Le terroriste de Yavné avait méticuleusement prévu toute l’attaque
Espérant mener un acte de “djihad”, Ismail Abu Aram, 19 ans, avait quitté sa ville de Cisjordanie avec l'intention de tuer un Juif à l'arme blanche, affirme la police
Le parquet israélien a décidé d’inculper un jeune Palestinien de 19 ans pour un attentat – au cours duquel le terroriste avait frappé à plusieurs reprises un employé de supermarché avec un couteau – qui a été commis au début du mois dans la ville de Yavne, dans le sud du pays, a annoncé la police dimanche. Cette annonce survient peu de temps après la sortie de l’hôpital de la victime, après presque quatre semaines de soins.
Suite à une enquête conjointe de la police israélienne et du Shin Bet sur cette attaque commise le 2 août, la police a indiqué que Ismail Ibrahim Ismail Abu Aram, originaire de la ville de Cisjordanie de Yatta, à proximité de Hébron, serait inculpé lundi pour « tentative de meurtre ».
Dans la matinée du 2 août 2017, Ismail Abu Aram, âgé de 19 ans, a quitté son domicile de Yatta, bien déterminé à tuer un Juif et à commettre ce qu’il considérait comme une obligation religieuse du djihad, un acte de guerre sainte.
Sans permis délivré pour entrer en Israël depuis la Cisjordanie, il est parvenu à échapper à l’attention des forces de sécurité au point de contrôle de Halul-Hébron et, utilisant les transports publics, s’est rendu dans la ville israélienne de Yavne, dans le sud du pays. Il espérait là-bas trouver une victime, un ancien employé, qu’il avait prévu de tuer à l’aide d’un couteau volé dans un supermarché voisin et d’un spray au poivre amené avec lui.
Mais incapable de trouver la victime prévue à son arrivée à Yavne, Abu Aram a changé son programme et il a décidé d’agresser l’un des vendeurs du supermarché dans lequel il s’était rendu pour trouver un couteau. Après s’être saisi d’une lame de 15 centimètres dans la section des instruments de cuisine du magasin et après l’avoir cachée dans son pantalon, il a arpenté l’allée centrale pour trouver une cible juive.
Il a rapidement repéré Niv Nehemiah, l’un des employés du magasin, qui garnissait des rayons dans une section vide de produits alimentaires.
Abu Aram a pris le couteau dans son pantalon et il a commencé à poignarder de manière répétée Nehemiah dans la partie supérieure du corps. Blessé, Nehemiah a toutefois lutté contre son agresseur, s’enfuyant et parvenant à bloquer l’allée centrale avec un caddie, le terroriste sur ses talons.
Avertissement – Images susceptibles de heurter certaines sensibilités
Abu Aram a alors sorti son spray au poivre et a tenté de le vider au visage de Nehemiah dans un acte final de malveillance, avant de fuir le magasin. Il a été pourchassé et maintenu au sol par des gens qui avaient entendu le vacarme de l’attaque jusqu’à l’arrivée des forces de sécurité, qui l’ont arrêté.
Ce récit, présenté par le parquet israélien dans un acte d’inculpation contre Abu Aram rendu public lundi, a permis de définir le chef d’accusation en tant que « tentative de meurtre dans le cadre d’un acte terroriste ». La police a fait savoir que le récit des événements s’était basé sur le témoignage d’Abu Aram, qui a avoué avoir mené l’attaque et qui « a affirmé qu’il était venu pour poignarder des Juifs afin de réaliser l’un des commandements du djihad. »
Selon l’acte d’inculpation de la cour de district de Lod, Abu Aram « a planifié tous les détails de chaque étape de son attaque terroriste avec une détermination extrême, pour prévenir tout échec. » Citant son intention de trouver une victime juive, la nature calculée des événements qui ont précédé l’attaque au couteau et l’utilisation de spray au poivre comme tentative finale de tuer sa victime, le procureur a décrit l’agression comme une « attaque nationaliste et religieuse préméditée ».
L’inculpation décrit comment Abu Aram « s’est radicalisé religieusement et a été influencé pour mener le ‘djihad contre l’occupation juive israélienne’. » Au début de l’année, dans le cadre de sa pratique religieuse devenue plus rigoureuse, Abu Aram était allé en Arabie saoudite pour le pèlerinage traditionnel islamique de l’Oumra, a fait savoir le procureur.
Cette annonce a été faite quelques heures après la sortie de Niv Nehemiah du centre médical Kaplan de Rehovot, où il avait été amené dans un état critique et où il a été soigné pour de graves blessures.
Il a souffert de plusieurs blessures à la poitrine, à la nuque et à la tête, selon les responsables médicaux.
Nehemiah avait été emmené à l’hôpital dans un état critique et, après une opération de plusieurs heures visant à stopper les hémorragies et à réparer les dégâts causés par l’attaque, son état s’était stabilisé mais était resté préoccupant.
Il était resté inconscient pendant quatre jours et il a depuis subi plusieurs opérations chirurgicales au cours du dernier mois.
« Je veux remercier Dieu qui m’a donné la force de traverser cette épreuve », a dit Nehemiah dimanche à la Deuxième chaîne dans un soupir, ses cordes vocales ayant été entaillées durant l’attentat. « J’ai encore un bout de chemin à accomplir, mais si j’ai réussi à arriver jusque-là, je peux continuer à avancer. »
Peu après l’attaque, l’armée israélienne avait mené un raid contre l’habitation d’Abu Aram et avait placé un cordon de sécurité autour de son village.
Selon le Shin Bet, Abu Aram était entré illégalement en Israël sans le permis exigé. Il n’était pas connu pour des activités terroristes et il avait été interrogé par le Shin Bet.
Au cours des deux dernières années où les violences ont été en hausse en Israël et en Cisjordanie, plusieurs terroristes palestiniens ont été originaires de Yatta, notamment les deux hommes armés auteurs de l’attentat terroriste commis au marché Sarona de Tel Aviv au mois de juin 2015, qui avait fait quatre morts et plus d’une douzaine de blessés.