L’Espagne va envoyer à l’UNRWA une aide supplémentaire de 3,8 millions de dollars
Alors que les principaux donateurs de l’UNRWA suspendent leur financement suite aux allégations de participation aux massacres d’employés locaux de l’UNRWA, Madrid augmente son aide ...

L’Espagne va envoyer à l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) une aide supplémentaire de 3,5 millions d’euros, a annoncé lundi le ministre des Affaires étrangères, Jose Manuel Albares, aux législateurs.
Les principaux donateurs de l’UNRWA, dont les Etats-Unis et l’Allemagne, ont suspendu leur financement après la publication d’allégations selon lesquelles une dizaine de ses dizaines de milliers d’employés palestiniens auraient été impliqués dans les attaques perpétrées par le groupe terroriste palestinien du Hamas en Israël le 7 octobre dernier.
En 2023, Madrid a contribué directement à l’UNRWA à hauteur de 18,5 millions d’euros, y compris 10 millions d’euros approuvés en décembre à la suite de la décision de tripler l’aide au développement et l’aide humanitaire aux territoires palestiniens.
Géographiquement proche du Maghreb, l’Espagne s’est tournée vers les pays arabes durant la dictature de Franco (1939-1975) afin de contourner son isolement en Occident – une diplomatie dite de « substitution » longtemps cultivée par Madrid, rappelle Juan Tovar, professeur à l’université de Burgos.
Ce n’est qu’en 1986, en outre, que le pays a établi des relations officielles avec Israël. La conséquence de tensions nées de l’opposition de l’Etat hébreu à l’entrée dans l’ONU de l’Espagne au sortir de la Seconde Guerre mondiale, en raison de sa proximité avec l’Allemagne nazie, rappelle Isaías Barreñada, professeur à l’Université Complutense de Madrid.
Madrid est ensuite allé jusqu’à jouer les médiateurs, accueillant ainsi en 1991 une Conférence de paix, avec pour la première fois l’ensemble des parties arabes en conflit direct avec l’Etat hébreu: Palestiniens, Syriens, Jordaniens et Libanais.
Deux ans après cette conférence, les accords d’Oslo, à travers lesquels Israël et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) se reconnaissaient mutuellement, étaient signés à Washington.
Mais globalement, l’Espagne reste perçue par de nombreux acteurs comme pro-arabe.