Le Qatar inaugure l’une des plus grandes fermes solaires de la région
D'une capacité de 800 mégawatts, le projet lancé en 2016 et opérationnel depuis juin vise à couvrir 10 % de la consommation du pays en électricité
Le Qatar, l’un des plus grands producteurs de gaz fossile liquéfié au monde, a inauguré mardi sa première centrale solaire en partenariat notamment avec TotalEnergies, pour un investissement de 1,7 milliard de riyals qataris (environ 475 millions d’euros).
Située à Al Kharsaah, à l’ouest de Doha, cette ferme solaire de plus 1,8 million de panneaux solaires s’étend sur 10 km2, ce qui en fait l’une « des plus grandes de la région », selon le ministre de l’Energie et président de Qatar Energy, Saad Sherida al-Kaabi.
D’une capacité de 800 mégawatts, le projet lancé en 2016 et opérationnel depuis juin vise à couvrir 10 % de la consommation du pays en électricité.
D’après les organisateurs du Mondial-2022 au Qatar, qui promettent un tournoi neutre en carbone, la centrale alimentera les stades en électricité. Lors d’une conférence de presse, M. Al-Kaabi a toutefois indiqué ne pas disposer d’information sur ce point.
Outre TotalEnergies (19,6 %), l’entreprise japonaise Marubeni (20,4 %) est partenaire de la centrale d’Al Kharsaah.
Le géant gazier et pétrolier français a par ailleurs signé cette année deux importants contrats avec le Qatar pour le développement du plus grand champ de gaz naturel au monde, le North Field.
« Le fait que TotalEnergies soit devenu récemment le premier partenaire international du Qatar est un signe fort », a commenté le PDG Patrick Pouyanné, interrogé par l’AFP.
« C’est le résultat de beaucoup de travail depuis plusieurs années, mais je pense que ça tombe bien au moment où la question de la sécurité d’approvisionnement de l’Europe se pose à nous tous », a-t-il ajouté.
« On dirait que c’est la seule entreprise qui travaille au Qatar ! », s’est pour sa part amusé Al-Kaabi. « Nous avons la même mentalité : être à la pointe de la technologie, essayer d’aller dans des zones d’exploration reculées et aussi vers les énergies renouvelables », a-t-il expliqué.
« Je pense que notre partenariat va encore se solidifier mais ça ne veut pas dire qu’on n’a pas d’autres partenaires très importants et, bientôt, vous nous verrez signer avec d’autres », a glissé le ministre, alors que le pays doit encore dévoiler le nom d’autres entreprises étrangères engagées sur le North Field.
Le Qatar, qui vise une capacité de 5 gigawatts d’énergie solaire d’ici 2035, a annoncé fin août deux autres grands projets de centrales photovoltaïques devant lui permettre de plus que doubler sa production d’ici deux ans.
La ferme solaire d’Al Kharsaah, elle, devrait être « étendue » d’ici 2035, a précisé le ministre.
L’émirat est toutefois en retard sur ses voisins du Golfe. L’Arabie saoudite a annoncé cette année son intention de dépasser le seuil des 5 GW d’ici 2030, et des centrales solaires existent aux Emirats arabes unis depuis près d’une décennie.