Les dockers de Marseille-Fos refusent de charger des composants militaires destinés à Israël
Les élus LFI ont salué ce geste et réclamé au passage un "embargo sur les armes du génocide"
Les dockers du port de Marseille-Fos refusent de charger des composants militaires qui devaient partir pour Israël jeudi, a annoncé la CGT des ouvriers dockers mercredi, marquant son refus de « participer au génocide en cours orchestré par le gouvernement israélien ».
« Nous avons été avertis ce matin qu’un bateau, assurant une ligne régionale en Méditerranée, devait charger jeudi un container avec des pièces pour fusils mitrailleurs fabriquées par Eurolinks. On a réussi à l’identifier, le mettre de côté », a expliqué à l’AFP Christophe Claret, secrétaire général des dockers et personnels portuaires du Golfe de Fos.
Selon le syndicat, il s’agit de 19 palettes de maillons fabriqués par l’entreprise marseillaise Eurolinks. Selon Christophe Claret, à partir du moment où les dockers refusent de charger une marchandise, personne ne peut le faire à leur place. Les autres containers destinés à ce navire seront eux bien chargés.
« Nous sommes pour la paix » et « opposés à toutes les guerres », réaffirme la CGT Dockers dans son communiqué.
Contacté par l’AFP, Eurolinks n’a pas donné suite. Le port de Marseille-Fos n’avait lui aucun commentaire à faire.
« Gloire aux dockers du port de Marseille-Fos », « partout dans le monde, la lutte s’organise contre le génocide à Gaza ! », a tweeté le député LFI des Bouches-du-Rhône Manuel Bompard.
Le leader du parti, Jean-Luc Mélenchon, a posté un message similaire, réclamant au passage un « embargo maintenant sur les armes du génocide ».
Le premier secrétaire du parti socialiste, Olivier Faure, les a lui aussi félicités sur X, ajoutant que « l’humanisme n’est pas à vendre ».
Selon le site d’investigation Disclose, qui a eu accès à des données maritimes, deux autres expéditions de ce type entre Fos-sur-Mer et Haïfa ont eu lieu le 3 avril et le 22 mai.
Ces maillons produits par Eurolinks, des petites pièces métalliques servant à relier entre elles des balles de fusils mitrailleurs et permettant des tirs en rafale, avaient été évoqués dès mars 2024 par Disclose et Marsactu, selon qui ils seraient « susceptibles d’être utilisés contre des civils dans la bande de Gaza ».
Réagissant à ces informations, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, avait affirmé à l’époque que ces pièces exportées par l’entreprise marseillaise pouvaient seulement être « réexportées » par Israël.
Israël est en guerre contre le Hamas depuis le 7 octobre 2023 , date à laquelle quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut des communautés du sud d’Israël, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.
Le ministère de la santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, affirme que plus de 50 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan, qui ne peut être vérifié et qui ne fait pas la distinction entre terroristes et civils, inclut les quelque 20 000 terroristes qu’Israël affirme avoir tués au combat et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Israël affirme s’efforcer de minimiser les pertes civiles et souligne que le Hamas utilise les Gazaouis comme boucliers humains, en menant ses combats depuis des zones civiles, notamment des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.