, et non par la guerre. »

Des ministres de l’Autorité palestinienne, des Émirats, du Qatar, de l’Arabie saoudite, de la Jordanie et de l’Égypte tiennent une réunion sur la guerre de Gaza à Ryad, le 8 février 2024. (Crédit : Saudi Press Agency)

Des ‘fake news’ qui visent à ternir la réputation du Qatar

L’entretien à Doha s’est tenu quelques heures après la diffusion, par la chaîne israélienne N12, de ce qu’elle a présenté comme de nouvelles informations sur les liens entre le Qatar et le Hamas.

Les détracteurs de Doha rappellent régulièrement les relations étroites du Qatar avec le groupe terroriste, ainsi que les millions de dollars de fonds transférés chaque année vers Gaza, qui ont indirectement permis au groupe terroriste de donner la priorité à la construction de son arsenal en vue d’attaquer Israël.

Le Qatar s’est défendu en affirmant qu’Israël et les États-Unis avaient eux-mêmes fait pression sur Doha pour qu’il assure ces transferts, afin d’empêcher une crise humanitaire à Gaza. Netanyahu avait d’ailleurs défendu ces versements dans une interview accordée au Time l’an dernier.

Alors que Netanyahu et ses alliés du Likud figurent aujourd’hui parmi les plus grands critiques du Qatar, la procureure générale a ordonné la semaine dernière l’ouverture d’une enquête criminelle sur les liens présumés entre le bureau du Premier ministre et le Qatar, à la suite de révélations selon lesquelles trois proches collaborateurs de Netanyahu auraient mené des activités de lobbying au profit du Qatar.

Le mois dernier, le Premier ministre qatari a nié toute connaissance de l’implication présumée de son pays dans le recrutement de l’un des collaborateurs de Netanyahu.

Dans son reportage de samedi, N12 affirme que le Qatar aurait continué à financer le Hamas tout au long de la guerre, via des associations caritatives basées en Turquie. La chaîne ajoute que Doha aurait également financé l’installation de caméras de surveillance de haute technologie à travers toute la bande de Gaza, utilisées par la branche armée du Hamas pour repérer et cibler les soldats israéliens durant les combats.

L’émir du Qatar Tamim ben Hamad al-Thani (à droite), lors d’une réunion avec le chef du bureau politique du Hamas Ismaïl Haniyeh (à gauche) et le responsable Khaled Meshaal, à Doha, au Qatar, le 17 octobre 2016. (Crédit : communiqué du gouvernement du Qatar)

« Concernant l’aide apportée par le Qatar à Gaza, nous avons toujours été totalement transparents. Toute l’aide acheminée vers Gaza a été supervisée par le gouvernement israélien, et ce processus a non seulement été approuvé, mais directement sollicité par Israël », a déclaré al-Ansari, rejetant fermement l’information largement non sourcée de la chaîne N12.

À lire aussi : Des documents révèlent qu’Israël a sollicité et salué l’aide qatarie à Gaza dans les années précédant le 7 octobre

« Notre interaction avec le Hamas passait essentiellement par le comité de reconstruction de Gaza – créé en coordination avec les Israéliens – et, plus récemment, par le canal des négociations, via le bureau politique [du Hamas] ici à Doha », a-t-il poursuivi. « Tout le reste relève de la désinformation, de la pure fake news destinée à ternir la réputation du Qatar en tant que médiateur. »

Pour appuyer son propos face aux critiques visant Doha, al-Ansari a mis en avant l’implication constante du Qatar auprès des familles d’otages, qui, selon lui, ont sollicité son aide et exprimé leur gratitude.

« Si vous voulez comprendre la portée de cet accord et ce qu’il change réellement sur le terrain, allez parler aux familles des otages, allez parler aux familles palestiniennes sur place », a-t-il insisté. « Vous verrez l’impact direct que cet accord a eu sur leur quotidien. »

« Faire du Qatar un bouc émissaire ou tenter de laisser entendre que nous aurions agi de manière infâme dans ces médiations ne fait qu’aggraver la situation, prolonger la captivité des otages et accroître les souffrances de la population de Gaza », a conclu al-Ansari.

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