Le Qatar et l’Égypte pressent le Hamas d’approuver l’accord, faute de l’expulser – WSJ
À la demande de Washington, les médiateurs ont mis en garde le bureau politique de Doha contre des arrestations, le gel des avoirs et des sanctions, mais le groupe terroriste ne cède pas
Ces derniers jours, le Qatar et l’Égypte ont augmenté la pression sur les dirigeants du groupe terroriste palestinien du Hamas à Doha pour qu’ils signent un accord présenté par la Maison Blanche afin d’obtenir une trêve à Gaza et la libération des otages israéliens qui y sont détenus, a rapporté vendredi le Wall Street Journal.
Selon le journal, qui cite des fonctionnaires anonymes au fait des négociations, les deux pays médiateurs ont menacé les dirigeants du groupe terroriste de sanctions, notamment de geler leurs avoirs, de les expulser de la capitale qatarie et de les arrêter. Ces mesures ont été prises à la demande de l’administration du président américain Joe Biden.
Néanmoins, le groupe terroriste palestinien a fait savoir qu’il rejetterait l’accord.
Biden a présenté la dernière proposition israélienne lors d’un discours prononcé le 31 mai à la Maison Blanche, qui, selon de nombreux médias, a pris Israël par surprise. L’offre prévoit trois phases de négociations – qui ont échoué depuis avril – en commençant par une trêve de six semaines au cours de laquelle les otages encore en vie – femmes, personnes âgées et malades – seraient relâchés.
Lors d’un appel téléphonique avec l’émir du Qatar, Tamim ben Hamad al-Thani, Biden a exhorté le Qatar à « utiliser toutes les mesures appropriées pour obtenir l’acceptation de l’accord par le Hamas », selon un communiqué de la Maison Blanche. Jeudi, le porte-parole du Département d’État américain, Matthew Miller, a déclaré que l’administration Biden était « confiante » dans le fait que le Qatar exerçait autant de pression que possible.
Le désaccord entre Israël et le Hamas au sujet de l’accord porte sur la stipulation d’un cessez-le-feu permanent à Gaza.
Le Wall Street Journal, qui a examiné le texte de la proposition, a déclaré que celle-ci minimisait la possibilité d’un cessez-le-feu permanent, qui dépendrait des pourparlers organisés au cours de la première phase de l’accord. En revanche, la proposition contient de nombreuses mentions d’un « calme durable », selon le journal.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a répondu au discours de Biden dans deux déclarations la semaine dernière, réaffirmant qu’Israël était déterminé à démanteler le Hamas et ne s’engagerait pas en faveur d’un cessez-le-feu permanent. Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré mercredi qu’Israël ne négocierait avec le Hamas que « sous le feu ».
Le groupe terroriste palestinien, qui avait d’abord déclaré qu’il « voyait d’un bon œil » la proposition, a depuis indiqué qu’il rejetterait probablement l’accord.
« Il y a un fossé entre ce qui figure dans le document et les déclarations de Biden », a déclaré le groupe terroriste mercredi, ajoutant que cette supposée divergence avait conduit à « la confusion et à la controverse ».
Le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, basé à Doha, a déclaré mercredi que le groupe terroriste traiterait « sérieusement et positivement » tout accord de cessez-le-feu basé sur un arrêt total de la guerre et le retrait complet des soldats israéliens de la bande de Gaza. Jeudi, le Wall Street Journal a cité le chef du Hamas basé à Gaza, Yahya Sinwar, qui a déclaré aux médiateurs arabes que « le Hamas ne rendra pas ses armes et ne signera pas une proposition qui le demande ».
Les États-Unis ont demandé aux médiateurs – en particulier au Qatar – de faire pression sur le Hamas lors des précédents cycles de négociations. En avril, le Premier ministre qatari Mohammed ben Abdulrahman al-Thani a déclaré que son pays réexaminait son rôle de médiateur en raison des « abus » qu’il avait subis de la part de ses détracteurs, qui affirmaient que Doha n’en faisait pas assez pour amener le groupe terroriste palestinien à signer un accord.
Au milieu des accusations lancées contre le Qatar – par Netanyahu et des membres du Congrès américain, entre autres – le Wall Street Journal a rapporté que le Hamas avait contacté deux autres pays de la région afin de s’y installer éventuellement.
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