L’étrange cas d’un Israélien parti au Liban qui n’a pas été pris en otage
Oleg Gammerman, qui aurait des problèmes de santé mentale, revient avec l’aide des Nations unies… et l’accord tacite du Hezbollah

Un citoyen israélien qui a traversé la frontière vers la Liban la semaine dernière est rentré vendredi en Israël dans un exemple rare et remarquable de négociation constructive entre les parties en conflit qui impliquaient l’armée israélienne, les forces de sécurité libanaises, la force de surveillance de la frontière des Nations unies… et le Hezbollah, le groupe terroriste chiite qui a juré de détruire Israël.
Oleg Gammerman, âgé de 55 ans et résident de Jérusalem, a été porté disparu de sa maison mercredi et a escaladé la barrière de la frontière nord vers le Liban jeudi.
La barrière dans cette zone est moins sophistiquée que celle sur le Plateau du Golan et dans d’autres endroits, mais néanmoins elle reste difficile à franchir, selon une information de la Radio de l’Armée dimanche.
L’information précisait que l’armée a pris connaissance de la brèche dans la barrière, mais Gammerman avait alors été capturé par les Forces Armées Libanaises.
Israël a immédiatement contacté la force de maintien de paix des Nations unies dans le sud Liban, Finul, et d’autres intermédiaires potentiels, et des négociations ont commencé pour essayer de garantir un retour sain et sauf.
Théoriquement, il était détenu par l’Armée Libanaise, mais, dans les faits, son destin était dans les mains du Hezbollah, a déclaré la Radio de l’Armée, citant des officiels israéliens de la sécurité.
En 2000, le Hezbollah a enlevé et détenu otage l’homme d’affaire israélien Elhanan Tannenbaum, ensuite libéré dans le cadre d’un échange de prisonniers.
Et en 2006, cela a entraîné la Deuxième Guerre du Liban avec un raid en Israël dans lequel trois soldats israéliens ont été tués et deux autres faits prisonniers, leurs dépouilles ont ensuite été rendues à Israël dans un autre échange asymétrique. Pourtant dans l’épisode de la semaine dernière, le Hezbollah a agi très différemment, ont déclaré des sources à la sécurité, citées comme approuvant l’accord.
Parce que Gammerman était « tombé dans leurs mains », précisait le programme, et avait évidemment traversé la frontière à cause de problème de maladie mentale, a déclaré sa femme dimanche, le Hezbollah a choisi de l’autoriser à rentrer sain et sauf en Israël.
Les sources ont félicité le « comportement du Liban » sur l’incident, « et par le Liban, ils veulent dire le Hezbollah », précisait-on dans le programme radio. Un officiel cité par le site internet d’information Walla a félicité le Liban pour sa réponse « humanitaire » à la situation.
Les officiels israéliens ont marqué une grande différence entre les actions du Hezbollah dans cet incident et celles du Hamas, le groupe terroriste à Gaza, mentionnant spécifiquement le cas d’Avraham Mengitsu, un Israélien d’origine éthiopienne avec des problèmes de santé mentale, qui a traversé vers la bande de Gaza en septembre 2014, dont Israël accuse le Hamas de le détenir.
Après avoir été remis à Israël à travers la Finul au point de passage de Rosh Hanikra vendredi, Grammerman a été débriefé et interrogé par des officiels israéliens de la sécurité pendant plusieurs heures, a annoncé Walla dimanche après qu’un ordre de restriction de diffusion de l’information ait été levé.
Israël et le Liban sont techniquement en état de guerre et il est illégal pour les citoyens israéliens d’entrer dans le territoire du pays ennemi.
Selon sa femme Ruhama, Gammerman a des antécédents de maladie mentale et « ne se porte actuellement pas très bien ».
« Je ne peux pas expliquer pourquoi il a fait cela, a-t-elle déclaré à Walla. Il est très sensible, c’est une personne très gentille qui a eu beaucoup de traumatismes dans sa vie ».
Elle a remercié les officiels israéliens et libanais pour leurs efforts réussis de faire revenir son mari sain et sauf.
« C’est la chose acceptable à faire, a déclaré un officiel anonyme à Walla, dans une situation où un homme innocent qui souffre clairement de problèmes mentaux finit par traverser la frontière ».