Israël en guerre - Jour 346

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Les décombres du commissariat de police de Sderot, détruit le 7 octobre, abandonnés dans une réserve naturelle

Ordre avait été donné de démolir le poste de police attaqué par les terroristes. Des équipements policiers ont été retrouvés en pleine nature, ultime avatar du difficile retraitement des déchets de construction

Morceau de plastique avec l'insigne de la police israélienne retrouvé dans les décombres du poste de police de Sderot, abandonnés dans une réserve naturelle au nord de la ville, en février 2024 (Autorisation)
Morceau de plastique avec l'insigne de la police israélienne retrouvé dans les décombres du poste de police de Sderot, abandonnés dans une réserve naturelle au nord de la ville, en février 2024 (Autorisation)

Le poste de police de Sderot, envahi le 7 octobre par les terroristes du Hamas qui y ont tué 35 officiers et civils, a connu une bien triste fin.

Après que les terroristes se sont retranchés dans le poste de police, devenu l’épicentre de violents combats avec les forces armées israéliennes durant plusieurs heures, l’ordre a été donné de démolir le bâtiment au moyen de tirs de chars et d’une chargeuse militaire, ce qui a permis de venir à bout des agresseurs.

Les décombres de ce poste ont été retrouvés en pleine nature, à mi-chemin entre Sderot et le kibboutz Or HaNer, où ils posent problème pour l’environnement.

C’est un militant écologiste qui passait par là qui a remarqué la présence d’une grande quantité de déchets de construction sur le bord de la route. Il a inspecté les gravats et creusé pour en comprendre l’origine.

Il a été choqué d’y découvrir des restes d’équipements de la police et d’un certificat délivré au surintendant principal Dvir Arubas, commandant de la station de Sderot qui a combattu les terroristes le 7 octobre et a survécu.

« C’est affreux », a déclaré un responsable de la protection de la nature. « D’abord, au regard de ce qu’était ce bâtiment, son histoire et aussi, du fait que l’on ait abandonné ses ruines au milieu de nulle part, sans considération des conséquences néfastes pour l’environnement – c’est un corridor écologique et une réserve protégée. »

« C’est situé tout à côté des grands champs d’anémones d’Or HaNer qui attirent de nombreux visiteurs, attendus dans les tout prochains jours. Même si Darom Adom a été annulé, des foules entières viennent ici, dans le nord de Sderot », explique le responsable qui fait allusion au Red South, la fête annuelle des fleurs.

Certificat délivré au commandant du poste de police de Sderot, Dvir Arubas, en février 2024 (Autorisation)

La police s’est dite surprise de ce qu’il est advenu du poste, expliquant que c’est la municipalité de Sderot qui était responsable de l’élimination des gravats.

« La police a décidé de détruire le poste et tout ce qui s’y trouvait puis a pris contact avec la ville. » explique à Zman Yisrael, le site en hébreu du Times of Israël, Yaron Sasson, porte-parole de la mairie de Sderot.

« Un entrepreneur avec qui nous travaillons est venu et il a été décidé qu’il se chargerait de la démolition et de l’enlèvement des gravats du poste de police. Je rappelle que tout ceci quatre ou cinq jours après le début de la guerre, sous les tirs de roquettes et en plein état d’urgence », précise Sasson.

« Lorsque l’entrepreneur est venu retirer les gravats, on lui a dit qu’un démineur devait s’assurer qu’il ne restait pas de munitions à l’intérieur et que ce n’est qu’avec l’accord de ce dernier que les débris pourraient être emmenés dans une grande décharge du sud du pays », ajoute-t-il.

« Malheureusement, nous avons découvert que l’entrepreneur s’est, de son propre chef, débarrassé des déchets en toute illégalité, dans une réserve naturelle, sans doute plus proche et plus pratique pour lui. La police s’occupe de la question : un démineur doit à nouveau vérifier les gravats avant qu’ils soient conduits dans une décharge. »

La « police verte » du ministère de l’Environnement a ouvert une enquête sur l’incident.

Même en tenant compte des circonstances exceptionnelles de la guerre, il s’agit d’un nouvel exemple de délinquance en matière de recyclage des déchets de construction. Des déchets de construction sont déversés dans des réserves naturelles dans tout le pays.

Au lieu de se rendre dans des sites agréés, où ils paient en fonction du tonnage des déchets, certains entrepreneurs sollicités pour retirer des gravats s’arrêtent en rase campagne où ils se débarrassent de leur cargaison sans laisser de trace.

Des décombres du poste de police de Sderot abandonnés dans la nature au nord de la ville, février 2024 (Autorisation)

Le projet de loi du ministère de la Protection de l’environnement entend exiger que les camions à ordures soient équipés de GPS afin d’assurer la traçabilité des déchets, ce qui permettrait de régler en grande partie ce qui est en train de se transformer en véritable crise à l’échelle du pays. Ce projet est dans l’attente de l’approbation de la commission de l’environnement de la Knesset, dont l’audience ad hoc a été reportée à plusieurs reprises.

Compte tenu de ce qui est arrivé au poste de police de Sderot, tout porte à croire que les bâtiments détruits dans les kibboutzim, près de la frontière de Gaza, connaîtront le même sort.

Cet article a été publié à l’origine en hébreu, sur le site frère du Times of Israël, Zman Yisrael.

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