Liberman : Netanyahu incite à la « guerre civile » pour sauver sa peau
Le chef d'Yisrael Beytenu a critiqué le discours du Premier ministre avant l'ouverture de son procès et espère qu'il sera blanchi, "pas par sympathie, mais pour le bien du pays"
Le chef du parti Yisrael Beytenu Avidgor Liberman a accusé mardi le Premier ministre Benjamin Netanyahu de tenter de lancer une « guerre civile » afin de faire oublier les accusations de corruption portées contre lui. Il a déploré un Premier ministre sans « aucune limite » dans ses tentatives d’échapper à la justice.
« Pour se débarrasser de ses déboires personnels et détourner l’attention des problèmes dont il est responsable, comme la hausse du taux de chômage, il incite la population contre elle-même », a dénoncé Liberman à l’antenne de la radio Kan.
« Ce qui est désolant, c’est qu’au lieu de se concentrer sur ses procès, Netanyahu attise les tensions entre les différentes parties du peuple », a-t-il ajouté, évoquant un « faux récit » présenté par le Premier ministre d’une conspiration de gauche pour le faire tomber.
Flanqué des ministres et des députés de son parti du Likud, Netanyahu s’est longuement exprimé devant la salle d’audience, avant l’ouverture de son procès au tribunal du district de Jérusalem, et a attaqué la police et le ministère public, alors qu’il s’apprêtait à devenir le premier chef de gouvernement en exercice à comparaître devant la justice. Il a également soutenu que l’ensemble de la droite était également traduite en justice.
« Des personnes, au sein de la police et parmi les procureurs, ont uni leurs forces à celles des médias de gauche […] dans le but de fabriquer de toutes pièces des affaires sans fondement et absurdes me mettant en cause », a accusé le Premier ministre. « L’objectif est de renverser un Premier ministre fort issu de la droite et de maintenir la droite, en conséquence, à l’écart du pouvoir pendant de nombreuses années. »
« Je ne suis pas un caniche […] et il y a toutes sortes d’autres choses que je ne souhaite pas faire et c’est la raison pour laquelle tous les moyens sont bons pour me supprimer », a clamé Netanyahu, poursuivi pour corruption, fraude et abus de confiance.
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Le Premier ministre a affirmé que « le gang ‘Tout sauf Bibi’ est intervenu de manière éhontée dans les élections » afin de causer du tort au Likud dans les urnes. Il a rappelé la recommandation de la police de l’inculper avant les élections d’avril 2019 et la décision du procureur général Avichai Mandelblit de l’inculper avant les dernières élections de mars.
« Ils ont tout fait pour que je ne me présente pas ici aujourd’hui en tant que Premier ministre », a-t-il ajouté.
Liberman a qualifié ce discours de « pure incitation », mettant en garde contre les conséquences terribles d’un tel acte pour attiser les tensions.
« Il n’a pas de limites. Netanyahu est prêt à entraîner le peuple d’Israël dans une guerre civile pour échapper à sa détresse personnelle », a accusé l’ancien allié du Premier ministre.
Autrefois lui-même suspect dans une série d’affaires de corruption, Liberman a déclaré que la condamnation d’un Premier ministre en exercice causerait de profonds dommages à Israël.
« Je souhaite que Netanyahu soit déclaré innocent lors de son procès, et non pas parce que j’ai de la sympathie pour lui, mais parce que le fait que le Premier ministre aille en prison nuira à Israël, à son image, à son statut. C’est une tache sur tout le peuple d’Israël », a-t-il commenté.
Les propos de Liberman font écho à ceux tenus hier par le chef de l’opposition Yair Lapid, qui a averti que Netanyahu tentait d’entraîner le pays dans une guerre civile.