Le Trésor présente un plan de 3,4 Mds de shekels pour le retour des Israéliens du nord en mars
A leur retour, les résidents déplacés depuis plus d'un an seront éligibles à des allocations pouvant aller jusqu'à 25 360 shekels par adulte et 12 680 shekels par enfant
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.

Le ministère des Finances a présenté dimanche un plan d’indemnisation de 3,4 milliards de shekels pour favoriser le retour, début mars, des milliers d’habitants évacués du nord d’Israël, après plus d’un an de combats contre le Hezbollah.
« La clé de leur retour est la sécurité et nous n’avons pas l’intention de faire de compromis sur ce point », a déclaré le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, lors d’une conférence de presse à Jérusalem.
« Les habitants du nord vont revenir chez eux dans un contexte sécuritaire changé, mais nous allons faire en sorte que le calme se maintienne pendant des années. »
Alors que les habitants du nord d’Israël ont dû évacuer les lieux depuis plus d’un an, la perspective de leur retour a été émaillée de multiples retards qui ont donné lieu à de nombreuses plaintes.
Selon le projet d’indemnisation, les habitants du nord qui rentreront chez eux le 7 mars pourront percevoir jusqu’à 25 360 shekels par adulte et 12 680 shekels par enfant pour un maximum de sept enfants. Une famille composée d’un couple parental et quatre enfants touchera un total de 101 440 shekels.
Ces subventions se composent de deux parties : une allocation d’aide au retour et une indemnisation au titre des dégâts indirects occasionnés à leur maison, laissée vacante depuis plus d’un an. Les maisons endommagées par des attaques – de roquettes par exemple – sont éligibles à une indemnisation publique de la part de l’autorité fiscale foncière.
L’allocation de retour s’élève à 15 360 shekels par adulte et 7 680 shekels par enfant. Aussi, un ménage avec quatre enfants touchera 61 440 shekels. En outre, une somme de 10 000 par adulte et 5 000 par enfant sera allouée à titre d’indemnisation des dommages indirects occasionnés aux biens laissés à l’abandon, à commencer par les appareils électriques cassés, réfrigérateurs ou autres infrastructures. Ces sommes seront versées par l’Institut national d’assurance.
Les familles avec enfants auront la possibilité de rester dans leur logement actuel, pris en charge par l’Etat, afin de terminer l’année scolaire avant de rentrer dans le nord en juin prochain. Dans ce cas, le montant de l’allocation de retour sera réduit, pas celui de l’allocation pour abandon forcé de domicile.

Des dizaines de villes et villages du nord d’Israël ont dû être évacuées suite au pogrom du 7 octobre 2023, lorsque l’organisation terroriste du Hezbollah a commencé à s’en prendre quasi-quotidiennement à Israël depuis le Liban. Près de 60 000 Israéliens du nord du pays sont toujours déplacés après des mois de tirs de roquettes du Hezbollah.
En dépit du fragile cessez-le-feu conclu entre Israël et le Hezbollah, entré en vigueur fin novembre et qui expirera fin janvier, nombreux sont les habitants de ces communautés frontalières meurtries, relogés en ce moment-même aux frais de l’État, parfois dans des hôtels, qui s’inquiètent des conditions de sécurité et craignent pour la paix.
Lors de la conférence de presse évoquée plus haut, le député Zeev Elkin, chef de la Direction de la réhabilitation du Nord, a déclaré qu’une partie de ces 3,4 milliards de shekels iraient aux autorités locales du nord pour les aider à préparer le retour des habitants en mars prochain. Ces fonds serviront notamment à garantir la réouverture et le bon fonctionnement des établissements d’enseignement – écoles et garderies -, ce même si certains habitants pourraient préférer reporter leur retour en juin prochain.
« Pour moi, l’important pas tant dans les subventions mais dans l’existence d’un plan d’action pour faire revenir nos concitoyens », a déclaré Moshe Davidovich, chef du conseil régional de Mateh Asher, en Galilée occidentale. « Le retour à une vie normale, la remise en état des lieux et la croissance des communautés de Galilée et frontalières sont de la toute première importance pour nous. »
« Le gouvernement israélien devrait en faire une mission nationale, autour de l’éducation, du bien-être, des affaires, de l’agriculture et du tourisme de façon à remettre le nord du pays sur les rails de la croissance », a conclu Davidovich.