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Les allergologues recommandent le retour des Bamba pour la rentrée scolaire

L'IAACI cite des recherches indiquant que les enfants souffrant d'allergies ne risquent pas d'avoir des réactions graves en présence d’aliments allergènes en classe

Des élèves arrivant en classe avant l'ouverture de l'école, à l'école Orot Etzion, à Efrat, le 30 août 2021. (Crédit : Gershon Elinson/Flash90)
Des élèves arrivant en classe avant l'ouverture de l'école, à l'école Orot Etzion, à Efrat, le 30 août 2021. (Crédit : Gershon Elinson/Flash90)

Alors que les parents et les enfants se préparent à la rentrée scolaire du 1er septembre, l’Association israélienne des allergies et de l’immunologie clinique (IAACI) conseille au système éducatif d’autoriser les aliments allergènes dans les salles de classe et les bâtiments des écoles et des jardins d’enfants.

Cette décision intervient au terme d’années de politique interdisant l’introduction d’aliments susceptibles de provoquer des réactions allergiques chez les enfants souffrant d’allergies alimentaires. Cette nouvelle recommandation a été accueillie favorablement par certains, tandis que d’autres pensent qu’elle est malavisée et qu’elle met en danger les enfants souffrant d’allergies alimentaires.

Les allergies alimentaires sont en augmentation dans le monde entier. Les chercheurs tentent de comprendre les raisons de ce phénomène et de trouver des moyens plus efficaces pour soulager les symptômes tels que les maux d’estomac, la diarrhée et l’urticaire. Les allergies peuvent, dans les pires cas, provoquer un gonflement de la gorge, des difficultés respiratoires et un choc anaphylactique pouvant entraîner la mort.

Les réactions allergiques peuvent être provoquées par plus de 170 aliments. Les plus courants sont les arachides, le lait, les œufs, le blé, les fruits à coque (noisettes, noix, amandes, noix de cajou, noix de pécan, etc.), le soja, les poissons, les crustacés et les mollusques.

En Israël, l’augmentation du nombre de cas est particulièrement inquiétante. Il n’existe pas dans le pays de réglementation imposant un étiquetage uniforme des allergènes sur les aliments, et les vendeurs et manipulateurs d’aliments ignorent souvent l’existence d’aliments allergènes.

Selon l’IAACI, un sous-groupe de l’Association médicale israélienne (IMA), l’interdiction d’introduire des aliments allergènes dans les écoles, en vigueur depuis de nombreuses années, reposait sur deux hypothèses qui se sont aujourd’hui révélées fausses.

La première est que des réactions graves ou anaphylactiques peuvent se produire si un enfant allergique sent ou touche un aliment auquel il est allergique. La seconde est que le fait d’exclure de l’école les aliments déclencheurs d’allergie réduira le risque de réactions allergiques.

Bamba (photo credit: CC BY Nsaum75/Wikipedia)
En-cas israélien à base de cacahuètes Bamba (Crédit : Nsaum75/Wikimedia Commons)

L’association a publié un document de synthèse indiquant que « les associations internationales de lutte contre les allergies (aux États-Unis, en Europe et en Australie) ont publié ces dernières années des documents de synthèse déconseillant d’exclure les aliments allergènes des écoles et des jardins d’enfants (sauf dans le cas des bébés et des très jeunes enfants ou des enfants souffrant de retards de développement) ».

« L’Association israélienne des allergies et de l’immunologie clinique recommande d’adopter l’approche internationale et de ne pas appliquer une interdiction générale des aliments allergènes dans toutes les écoles et tous les jardins d’enfants », poursuit le communiqué.

Selon le président de l’association, le Dr Arnon Elizur, les enfants souffrant d’allergies alimentaires ne sont pas susceptibles d’avoir une réaction grave ou systémique au simple contact ou à l’odeur d’un aliment auquel ils sont allergiques, à l’exception du poisson.

Dr. Arnon Elizur (Crédit: Hôpital Shamir)

Dans un message enregistré adressé aux médias, le Dr Elizur a expliqué que le document de synthèse avait été publié pour que les parents et les enfants sachent ce qui est dangereux et ce qui ne l’est pas, au moment où ils se préparent à la rentrée scolaire.

« Un enfant qui consomme un aliment auquel il est allergique peut avoir une réaction grave. Cela suscite des craintes légitimes et compréhensibles. En tant que père de deux enfants souffrant d’allergies alimentaires, je comprends très bien cette crainte. Cependant, les enfants souffrant d’allergies alimentaires n’auront aucune réaction à l’odeur ou au contact d’un aliment allergène. Ces actions ne provoqueront aucune réaction ou alors uniquement une réaction cutanée mineure », a affirmé le Dr Elizur.

« En d’autres termes, si un enfant se trouve à proximité d’une personne qui mange un aliment allergène, il n’y a pas lieu de s’inquiéter, que ce soit à la maison ou à l’extérieur. Si l’enfant ne mange pas l’aliment auquel il est allergique, tout ira bien. En prenant conscience de cela, les enfants pourront contrôler leurs allergies et auront davantage confiance en eux », a-t-il déclaré.

Yahel, l’organisation israélienne représentant les enfants souffrant d’allergies alimentaires et leurs parents, s’est prononcée contre la recommandation de l’association.

« Si qui que ce soit pense que nous allons abandonner nos enfants dans cette jungle qu’est l’école et le jardin d’enfants du système éducatif israélien, il est soit naïf, soit dangereusement déconnecté de ce qui se passe », a déclaré un représentant de Yahel dans un article paru dans une publication destinée aux prestataires de soins de santé israéliens.

En réponse à ces critiques et à d’autres préoccupations, l’IAACI a publié une autre déclaration expliquant que les allergies alimentaires sont une maladie chronique avec des implications à la fois psychologiques et physiques.

Auto-injecteur d’épinéphrine EpiPen à dosage pédiatrique, pour administration intramusculaire. (Crédit : Intropin via Wikimedia Commons)

« Notre travail ne s’arrête pas à l’examen, au diagnostic et aux premiers soins. Nous pensons que notre mission professionnelle inclut l’éducation et les conseils relatifs à tous les aspects de la maladie d’un patient et à son impact sur sa vie ».

Elizur estime que les enfants souffrant d’allergies alimentaires, ainsi que leurs parents, ont suffisamment de soucis et qu’il est donc préférable de se concentrer sur ce qui pose réellement problème plutôt que sur ce qui n’en pose pas.

La Dr. Mona Kidon, directrice de la clinique pédiatrique d’allergologie à la clinique pour enfants Safra de l’hôpital Sheba, a déclaré au Times of Israel qu’elle soutenait pleinement les conclusions présentées dans l’article de l’IAACI.

« Cependant, comme pour tout ce qui concerne la médecine, il y a des cas extrêmement rares d’enfants ayant une réaction allergique systémique grave à la suite d’une exposition minime, notamment en jouant avec un ballon ou un jouet qui a déjà été touché par un allergène », a déclaré la Dr Kidon.

Mona Kidon, directrice de la clinique pédiatrique d’allergologie à la clinique pour enfants Safra de l’hôpital Sheba, offre ses biscuits « Mona Peanut Allergy » à un journaliste, le 14 juin 2023. (Crédit : Hôpital Sheba)

« Mais ces cas sont très rares et les individus qui y sont sujets peuvent être identifiés et conseillés par leur allergologue. Cela ne devrait pas affecter la politique générale recommandée », a-t-elle souligné.

L’association a déclaré qu’elle travaillait avec le ministère de la Santé et le ministère de l’Éducation pour finaliser une politique revue et corrigée sur les aliments allergènes dans les écoles.

En attendant, il incombe aux parents ou aux tuteurs de veiller à ce qu’un enfant souffrant d’allergies alimentaires reste en bonne santé dans tous les contextes. Cela implique des contrôles réguliers auprès d’un spécialiste des allergies et la remise à l’école d’une lettre officielle expliquant l’allergie alimentaire de l’enfant et la manière de reconnaître et de traiter une réaction allergique.

Les écoles doivent disposer d’un EpiPen (une injection de l’antidote épinéphrine à administrer en cas d’anaphylaxie), mais les parents sont également tenus d’en fournir un à leur enfant et de s’assurer que le personnel sache comment et quand l’utiliser. Si l’enfant est suffisamment âgé, il doit également avoir son propre EpiPen dans son cartable.

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