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Le soutien indéfectible de Jacques Chirac à Yasser Arafat

Après une dégradation de l'état de santé du président de l'AP, Chirac décidait de l'accueillir à Paris, confirmant le tropisme pro-arabe dans la tradition diplomatique française

Le président français Jacques Chirac avec le président de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat à son arrivée à Ramallah. (Crédit : Gérard Fouet/AFP)
Le président français Jacques Chirac avec le président de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat à son arrivée à Ramallah. (Crédit : Gérard Fouet/AFP)

La famille Chirac a annoncé le décès de l’ancien chef d’Etat français ce jeudi 26 septembre.

Celui que Yasser Arafat appelait « Docteur Chirac » pour son soutien dans les temps difficiles avait relancé la « politique arabe et méditerranéenne » de la France, lors d’un discours resté fameux, au Caire en avril 1996, au cours duquel il avait appelé à la signatures d’accords de paix entre la Syrie et Isr

Les liens Chirac-Arafat ont ainsi toujours été étroits. En octobre 1996, le président français avait effectué en Israël et dans les Territoires palestiniens un voyage mémorable, entaché par une altercation avec les forces de l’ordre israéliennes.

Au lendemain d’une visite de la Vieille Ville de Jérusalem, Jacques Chirac avait été accueilli en véritable héros à Ramallah, décorée aux couleurs de la France, puis à Gaza où Yasser Arafat l’avait invité pour y inaugurer une rue Charles-de-Gaulle.

« Nous avons besoin de vous. Nous souhaitons vous voir jouer un rôle pour consolider cette paix juste et globale que nous souhaitons dans la région », avait lancé Yasser Arafat.

« Je veux rendre hommage à tous ceux qui depuis dix ans, quinze ans, ont tout de même fait évoluer les choses considérablement, qui ont eu une vision de paix, lui avait répondu le président Chirac. Parmi ces hommes, il y a, naturellement, le président Arafat, mais également des hommes comme Sadate, Begin, Rabin. C’est-à-dire des hommes qui ont compris que la paix était une nécessité et un droit pour tous les citoyens. »

Le 29 octobre 2004, le président Jacques Chirac avait pris la décision d’accueillir en France Yasser Arafat pour y être soigné après une brusque dégradation de son état de santé.

Dov Weisglass, alors chef du cabinet du Premier ministre israélien de l’époque, avait ainsi obtenu l’autorisation de laisser sortir Arafat de son QG de Ramallah, où il vivait confiné depuis décembre 2001, encerclé par l’armée israélienne.

Vincent Nouzille, dans son livre sur les liens entre Paris et Jérusalem, révèle que Sharon a confié à Chirac en juillet 2001 qu’il voulait « tuer Arafat », ce qui a choqué le président français, puisque ce dernier se posait alors, depuis plusieurs années, en mentor et protecteur du leader palestinien.

À LIRE  : Les assassinats ciblés pour tenter « d’arrêter l’Histoire »

Dans les semaines qui ont précédé le décès du dirigeant palestinien, Jacques Chirac a manifesté un soutien constant à Yasser Arafat, dans la tradition diplomatique de la France qui n’a jamais ménagé son appui au président de l’Autorité palestinienne.

Durant son hospitalisation, le président français avait tenu la main à M. Arafat et s’était entretenu avec son épouse, Souha Arafat, et avec les équipes médicales, rapportait le Nouvel Obs.

Yasser Arafat est décédé le 11 novembre 2004 à l’hôpital militaire Percy de Clamart, près de Paris, et les causes de sa mort n’ont jamais été élucidées. Il y avait été admis fin octobre pour des douleurs abdominales.

Après son décès, Paris lui a rendu un hommage solennel, digne d’un chef d’État. Jacques Chirac a été le premier à réagir. Il a exprimé son « émotion » et salué un « homme de courage et de conviction qui a incarné, pendant 40 ans, le combat des Palestiniens pour la reconnaissance de leurs droits nationaux ». « Âgé de 75 ans, Abou Amar, de son nom de guerre, a pendant un demi-siècle incarné la Palestine, donnant une crédibilité internationale à l’espoir d’un État palestinien, mais sans jamais parvenir à concrétiser cette ambition ni accomplir son rêve de prier à Jérusalem », avait-il déclaré.

Le président Jacques Chirac est ainsi « venu s’incliner devant le président Yasser Arafat et lui rendre un dernier hommage et également présenter ses condoléances à la famille et aux proches », avait-il déclaré.

À la mi-journée, il s’est à nouveau rendu à Percy pour rendre « le dernier hommage » au dirigeant historique. « La France, bien sûr, continuera à agir inlassablement pour la paix et la sécurité au Proche-Orient, et ceci, naturellement dans le respect des droits des peuples palestiniens et israéliens », a-t-il déclaré, après s’être incliné à nouveau devant la dépouille de Yasser Arafat.

En 2016, la justice française a confirmé le non-lieu prononcé par les magistrats chargés de l’enquête pour « assassinat » ouverte après la mort en 2004 de Yasser Arafat, non-lieu contesté par la veuve du raïs palestinien, a-t-on appris de source judiciaire.

Suha Arafat, wife of former Palestinian leader Yasser Arafat, 2012 (screen capture:Youtube/AlJazeeraEngli
Souha Arafat en 2012. (Crédit : capture d’écran Youtube/AlJazeeraEngli)

Convaincus que la justice a refermé trop vite le dossier alors que « personne n’est aujourd’hui capable d’expliquer la mort de Yasser Arafat », Francis Szpiner et Renaud Semerdjian, avocats de Souha Arafat, avaient fait appel du non-lieu en septembre 2015 et demandé l’annulation d’une expertise-clé pour l’enquête.

La cour d’appel de Versailles, près de Paris, a également refusé d’annuler cette expertise. Sa décision, conforme aux réquisitions du parquet général, peut encore faire l’objet de recours.

Dans leur ordonnance de non-lieu, les trois juges avaient estimé « qu’à l’issue des investigations (…), il n’est pas démontré que M. Yasser Arafat ait été assassiné par empoisonnement au polonium 210, et il n’existe pas de preuve suffisante de l’intervention d’un tiers qui aurait pu attenter à (sa) vie ». Aucune mise en examen n’a été prononcée dans cette affaire.

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