Israël en guerre - Jour 405

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Interview

Liberman : le Premier ministre place son ego au-dessus de l’intérêt national

D’après l'ex-ministre de la Défense, Netanyahu, Eisenkot et Halevi avaient rejeté son avertissement sur l'invasion du Hamas en 2016 car ils étaient "trop confiants et arrogants"

Le chef d'Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, dirigeant une réunion de faction à la Knesset, le 20 mai 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le chef d'Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, dirigeant une réunion de faction à la Knesset, le 20 mai 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

L’excès de confiance et l’arrogance du Premier ministre Benjamin Netanyahu l’ont conduit à ignorer les avertissements précédant le 7 octobre, et il continue à placer son « statut et son ego » avant les besoins de sécurité nationale d’Israël, a déclaré la semaine dernière le chef du parti Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman.

S’adressant au Times of Israel depuis son bureau à la Knesset mercredi, l’ancien ministre de la Défense et ministre des Affaires étrangères a accusé Netanyahu de politiser la prise de décision en temps de guerre, affirmant qu’il « n’a pas de stratégie » et qu’il « essaie activement de perdre du temps » et de « poursuivre la guerre jusqu’aux prochaines élections » législatives.

Ancien allié de Netanyahu, Liberman a commencé sa carrière politique au sein du Likud, où il a occupé le poste de directeur général du parti et, plus tard, du cabinet du Premier ministre sous la direction de Netanyahu dans les années 1990. En 1999, il a fondé le parti Yisrael Beytenu, plus agressif, après s’être séparé du Likud, en raison de ce qu’il considérait comme la faiblesse de la position de Netanyahu sur la question palestinienne.

S’il a depuis servi dans de multiples gouvernements Netanyahu, se présentant même avec le Likud dans une liste unifiée lors des élections de 2013, Liberman s’est montré très critique à l’égard du Premier ministre ces dernières années.

Liberman a démissionné de son poste de ministre de la Défense en novembre 2018, faisant tomber le gouvernement de Netanyahu à l’époque, à la suite d’un cessez-le-feu entre Israël et les groupes terroristes palestiniens à Gaza, après un barrage nourri de deux jours de plus de 400 roquettes tirées, entre autres, par le groupe terroriste palestinien du Hamas sur Israël. Il a depuis passé la plus grande partie de sa carrière politique dans l’opposition, à l’exception d’un passage réussi en tant que ministre des Finances sous le gouvernement Bennett-Lapid de 2021-2022.

Ses critiques se sont poursuivies sans relâche depuis le 7 octobre, date à laquelle des milliers de terroristes de Gaza, dirigés par le Hamas, ont franchi la barrière frontalière et envahi le sud d’Israël, tuant plus de 1 200 personnes et prenant 251 autres personnes en otage, déclenchant ainsi la guerre en cours.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le chef du parti Yisrael Beytenu, Avidgor Liberman, après la signature de l’accord de coalition, à la Knesset, le 25 mai 2016. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Netanyahu « était trop confiant et, bien sûr, arrogant », a affirmé mercredi Liberman, vêtu d’une chemise à manches courtes, alors qu’une télévision voisine diffusait des images des troupes de l’armée israélienne au Liban.

Un avertissement resté lettre morte

Liberman a affirmé avoir tenté d’avertir le Premier ministre des dangers d’une attaque du groupe terroriste palestinien du Hamas il y a huit ans.

Dans un document ultra-confidentiel présenté à Netanyahu en 2016, le ministre de la Défense de l’époque avait averti que le Hamas « a l’intention de porter le conflit en territoire israélien en envoyant un nombre important de forces bien entraînées [comme les commandos Nukhba par exemple] en Israël pour essayer de capturer une communauté israélienne [ou peut-être même plusieurs communautés] à la frontière de Gaza et de prendre des otages ».

Le ministre de la Défense, Avigdor Liberman, (au centre-droite), rencontrant des officiers supérieurs du Commandement du Sud, dont le chef d’état major Gadi Eizenkot (au centre) et le général Herzl Halevi (à droite), le 12 juin 2018. (Crédit : Ariel Hermoni/Ministère de la Défense)

Liberman a témoigné que Netanyahu, le chef d’état-major de l’armée de l’époque, Gadi Eisenkot (aujourd’hui numéro 2 du parti de HaMahane HaMamlahti) et le chef du renseignement de Tsahal de l’époque, Herzl Halevi (aujourd’hui chef d’état-major de l’armée), avaient tous reçu le rapport.

« Ils pensent qu’ils savent tout », a-t-il déclaré. « Ils m’ont tous dit que je ne comprenais pas et que cela ne pouvait pas arriver. »

« Je pense qu’ils étaient tellement sûrs d’eux, s’en tenant à leur conception » et projetant « notre mentalité, notre psychologie sur l’autre côté », a-t-il poursuivi, rappelant que des gradés de Tsahal lui avaient expliqué que le Hamas se sentait « responsable des affaires sociales, du bien-être, de tous les besoins de la population de Gaza ».

Une stratégie de sécurité globale

Interrogé sur la manière dont Netanyahu gère cette guerre qui dure depuis un an, Liberman a affirmé que le Premier ministre « n’a pas de stratégie ».

Il a insisté sur le fait qu’Israël devait créer une zone tampon de 15 kilomètres au sud-Liban, de la côte méditerranéenne à la frontière syrienne, semblable à celle qui existait dans cette région entre 1985 et 2000. Cette zone de sécurité n’a pas la même profondeur que celle proposée par Liberman, puisqu’elle est moins étendue à certains endroits.

Liberman propose également que toute personne quittant la zone ne soit pas autorisée à y revenir.

« Nous contrôlerons cette zone tampon pendant 20, 60 ou 100 ans. Nous ne bougerons pas, nous ne nous retirerons pas avant que le Hezbollah ne s’engage à renoncer à son intention de détruire l’État d’Israël », a-t-il déclaré.

Il a conseillé aux habitants évacués du nord de ne pas rentrer chez eux tant qu’une telle zone n’aura pas été établie.

La proposition de Liberman, qui consiste à faire payer un lourd « tribut à tous ceux qui ont attaqué l’État d’Israël ou qui ont l’intention de détruire l’État d’Israël », s’inscrit dans le cadre d’une stratégie régionale plus vaste qu’il a exposée cette semaine lors d’une conférence sur la lutte contre le terrorisme à l’Université de Reichman.

Achever le désengagement

Il propose notamment d’aider le gouvernement yéménite soutenu par l’Arabie saoudite pour faire contrepoids au groupe terroriste des Houthis et d’achever le désengagement de Gaza en 2005 en fermant les postes-frontières et en mettant fin à l’approvisionnement de la bande en eau, en nourriture et en carburant.

Des personnes déplacées arrivant à Khan Younès après avoir été notifiées par l’armée israélienne d’évacuer les parties orientales de la ville dans le sud de la bande de Gaza, le 7 octobre 2024. (Crédit : Bashar Taleb/AFP)

« Nous avons entrepris un processus insensé appelé désengagement en 2005. Nous avons quitté la bande de Gaza. Nous avons évacué tous les résidents d’implantations, toutes les implantations, toutes les synagogues, mais nous continuons à tout approvisionner », a-t-il déploré, estimant que le désengagement devrait signifier un désengagement total et que la Ligue arabe et l’Égypte peuvent « assumer la responsabilité de la bande de Gaza ».

Se tournant vers l’Iran – qui soutient le Hamas, le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah et les Houthis et a lancé une salve massive de missiles balistiques sur Israël le 1er octobre – Liberman a déclaré que la réponse imminente d’Israël devait être « disproportionnée ».

« Je pense que la plus grande erreur serait de répondre de manière proportionnelle, car cela créerait une nouvelle guerre d’usure avec l’Iran, ce qui serait le pire scénario pour Israël, a-t-il averti.

En ce qui concerne l’Autorité palestinienne (AP) et la Cisjordanie, Liberman, qui a déjà déclaré qu’il serait prêt à évacuer sa propre implantation de Nokdim dans le cadre d’un échange de terres dans un accord de paix, a déclaré qu’en ce qui le concerne, une solution à deux États « n’existe plus ».

« Après 31 ans, il est temps de tirer des conclusions », a-t-il déclaré, mesurant la période écoulée depuis la signature des Accords Oslo. « Nous n’aurons jamais de dirigeant palestinien prêt à signer la fin du conflit. »

À la place, il a proposé qu’Israël prenne le contrôle de la zone C de la Cisjordanie, où Israël exerce un contrôle civil et sécuritaire total, et que la Jordanie prenne la responsabilité de la zone A (qui est officiellement sous le contrôle total de l’AP) et B (qui est sous le contrôle administratif palestinien et le contrôle sécuritaire israélien), conformément à l’accord de Londres de 1987, jamais adopté.

« Nous assumerons la responsabilité, en particulier pour la zone C, et [les Jordaniens] davantage pour les zones A et B. Nous coordonnerons toutes nos activités et tous nos efforts. Je pense qu’il est possible de gérer de cette manière. »

Politiser la guerre

Interrogé sur son affirmation selon laquelle Netanyahu n’a pas de stratégie cohérente, Liberman a maintenu que le Premier ministre ne prenait « que » des décisions basées sur des considérations politiques, citant sa gestion des pourparlers en cours pour la conclusion d’un accord de « trêve contre libération d’otages ».

Netanyahu a nommé des négociateurs israéliens pour rechercher un accord, mais « chaque jour, nous avons vu des affirmations officieuses selon lesquelles ils ne sont pas qualifiés et ne savent pas comment mener ces négociations », a-t-il déclaré.

« C’est impossible. Si vous n’êtes pas satisfait de leur [travail], essayez de les remplacer. »

La politisation des questions de sécurité par Netanyahu s’est également manifestée dans l’annulation de dernière minute, mardi, d’un voyage prévu à Washington par le ministre de la Défense Yoav Gallant, a affirmé Liberman.

Le ministre de la Défense Yoav Gallant (à gauche), le chef d’état-major de l’armée israélienne, le lieutenant-général Herzl Halevi (au centre), le chef de l’armée de l’air israélienne, le général de division Tomer Bar (à droite), et d’autres officiers dans la salle de commandement souterraine de l’armée de l’air au milieu d’une frappe sur le quartier général du Hezbollah à Beyrouth, le 27 septembre 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Netanyahu se préoccupe avant tout de « son statut et de son ego », a-t-il déclaré.

« Son ego est au-dessus de nos intérêts de sécurité nationale. »

Il a soutenu que le Premier ministre essaie activement de forcer Gallant à démissionner afin qu’il puisse être remplacé par quelqu’un comme le ministre des Affaires étrangères Israel Katz, qui peut servir de « marionnette au sein du ministère de la Défense ».

Les relations entre Gallant et Netanyahu sont tendues depuis que Netanyahu avait annoncé qu’il renvoyait le ministre en mars 2023 en raison de ses critiques sur les efforts largement controversés de refonte du système judiciaire de la coalition, une décision sur laquelle il était revenu sous la pression intense de l’opinion publique. Selon des articles largement diffusés, le Premier ministre a de nouveau envisagé de renvoyer le ministre il y a quelques semaines, en raison de désaccords répétés sur des questions clés liées à la guerre, mais la décision a été reportée alors que le conflit contre le Hezbollah dans le nord du pays passait à la vitesse supérieure.

Selon Liberman, bien que Gallant soit également « responsable de tout ce qui s’est passé le 7 octobre », il ne devrait pas démissionner en plein milieu d’une guerre.

« Je pense que présenter sa démission n’a pas de sens parce que celui qui est vraiment responsable de la mauvaise conception, celui qui a vraiment fait échouer tous les efforts pour éliminer […] les commandants des gangs du Hamas, c’est Netanyahu. Il a créé cette politique de conciliation avec le Hamas » dans les années précédant le 7 octobre, a-t-il déclaré.

Partenaires politiques

De gauche à droite : Gideon Saar, chef du parti Tikva Hadasha, Yaïr Lapid, chef de l’opposition, et Avigdor Liberman, chef du parti Yisrael Beytenu, le 29 mai 2024. (Crédit : Bureau de Yaïr Lapid)

Fin novembre, le parti Tikva Hadasha de Gideon Saar a rejoint la coalition, laissant Yisrael Beytenu comme seul parti d’opposition de droite.

Critique virulent de longue date de Netanyahu, Saar avait précédemment déclaré qu’il était prêt à faire des concessions afin d’établir un bloc de droite dans l’opposition au gouvernement actuel.

Rejetant la défection de Saar de l’opposition comme étant largement hors de propos, Liberman a déclaré que le député nationaliste avait eu des entretiens avec lui et Netanyahu simultanément.

Liberman a indiqué qu’il avait insisté, lors de ces entretiens, sur le fait que si les deux partis devaient fusionner, Saar devrait intégrer pleinement son parti à Yisrael Beytenu pendant au moins deux cycles électoraux afin qu’ils constituent « un seul parti, un seul mouvement ».

Mais Saar « n’a utilisé les conversations que comme moyen de pression » avec Netanyahu, a estimé Liberman.

Un autre partenaire potentiel de Liberman est l’ancien Premier ministre Naftali Bennett, du parti Yamina, aujourd’hui disparu. Bennett s’est retiré de la vie politique après la chute du gouvernement qu’il avait formé avec Yaïr Lapid en 2022, mais il envisage maintenant un retour.

Liberman a rencontré Bennett pour discuter d’une éventuelle coopération.

Il a déclaré que les deux hommes « se parlent de temps en temps », mais qu’aucune décision définitive n’a encore été prise.

Le chef du parti Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman (à gauche) et l’ancien Premier ministre Naftali Bennett, dans le centre-ville de Tel Aviv, le 17 juillet 2024. (Crédit : Capture d’écran X/Yanir Cozin ; utilisée conformément à l’article 27a de la loi sur les droits d’auteur)

« Pour moi, la question principale est de remplacer ce gouvernement », a-t-il indiqué.

« Pour remplacer ce gouvernement, nous avons besoin de plus de sièges. Si nous constatons dans les sondages que le fait de nous présenter ensemble nous apportera plus de sièges, nous nous présenterons ensemble. Si nous voyons que séparément [nous pouvons] apporter plus de sièges, nous nous présenterons séparément. »

La vraie droite

À la question de savoir s’il y avait des circonstances dans lesquelles il rejoindrait le gouvernement actuel – peut-être pour minimiser l’influence des partis d’extrême-droite Otzma Yehudit et HaTzionout HaDatit -, Liberman a répondu par la négative.

Liberman a affirmé que le gouvernement Netanyahu est engagé dans « une véritable destruction de notre société, de nos valeurs », et qu’il aurait peu de capacité à influencer la politique de l’intérieur, parce que le « premier engagement de Netanyahu est envers les Haredim, les partis orthodoxes ».

« Nous avons des visions complètement différentes sur la sécurité, sur l’économie, sur tout », a-t-il expliqué, précisant qu’il préférait s’asseoir avec des partis centristes et de gauche comme Yesh Atid et la fusion Avoda-Meretz, Les Démocrates, plutôt qu’avec les partenaires d’extrême-droite et ultra-orthodoxes de Netanyahu.

En réalité, a-t-il poursuivi, qualifier le chef d’Otzma Yehudit, Itamar Ben Gvir, et le leader du parti HaTzionout HaDatit, Bezalel Smotrich, de partisans de la droite est une erreur, car ils ne représentent pas la droite israélienne traditionnelle telle qu’elle a été formulée par Zeev Jabotinsky, dont les adeptes du sionisme révisionniste ont créé le Likud moderne.

« Je crois en la vision de Jabotinsky. Il était libéral, il était laïc, dur, de droite, très éduqué, intellectuel », a-t-il déclaré.

Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir et le président du parti Shas Aryeh Deri assistant à une réunion sur le vote prévu du budget de l’État, à la Knesset, à Jérusalem, le 23 mai 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

« Je pense que nous sommes le seul parti vraiment de droite dans la politique israélienne », plutôt qu’une faction « messianique ».

« Aujourd’hui, vous regardez le Likud, sa coalition avec [les partis haredim] Shas et Yahadout HaTorah, ils sont complètement entre les mains des partis orthodoxes les plus radicaux d’Israël. »

Les élections législatives en ligne de mire

S’adressant aux journalistes à la Knesset au cours de l’été, Liberman avait averti que Netanyahu pourrait dissoudre la Knesset et convoquerait de nouvelles élections en novembre. Il a fait valoir que Netanyahu aurait des difficultés à faire adopter un budget d’État pour 2025 et que la tenue d’élections législatives avant la fin de l’année pourrait servir à repousser le témoignage du Premier ministre dans son procès pour corruption.

Bien que la coalition ait récemment renforcé sa majorité avec Saar, Liberman continue de croire que les élections auront lieu peu de temps après l’élection présidentielle américaine – du 5 novembre.

« Je ne vois pas la coalition soutenir ce budget », a-t-il déclaré.

« En fin de compte, mon sentiment est qu’il va dissoudre la Knesset et convoquer de nouvelles élections. »

Bien que les prochaines élections soient « totalement imprévisibles », il est optimiste quant à la capacité de l’opposition à obtenir 62 ou 63 sièges sur les 120 que compte la Knesset et à former un nouveau gouvernement.

« C’est possible », a-t-il conclu.

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