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L’édition génomique utilisée pour éliminer 50 % des tumeurs cervicales chez la souris

Des chercheurs de l'Université de Tel Aviv affirment pouvoir réduire les tumeurs de 90 % grace à l'outil CRISPR et espèrent commencer les essais cliniques sur l'homme d'ici 2 à 3 ans

Le professeur Dan Peer et l'équipe de recherche du laboratoire de nanomédecine de précision de l'Université de Tel Aviv. (Crédit : Université de Tel Aviv)
Le professeur Dan Peer et l'équipe de recherche du laboratoire de nanomédecine de précision de l'Université de Tel Aviv. (Crédit : Université de Tel Aviv)

Des chercheurs de l’Université de Tel Aviv affirment avoir réussi à éliminer 50 % des tumeurs au niveau de la tête et du cou chez des souris en utilisant la technologie d’édition génomique CRISPR.

Cette étude d’avant-garde, menée par le Dr. Razan Masarwy du laboratoire du professeur Dan Peer, directeur du laboratoire de nanomédecine de précision de l’Université de Tel Aviv, s’inscrit dans le prolongement des travaux novateurs de Peer qui utilisent des injections directes ciblant le cancer au niveau génétique.

Ses conclusions ont récemment été publiées dans la revue à comité de lecture Advanced Science.

« Les oncologues ont besoin d’un large arsenal d’armes pour traiter le cancer », a indiqué Peer au Times of Israel lors d’un appel vidéo depuis le Massachusetts, où il présentait ses découvertes à l’École de médecine de Harvard.

« Mon rêve est de remplacer la chimiothérapie par une meilleure approche. »

« Les cellules cancéreuses sont très intelligentes »

Illustration : Cellules cancéreuses. (Crédit : Design Cells; iStock de Getty Images)

Les cancers qui touchent la tête et le cou sont des cancers localisés, qui commencent souvent localement dans la langue, la gorge ou le cou, et qui peuvent ensuite former des métastases, a expliqué Peer. Les traitements existants pour ces cancers « conduisent souvent à un taux élevé d’échec thérapeutique et à une résurgence de la maladie, ce qui entraîne de faibles taux de survie ».

Cependant, s’il est détecté tôt, un traitement localisé peut « cibler efficacement la tumeur », a-t-il déclaré.

Expliquant que « les cellules cancéreuses sont très intelligentes », Peer a précisé que l’objectif de l’équipe était de trouver un moyen de cibler un gène essentiel « sans lequel la cellule cancéreuse ne peut pas vivre ».

Ce gène est le SOX2. Il est actif dans les embryons car il aide les jeunes cellules à se développer et à croître. Dans les cellules adultes saines, ce gène est inhibé, car le corps n’en a plus besoin, a expliqué Peer.

« Cependant, dans les cellules cancéreuses, et principalement dans les tumeurs cervico-faciales, SOX2 prolifère à nouveau, pour une raison que nous ne comprenons pas vraiment », a-t-il poursuivi.

« L’objectif était donc de le supprimer. »

Une paire de ciseaux moléculaires

Dans une étude réalisée en 2020, Peer avait dévoilé une façon innovante d’utiliser l’outil CRISPR pour éliminer le glioblastome, un type agressif de cancer du cerveau, et le cancer métastatique de l’ovaire chez la souris.

Des chercheurs analysant l’hélice d’ADN et modifiant le génome des organismes grâce à la technologie CRISPR. (Crédit : elenabs via iStock by Getty Images)

Les CRISPR (pour « Clustered Regularly Interspaced Short Palindromic Repeats », ou « courtes répétitions palindromiques groupées et régulièrement espacées ») ont été développés par la chercheuse française Emmanuelle Charpentier et la professeure américaine Jennifer A. Doudna, qui ont reçu le prix Nobel de chimie pour leurs travaux en 2020.

La technique CRISPR s’inspire d’un mécanisme de défense simple que l’on trouve dans la nature. Certaines bactéries, par exemple, sont capables de se protéger contre un envahisseur, comme un virus, en capturant des fragments de l’ADN de l’intrus et en les stockant sous forme de segments.

Si le même virus attaque à nouveau, les bactéries utilisent ces segments d’ADN enregistrés pour créer des guides courts qui aident une enzyme appelée Cas9 à trouver et à sectionner l’ADN du virus, en utilisant ce que Peer appelle des « ciseaux moléculaires », pour arrêter l’infection.

Les CRISPR peuvent être utilisés pour modifier l’ADN chez les animaux, les plantes et les micro-organismes.

Le professeur Dan Peer dans son laboratoire de l’Université de Tel Aviv. (Crédit : Université de Tel Aviv)

Cependant, les CRISPR doivent être insérés directement dans le « lit tumoral », là où se trouvent les cellules cancéreuses, a souligné Peer.

Pour introduire les CRISPR au cœur des cellules cancéreuses, l’équipe les a encapsulés dans de minuscules bulles ressemblant à des graisses appelées nanoparticules lipidiques. Les chercheurs ont ensuite injecté ces nanoparticules directement dans la tumeur d’une souris cobaye, à raison de trois injections espacées d’une semaine.

Ensuite, « nous avons juste attendu », a déclaré Peer.

« Étonnamment, les injections ont entraîné une réduction de 90 % des tumeurs, et 50 % d’entre elles ont complètement disparu après 84 jours », a-t-il déclaré.

« Les tumeurs se sont considérablement réduites », a poursuivi Peer.

« Elles sont devenues moins agressives. Le traitement a permis de mieux contrôler le cancer. »

La prochaine étape consistera à tester cette thérapie sur d’autres types de tumeurs chez la souris avant de passer aux essais sur l’homme.

« Je suis optimiste. Si nous avons de la chance, nous pourrions voir des essais cliniques dans deux ou trois ans», a déclaré Peer.

La science sans frontières

Peer a indiqué qu’il avait fait le tour de plusieurs villes pour présenter ses recherches. Il s’est exprimé à Paris, Oxford, Londres et Toronto et se rendait également à Amsterdam.

Lorsqu’on lui a demandé s’il avait été confronté à des manifestations anti-Israël, il a répondu que personne n’avait perturbé ses conférences.

« Je pense que la science et la médecine n’ont vraiment pas de frontières », a déclaré Peer.

« Je pense que les gens le comprennent et qu’ils laissent la politique et la situation en dehors de la salle de conférence. »

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