Légers dommages du côté israélien après des explosions à la frontière syrienne
Les explosions sont survenues en plein regain de tensions entre Israël et le groupe terroriste du Hezbollah après la mort de deux combattants libanais dans une frappe d'Israël
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.
Vendredi matin, des explosions ont été entendues le long de la frontière avec la Syrie. Un obus a apparemment endommagé une voiture civile et un bâtiment israélien, a fait savoir l’armée israélienne. Cela faisait suite à des rapports non-confirmés d’un tir anti-tank ou anti-aérien syrien sur une cible israélienne.
Les explosions sont survenues en plein regain de tensions entre Israël et le groupe terroriste du Hezbollah, qui maintient une présence sur le plateau du Golan syrien, après que des combattants de l’organisation ont été tués dans une frappe aérienne attribuée à Israël lundi soir.
L’armée a déclaré que les explosions se sont produites sur le côté syrien de la frontière, mais que des éclats d’obus avaient « probablement » endommagé le bâtiment et le véhicule au sein même du territoire israélien.
L’armée a déclaré mener une enquête sur la nature des explosions.
Des informations de médias syriens ont indiqué que le tir anti-aérien ciblait un drone israélien qui a traversé la frontière vers la Syrie. Le drone est ensuite rentré en Israël, a déclaré le journal pro-Hezbollah Al-Mayadeen.
L’incident s’est produit à proximité du village druze de Majdal Shams dans le nord du plateau du Golan.
Jeudi, l’armée a annoncé envoyer des renforts à la frontière nord en raison de la menace de riposte du Hezbollah. Le même jour, des sources proches du Hezbollah ont déclaré au journal Asharq al-Awsat, basé à Londres, que le groupe terroriste allait probablement riposter à la mort de son combattant.
Un porte-parole de Tsahal a déclaré que le renfort consisterait en un bataillon – le 13e Bataillon de la brigade Golani – et en un petit nombre de troupes supplémentaires, envoyés dans la division Galilée du Commandement du Nord.
La décision est survenue seulement deux jours après que le Hezbollah a accusé Israël d’avoir tué l’un de ses membres – Ali Kamel Mohsen Jawad — dans une frappe aérienne au sud de Damas lundi soir. Cela a renforcé la probabilité d’une riposte contre l’Etat juif.
En réaction à l’annonce de la mort de Jawad par le groupe terroriste, aussi bien Tsahal que le Hezbollah se trouvent en état d’alerte élevée le long de la frontière, selon les informations de médias des deux côtés de la frontière.
Par le passé, le Hezbollah a riposté aux décès confirmés de ses membres suite à des frappes d’Israël en attaquant l’Etat juif, généralement le long de la frontière israélo-libanaise. En conséquence de cette politique, Tsahal évite généralement de tuer des soldats du Hezbollah le long de la frontière avec la Syrie.
Un tel affrontement s’est produit en août dernier, quand l’armée a tué deux membres du Hezbollah. Selon l’armée israélienne, ils participaient à une opération dirigée par l’Iran dans le sud de la Syrie qui visait à attaquer les positions frontalières de Tsahal avec des drones armés.
« Si Israël tue un de nos membres en Syrie, nous répondrons du Liban et pas des fermes de Shebaa, et nous disons à l’armée israélienne à la frontière d’être très prudente et de nous attendre », avait alors déclaré le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah dans un discours.
Quelques jours plus tard, pour venger leurs morts – mais aussi une attaque présumée d’un drone israélien à Beyrouth qui s’était produite la même nuit – le Hezbollah avait tiré trois missiles guidés anti-tanks sur des cibles militaires israéliennes le long de la frontière, manquant de peu une ambulance blindée de l’armée avec cinq soldats à l’intérieur.
Jeudi, des sources « proches des positions [du Hezbollah] » ont déclaré à Asharq Al-Awsat que le groupe terroriste respectait la même « équation fixée par Nasrallah l’année dernière » de riposter quand l’un de ses combattants était tué en Syrie.
La frappe aérienne attribuée à Israël lundi soir visait des entrepôts d’armes et des positions militaires appartenant aux forces du régime syrien et à des milices combattantes soutenues par l’Iran, selon l’Observatoire des Droits de l’homme.
Le groupe a déclaré que les bombardements aériens ont causé plusieurs explosions autour de la ville de Kiswah, une zone où se trouveraient des combattants proches du Corps des Gardiens de la Révolution islamique iraniens. L’agence de presse Reuters a rapporté que l’attaque ciblait les villes de Jabal al Mane, Muqaylabiya et Zakiya, entraînant « d’énormes explosions » et tuant du personnel iranien.
Reuters a cité un analyste syrien avec des sources sur le terrain nommé Zaid al Reys, selon lequel la cible de l’attaque était un « important dépôt de munitions ».
Israël a lancé des centaines de frappes en Syrie depuis le début de la guerre civile en 2011. Le pays a ciblé des troupes gouvernementales, des forces alliées iraniens et des combattants du groupe terroriste shiite du Hezbollah.
Israël confirme rarement les détails de ses opérations en Syrie, mais a déclaré que la présence de l’Iran en soutien au président Bachar al-Assad et du Hezbollah est une menace et qu’il poursuivra ses frappes jusqu’à leur départ.