Les USA vont enquêter sur un reportage financé par le gouvernement contre Soros
La chaîne américaine hispanophone "Radio y Televisión Martí" a décrit l'homme d'affaires et philanthrope comme "l'architecte de la crise financière mondiale de 2008"
L’Agence américaine pour les médias mondiaux [US Agency for Global Media] a déclaré mardi qu’elle menait une enquête interne sur le reportage de la « Radio y Televisión Martí », [un radiodiffuseur international américain basé à Miami, en Floride et financée par l’Agence] qui diffuse des informations à destination de Cuba pour promouvoir les intérêts de la politique étrangère américaine. Le reportage a été diffusé en mai.
L’émission a été présentée dans le cadre du journal télévisé de Martí et présentée par le journaliste avec les propos suivants : « George Soros, le juif multimillionnaire d’origine hongroise… ». Il le qualifie aussi de « juif non-croyant à la morale accommodante ». L’organisation conservatrice Judicial Watch, qui critique ouvertement Soros, constituait la seule source du reportage vidéo de 15 minutes.
Les producteurs du reportage ont été mis en congé administratif, a déclaré John Lansing, PDG et directeur de l’Agence américaine pour les médias mondiaux, qui supervise le bureau principal de « Radio y Televisión Martí », dans un communiqué publié mardi.
« Les personnes jugées responsables de cette production seront immédiatement mises en congé administratif en attendant qu’une enquête soit menée sur leur manquement présumé », peut-on lire dans le communiqué. « Des mesures disciplinaires appropriées en vertu de la loi fédérale peuvent alors être proposées, y compris le renvoi éventuel des responsables, en fonction des résultats de l’enquête.
Le reportage, qui a été diffusé pour la première fois vendredi sur le blog du Cuban Triangle, suivi par le magazine Mother Jones, a été retiré, mais des copies archivées d’une version plus courte en deux parties sont disponibles sur YouTube.
Le reportage affirme également que Soros utilise ses profits professionnels « pour financer des organisations anti-système [politiques] qui lui remplissent les poches ». Il qualifie son Open Society Foundation, qui soutient des organismes de la société civile dans le monde entier dans le but affiché de promouvoir la justice, l’éducation, la santé publique et les médias indépendants, de « façade pour investir et piller les pays ».
Soros, rescapé de la Shoah et philanthrope, finance des causes progressistes et pro-démocratiques. Il est devenu une cible privilégiée de l’extrême-droite américaine et des antisémites qui ont souvent recours aux clichés anti-juifs pour exagérer son influence en matière de politique et d’économie.