Loi Etat juif : L’envoyé de l’UE nie avoir utilisé « un langage désobligeant »
Après des réprimandes, Emanuele Giaufret a déclaré que le respect des droits de l'Homme est "une partie essentielle du partenariat UE-Israël"
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

L’Union européenne a nié vendredi que son ambassadeur au sein de l’Etat juif ait utilisé un langage désobligeant pour évoquer un projet de loi controversé présenté à la Knesset après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a accusé l’envoyé d’ingérence dans les affaires nationales d’Israël.
Jeudi soir, une querelle diplomatique a éclaté entre Jérusalem et Bruxelles après que des informations ont laissé entendre que l’ambassadeur de l’Union européenne dans le pays avait déclaré à des législateurs du Likud qu’un projet de loi controversé parrainé par le gouvernement avait « des relents de racisme » et qu’il pouvait nuire à la réputation internationale de l’Etat juif.
En réponse à cette information, diffusée par la chaîne Hadashot, le Premier ministre Benjamin Netanyahu qui est également ministre des Affaires étrangères a donné pour instruction au ministère de convoquer l’ambassadeur Emanuele Giaufret pour une réprimande et de décider également de « mesures supplémentaires » qui n’ont pas été spécifiées.
« Dans le monde entier et comme tous les services diplomatiques, nous rencontrons des membres de toutes les parties dans les assemblées élues et notamment des députés pour évoquer de nombreux sujets, y-compris l’agenda législatif », a déclaré un porte-parole de la mission de l’UE à Tel Aviv vendredi au Times of Israel.
« Nous partageons parfois des perceptions au sein de l’Union européenne des politiques et des initiatives de notre pays partenaire. C’est une partie importante de notre ouvrage diplomatique », a-t-il ajouté.
Le projet de loi sur l’Etat juif, dont les critiques affirment qu’il légitimera les discriminations, « a été soulevé à un moment dans le cadre de ces discussions régulières », a poursuivi le porte-parole.
« La manière dont Israël se définit est une question intérieure décidée par le pays lui-même et nous respectons le débat interne qui est en cours. Nous attachons de l’importance à l’engagement israélien aux valeurs partagées de démocratie et de droits de l’Homme qui ont caractérisé nos relations longues et fructueuses », a-t-il continué.
« Nous, au sein de l’Union européenne, ne voulons pas voir ces valeurs remises en question ou même menacées. La démocratie et l’égalité, avec notamment l’égalité des droits pour les minorités, sont des valeurs essentielles qui définissent notre société. Le respect pour les droits de l’Homme et les principes fondamentaux sont une partie essentielle du partenariat entre Israël et l’Union européenne. Nous n’avons jamais utilisé de langage désobligeant en général et certainement pas pour définit des projets de loi en cours de discussion à la Knesset ».
Giaufret s’est présenté au ministère des Affaires étrangères vendredi matin. Ni l’ambassade européenne à Ramat Gan ni le ministère n’ont communiqué de détail sur l’entretien.