Le Shin Bet avait mis en garde Salah Hamouri avant de l’arrêter
Le service de renseignement intérieur israélien explique au Times of Israël avoir averti Salah Hamouri de cesser ses activités au sein du FPLP. Devant son refus, il a de nouveau été arrêté et placé en détention administrative
Journaliste Société-Reportage
Le Shin Bet, le service de sécurité intérieur israélien, a confirmé le 12 septembre au Times of Israël les raisons pour lesquelles le Franco-Palestinien Salah Hamouri a été placé en détention administrative fin août dernier.
Si tous les services de presse gouvernementaux et militaire contactés par le Times of Israël pour connaître les conditions de l’arrestation d’Hamouri se renvoient la balle, ou préfèrent rester muets, une réponse arrive finalement par le service de presse du Premier ministre, porteur de quelques éclaircissements du Shin Bet.
« Après sa libération de prison, il est retourné travailler au sein de l’organisation terroriste du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et, malgré les avertissements qu’il a reçus des forces de sécurité, Hamouri a continué à opérer dans le cadre de l’organisation » explique le Shin Bet par courrier électronique, via le service de presse du Premier ministre. « À la lumière de cela, il a été arrêté ».
« Salah Hamouri a été arrêté en mai 2005 après avoir été membre d’une cellule publique populaire qui prévoyait d’assassiner le rabbin Ovadia Yosef et de mener une attaque à la bombe à Jérusalem, continue le service de sécurité dans son message. Il a purgé une peine de prison jusqu’à décembre 2011, et a ensuite été libéré dans un accord d’échange de prisonniers. » Il s’agissait de l’échange de prisonniers palestiniens contre Gilad Shalit.
Emprisonné en Israël entre 2005 et 2011 après avoir été jugé coupable de tentative d’assassinat contre le rav Ovadia Yossef, et pour appartenance à des organisations politiques illégales, Hamouri a été de nouveau arrêté le 23 août par la police israélienne.
Selon Sahar Francis, avocate palestinienne et directrice de l’association Addameer pour la défense des droits des prisonniers palestiniens, Hamouri a été arrêté par les forces de sécurité israéliennes qui invoquent son réengagement » dans des organisations politiques illégales ».
Salah Hamouri avait été accusé d’avoir appartenu au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) un groupe terroriste qui a revendiqué plusieurs attentats ayant fait des dizaines de morts entre 2001 et 2015, dont le massacre de quatre Juifs dans une synagogue à Jérusalem le 18 novembre 2014, et classé comme terroriste par l’Union européenne.
Cependant, « le consulat général de France à Jérusalem ‘suit le dossier de très près, avec Paris’, et se mobilise ‘pour assurer une protection consulaire’ à Hamouri, a confié au Monde un diplomate français sur place », indique le quotidien.
« Je m’élève contre ces méthodes d’acharnement visant à intimider toutes celles et tous ceux qui tel Salah Hamouri se mobilisent pour faire reconnaître le droit du peuple palestinien à vivre dans un état libre et indépendant » : ce message émane d’Elsa Faucilhon, députée des Hauts-de-Seine, et est adressé au président de la République.
Salah Hamouri bénéficie d’un soutien international de la part de comités, dont certains sont actifs en France.
Je suis intervenue aujourd'hui auprès du Président de la République pour que la France demande la libération immédiate de Salah Hamouri. pic.twitter.com/3EjcetdhbI
— Elsa Faucillon (@ElsaFaucillon) August 23, 2017