Les Juifs de Hébron demandent à Israël de les laisser construire plus de logements après le vote de l’UNESCO
La communauté fustige la résolution “répréhensible” qui classe le Tombeau des Patriarches site palestinien en péril, et appelle les nations du monde à couper les financements de l’institution culturelle de l'ONU
La communauté juive de la ville de Hébron a appelé le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu à augmenter la présence israélienne dans la ville en réponse au vote contesté de l’agence culturelle des Nations unies de vendredi.
L’UNESCO a déclaré le Tombeau des Patriarches, décrit dans la Bible comme le lieu de sépulture des patriarches et des matriarches juifs, comme un site palestinien en péril du patrimoine mondial.
Le vote du Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO vendredi a rendu furieux Israël. Netanyahu a qualifié la résolution de « délirante » et le président Reuven Rivlin a attaqué en notant que « l’UNESCO semble tenter de répandre des mensonges anti-juifs. »
Dans un communiqué paru vendredi, la communauté juive de Hébron a déclaré que la décision était « répréhensible » et faisait partie d’une « autre manœuvre politisée, anti-Israël organisée par l’Autorité palestinienne » pour « délégitimer la présence juive ancienne à Hébron en particulier, et ainsi, minimiser les liens historiques du peuple juif à la terre d’Israël dans son ensemble. »
La communauté a appelé Israël à proposer « une réponse appropriée à cette décision répréhensible » qui inclurait la suspension de tous les paiements à l’UNESCO et le transfert des fonds « pour des projets qui renforceront le Hébron juif » tout comme le « dégel des constructions juives à Hébron et le renforcement de la présence juive ici ».
« Rien ne prouve plus que Hébron est juif, que les Juifs vivant à Hébron », a écrit la communauté dans son communiqué.
Le communiqué appelle également la communauté internationale à reconnaître « la manipulation à laquelle des institutions comme l’UNESCO sont soumises », à couper le financement de l’UNESCO et demande aux Etats-Unis de « quitter totalement l’UNESCO, et ainsi d’envoyer aux Nations unies un message clair : une représentation fausse de l’histoire aussi flagrante et une attitude anti-Israël ne sera pas tolérée. »
Le Tombeau des Patriarches, a déclaré la communauté, « est un pilier fondamental de l’histoire juive », et la « structure monumentale qui a été construite au sommet du caveau et qui s’y dresse toujours, a été érigée par les Juifs il y a 2 000 ans. »
« La communauté juive existait ici 1 500 ans avant l’arrivée de l’islam. Contrairement à la période de la conquête islamique où les Juifs et les non-musulmans n’avaient pas accès au Tombeau des Patriarches, aujourd’hui, sous souveraineté israélienne, il existe une liberté de culte, d’accès, et de sécurité pour toutes les religions au Tombeau des Patriarches », est-il écrit.
Plusieurs centaines de Juifs vivent dans la ville divisée, qui dispose d’une population palestinienne beaucoup plus importante. La ville est souvent le lieu de frictions entre les deux camps.
Le vote de vendredi sur Hébron s’est tenu à bulletins secrets au 41e sommet annuel du Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO, qui se tient actuellement à Cracovie, en Pologne.
Douze pays ont voté en faveur de la décision d’inscrire la vieille ville de Hébron, y compris le Tombeau, comme un site de l’héritage en péril, alors que trois se sont opposés à cette résolution. Six pays se sont abstenus.
La résolution a été adoptée trois jours après que le Comité du patrimoine mondial a voté une décision refusant les revendications israéliennes sur la Vieille Ville de Jérusalem.
Israël a condamné le texte, même s’il était bien plus modéré que des résolutions similaires passés les années précédentes. Jeudi, le comité du patrimoine a soutenu la résolution de Jérusalem par 12 voix contre trois, avec six abstentions.
Après la précédente résolution adoptée en mai par le conseil exécutif de l’UNESCO ratifiant la résolution controversée niant tous les liens historiques et légaux israéliens à Jérusalem et qualifiant Israël de « puissance occupante » dans sa capitale, Israël a annoncé qu’il couperait un autre million de dollars de ses paiements aux Nations unies, portant à neuf millions de dollars le montant total des coupes depuis décembre 2016.
En décembre, après que le Conseil de sécurité a adopté la résolution 2334, fustigeant l’activité israélienne dans les implantations et les jugeant illégales, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait ordonné une coupe de six millions de dollars dans le paiement d’Israël aux Nations unies. Et en mars, après que le Conseil des droits de l’Homme a adopté cinq résolutions anti-Israël, Netanyahu a promis une coupe supplémentaire de deux millions de dollars.