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Les sanctions américaines contre l’Iran

Parallèlement à un échange de prisonniers, Washington a annoncé des sanctions contre le ministère iranien des Renseignements et l'ancien président iranien, Mahmoud Ahmadinejad

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken annonçant, lors d'une conférence de presse, la libération de cinq Américains emprisonnés depuis des années en Iran, à New York, le 18 septembre 2023.  (Crédit : Craig Ruttle/POOL/AFP)
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken annonçant, lors d'une conférence de presse, la libération de cinq Américains emprisonnés depuis des années en Iran, à New York, le 18 septembre 2023. (Crédit : Craig Ruttle/POOL/AFP)

Gel d’actifs de cadres du régime, importations bannies : l’Iran est visé depuis quatre décennies par un large panel de sanctions de la part des États-Unis.

Depuis le retrait par Donald Trump de l’accord sur le programme nucléaire iranien en mai 2018, des mesures punitives ont été imposées, notamment par Washington à Téhéran. Joe Biden a poursuivi la politique de sanctions, en réaction aux violations des droits de l’Homme, aux livraisons d’armes iraniennes à la Russie ou aux cyber-attaques.

Ce lundi, parallèlement à un échange de prisonniers, Washington a annoncé des sanctions contre le ministère iranien des Renseignements ainsi que l’ancien président iranien, Mahmoud Ahmadinejad.

Sanctions individuelles

Le guide suprême d’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, son équipe et ses proches sont touchés par des sanctions financières, sur des milliards de dollars d’actifs. Les gels d’avoirs ont débuté il y a plus de quarante ans, après la spectaculaire prise d’otages à l’ambassade américaine de Téhéran (du 4 novembre 1979 au 20 janvier 1981).

Les Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), l’armée idéologique du régime, sont également sanctionnés. Les États-Unis les avaient placés en 2019 sur leur liste noire des « organisations terroristes étrangères ».

Des membres du Corps des gardiens de la révolution islamique d’Iran se tiennent devant un missile Shahab-3, exposé lors du rassemblement annuel de la Journée al-Quds à Téhéran, en Iran, le 29 avril 2022. (Crédit : AP Photo/Vahid Salemi)

En 2022, Washington a aussi ciblé le ministère iranien des Renseignements et son ministre Ismaïl Khatib, les accusant de superviser plusieurs réseaux de cyber-espionnage et de piratage dans le monde.

Tarir le robinet du pétrole et les échanges

Le pétrole brut et les condensats (pétrole léger) sont vitaux pour l’économie iranienne, qui dispose des quatrièmes réserves mondiales. En 1996, le Congrès américain a adopté la loi dite « d’Amato » qui prévoit des représailles contre les entreprises étrangères investissant dans le secteur pétrolier iranien. Entre 2010 et 2012, de nouvelles mesures de rétorsion avaient été annoncées.

La pression se relâche avec la conclusion en 2015 à Vienne d’un accord imposant de strictes restrictions au programme nucléaire iranien – connu son l’acronyme JCPOA – pour garantir qu’il demeure civil et pacifique. En échange, les grandes puissances lèvent des sanctions imposées au fil des ans à l’économie iranienne. Mais en 2018, Trump sort les États-Unis de l’accord et réimpose de sévères sanctions économiques.

Depuis la guerre en Ukraine début 2022, les représailles américaines touchent aussi les acteurs impliqués dans le transfert d’équipement militaire iranien vers la Russie, et destiné à être utilisé en Ukraine.

Isolement financier

En 2018, Washington a interdit l’achat de dollars par le gouvernement iranien, et bloqué l’accès au système financier américain de la Banque centrale iranienne ou d’autres banques nationales.

Les échanges d’or et de métaux précieux sont également interdits et les États-Unis ont même proscrit l’importation de tapis ou de denrées alimentaires en provenance d’Iran. L’aide humanitaire reste toutefois autorisée, de même que la fourniture d’équipements de télécommunication pour permettre aux Iraniens de rester connectés.

Une femme brandissant une pancarte représentant une photo de Mahsa Amini, 22 ans, une Iranienne décédée alors qu’elle était détenue par les autorités iraniennes, lors d’une manifestation dans la ville de Hasakeh, dans le nord-est de la Syrie, le 25 septembre 2022. (Crédit : Delil Souleiman/AFP)

Nouvelles sanctions après la mort de Mahsa Amini

Le 16 septembre 2022, la jeune Kurde iranienne Mahsa Amini est décédée après son arrestation par la police des mœurs, provoquant des manifestations massives. Face à la violente répression de Téhéran, Washington a imposé plusieurs vagues de sanctions, visant notamment des membres des forces de sécurité.

Mi-septembre 2023, en coordination notamment avec le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie, les États-Unis ont imposé des sanctions à 25 Iraniens, trois médias et une « entreprise iranienne engagée dans la censure de l’Internet ».

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