Le vol de Netanyahu rallongé pour raison de santé et crainte du mandat d’arrêt de la CPI
Selon l’ambassadeur d’Israël, le vol vers Washington le mois dernier a duré 13h30 car l’itinéraire a été modifié pour survoler uniquement des bases américaines en cas d’urgence médicale

Le vol du Premier ministre Benjamin Netanyahu vers Washington, le mois dernier, a duré plus longtemps que prévu en raison de préoccupations liées à sa santé et au mandat d’arrêt lancé contre lui par la Cour pénale internationale (CPI), a révélé jeudi l’ambassadeur d’Israël aux États-Unis, Yechiel Leiter.
Le 2 février, Netanyahu s’est envolé pour les États-Unis afin de rencontrer le président Donald Trump à la Maison Blanche, moins de six semaines après une opération chirurgicale de la prostate. Ce voyage intervenait également après l’émission, l’an dernier, d’un mandat d’arrêt de la CPI à son encontre pour crimes de guerre, une situation qui oblige tout État partie au Statut de Rome à coopérer à le mettre en garde à vue.
Lors d’un webinaire jeudi, Leiter a expliqué que l’itinéraire du vol avait été allongé afin de permettre au Premier ministre de survoler uniquement des bases militaires américaines, en cas d’atterrissage d’urgence pour raisons médicales, tout en évitant de traverser ou d’atterrir dans des pays susceptibles de l’arrêter.
« Lorsque le Premier ministre est venu ici le mois dernier, il a dû voler pendant treize heures et demie, pour un trajet qui dure normalement douze heures. Les gens ne le savent pas, mais c’est parce qu’il ne pouvait pas atterrir n’importe où en Europe », a expliqué Leiter.
« Il venait d’être opéré et était accompagné de deux médecins qui l’avaient averti qu’il pourrait avoir besoin d’un atterrissage d’urgence », a ajouté l’ambassadeur.
« Mais s’il atterrissait dans certains pays d’Europe, il risquait d’être arrêté comme criminel de guerre. Il a donc dû survoler des bases de l’armée américaine pendant 13,5 heures. »
Ces déclarations ont été faites lors d’un webinaire organisé par le One Israel Fund, une organisation à but non lucratif qui soutient les implantations israéliennes en Cisjordanie. Leiter, en poste depuis janvier, est également le fondateur de cette organisation, créée en 1994. Son fils, le major (rés.) Moshe Leiter, a été tué lors des combats à Gaza le 10 novembre 2023.

La CPI a lancé en novembre des mandats d’arrêt contre Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.
Ni Israël ni les États-Unis ne sont parties à la Cour, et le mandat d’arrêt ne dispose d’aucun mécanisme d’exécution ; la CPI dépend en effet de la coopération de ses États membres. Ces derniers sont tenus de donner suite aux mandats d’arrêt émis par la Cour, mais ils ne l’ont pas toujours fait.
À la suite de l’émission des mandats, plusieurs pays ont déclaré qu’ils n’arrêteraient pas Netanyahu en cas de visite sur leur territoire, notamment la Hongrie, l’Argentine, la République tchèque et la Roumanie.
La Pologne a indiqué qu’elle chercherait à le protéger contre une arrestation, tandis que la France et l’Italie ont affirmé qu’il bénéficiait, selon elles, de l’immunité en tant que chef d’État d’un pays non membre de la CPI.
Netanyahu devrait s’envoler pour la Hongrie la semaine prochaine pour une visite diplomatique.