Les décombres de la synagogue de Munich rasée par Hitler retrouvés par des ouvriers
Les restes de l'ancien lieu de culte juif majeur, que le dirigeant nazi a déclaré une "horreur", comprennent une partie de la tablette en pierre des Dix Paroles
En Allemagne, des ouvriers du bâtiment ont découvert les décombres de ce qui fut la plus grande synagogue de Munich, et dont Adolf Hitler avait ordonné la démolition il y a 85 ans.
Des colonnes et une tablette de pierre avec une partie des Dix Paroles, qui se trouvait au-dessus de l’arche abritant les rouleaux de la Torah, ont été retrouvées.
Le directeur du Musée juif de Munich a confié son émotion à la vue des décombres, et en particulier des Dix Paroles. « Un des moments les plus émouvants des trente années passées dans les musées juifs », a-t-il déclaré.
« Nous n’aurions jamais imaginé retrouver quoi que ce soit », a expliqué Bernhard Purin à la BBC mercredi.
La synagogue avait été démolie en juin 1938, cinq mois avant les pogroms allemands de la Nuit de Cristal, parce qu’elle était une « pollution visuelle » selon Hitler. Le terrain, par la suite transformé en parking, abrite aujourd’hui un grand magasin.
À l’époque, les décombres de la synagogue avaient été utilisés par la société chargée de sa destruction, Leonhard Moll, pour rénover le déversoir d’une rivière, avec des fragments d’autres bâtiments détruits pendant la Seconde Guerre mondiale. Les restes de la synagogue ont été retrouvés à l’occasion de nouveaux travaux de rénovation de ce déversoir.
Selon Purin, l’utilisation de matériaux provenant de bâtiments détruits pour des travaux de construction était courante à l’époque.
« Il se pourrait que d’autres bâtiments de Munich abritent d’autres parties de la synagogue », a-t-il déclaré dans une interview à NPR, espérant que d’autres morceaux de l’arche seront retrouvés.
Cette récente découverte a été saluée par Charlotte Knobloch, chef de la communauté juive de Munich, qui se rappelle avoir prié à la synagogue avant sa destruction.
« Je ne pensais pas que l’on retrouverait un jour des restes de l’ancienne synagogue, encore moins de mon vivant », a-t-elle déclaré au quotidien Münchner Merkur.
« J’ai encore du mal à réaliser. »