Les polices d’Europe arrêtent 9 suspects liés à une fraude aux options binaires
Malgré les restrictions sanitaires, les polices allemande, autrichienne, serbe et bulgare ont arrêté des dirigeants de centres d'appels frauduleux
Simona Weinglass est journaliste d'investigation au Times of Israël
Malgré le coronavirus, les procureurs et les polices d’Allemagne, d’Autriche, de Serbie et de Bulgarie ont mené une série d’arrestations contre de présumés escrocs, a annoncé mardi la police allemande dans un communiqué de presse.
La « journée d’action », telle qu’elle a été nommée par les forces de l’ordre, a eu lieu le 2 avril en Serbie et en Bulgarie. La police serbe a arrêté cinq suspects et la police bulgare quatre. Les raids ont eu lieu malgré « les restrictions et les défis particuliers associés à la pandémie de coronavirus », indiquait le communiqué de presse.
Les suspects seraient tous des agents des centres d’appels de deux groupes de sites Internet, l’un se composant de XTraderFX, Cryptopoint, SafeMarkets, OptionStarsGlobal et GoldenMarkets, et l’autre de Trade Capital, Fibonetix, Nobel Trade et Forbslab. Ces sites auraient escroqué des milliers d’investisseurs de toute l’Europe pour un total de plus de 100 millions de dollars, a déclaré la police allemande.
Les cinq premiers sites sont associés à Gal Barak, un Israélien arrêté en Bulgarie en février 2019 et qui a depuis été extradé vers l’Autriche. Ces cinq sites Web fonctionnaient sur la plate-forme logicielle Tradologic, dont le fondateur, l’ancien officier de renseignement israélien Ilan Tzorya, est l’un des principaux donateurs du village ukrainien d’Anatevka, où l’avocat personnel de Donald Trump, Rudy Giuliani, est maire honoraire.
Les neuf suspects, sept hommes et deux femmes, sont âgés de 25 à 49 ans. La police allemande a déclaré qu’ils étaient des « courtiers de haut niveau » et étaient particulièrement doués pour voler prétendument d’importantes sommes d’argent.
En Serbie, la police a saisi des appartements et des voitures, tandis que les police bulgare et serbe ont fait une descente dans deux centres d’appels présumés. Entre-temps, la police allemande aurait saisi près de 2,5 millions d’euros sur un compte ouvert auprès du prestataire de services de paiement Wirecard.
Selon la police allemande, les fraudeurs présumés ont prétendu fournir des plateformes numériques pour différents usages financiers – notamment des sites d’options binaires (jusqu’à ce qu’ils soient interdits en Europe en mars 2018) et, plus récemment, de CFD, de Forex et de crypto-monnaies.
Selon le communiqué de presse, les usagers ouvraient un compte sur le site Web du fournisseur en déposant un montant initial de 250 à 300 euros, puis étaient incités par des courtiers ou des agents spécialement formés par téléphone, chat ou e-mail d’investir des sommes de plus en plus importantes.
« L’argent a été distribué via un réseau complexe de blanchiment d’argent installé à travers l’Europe », a indiqué le communiqué de presse.
« Les [deux] groupes exploitent des centres d’appels à l’étranger, dans lesquels des dizaines de personnes possédant les compétences linguistiques nécessaires ont commis des fraudes à l’aide d’alias. Les auteurs ont utilisé toutes les techniques de dissimulation imaginables, et ce à tous les niveaux. »
« La vérité est qu’il n’y a aucun investissement ou placement d’options, et aucun remboursement ou distribution de bénéfices des fonds des investisseurs. Les fonds déposés ne sont jamais ajoutés à un investissement, la plateforme de trading visible par le client ainsi que le compte client présumé sont de la pure tromperie », a conclu le communiqué de presse de la police allemande.