Liberman préconiserait une action pour un arrêt du programme nucléaire iranien
L'ex-ministre de la Défense, aujourd’hui chef d'un parti d'opposition appelle le gouvernement à utiliser "tous les outils" à sa disposition pour contrer la menace posée par Téhéran
Un important membre de l’opposition a appelé mercredi le gouvernement à utiliser « tous les outils » à sa disposition pour faire face à la menace du programme nucléaire iranien, suggérant apparemment qu’Israël devrait utiliser une arme nucléaire contre la République islamique.
Le président du parti Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, ancien ministre de la Défense, a écrit sur le réseau social X que « dans cette confrontation entre Israël et l’axe du mal, nous devons gagner – et sans vaincre l’Iran et sans détruire son programme nucléaire, nous ne pourrons battre ni le [groupe terroriste chiite libanais du] Hezbollah ni le [groupe terroriste palestinien du] Hamas ».
« Afin d’arrêter le programme nucléaire iranien, qui en est déjà au stade de l’armement, nous devons utiliser tous les outils à notre disposition », a-t-il poursuivi. « Il doit être clair qu’à ce stade, il est impossible d’empêcher l’Iran d’obtenir des armes nucléaires par des moyens conventionnels. »
Liberman laissait ainsi entendre qu’Israël devait utiliser des méthodes non conventionnelles pour mettre un terme au programme nucléaire iranien, la plus notable d’entre elles étant la bombe atomique. Ayant occupé divers postes ministériels de haut niveau tout au long de sa carrière, y compris celui de ministre de la Défense, Liberman connaît les capacités nucléaires d’Israël.
Israël pratique depuis longtemps une politique d’ambiguïté en matière d’arsenal nucléaire, en vertu de laquelle le pays ne nie ni ne confirme posséder l’arme nucléaire. Depuis des décennies, Israël affirme qu’il ne sera pas « le premier à introduire des armes nucléaires au Moyen-Orient ».
Selon des informations étrangères, Israël disposerait d’environ 90 têtes nucléaires.
Liberman semble se joindre aux appels lancés à Jérusalem pour qu’elle utilise une bombe atomique contre l’Iran afin de mettre un terme à sa prolifération nucléaire, y compris une tribune publiée cette semaine dans Haaretz par l’historien israélien Benny Morris, qui préconise une telle mesure.
En novembre, le ministre d’extrême droite du Patrimoine, Amichaï Eliyahu, (Otzma Yehudit) n’avait pas exclu l’utilisation d’armes nucléaires sur la bande de Gaza, déclarant dans une interview à la radio que l’une des options d’Israël dans la guerre contre le groupe terroriste palestinien pourrait être de larguer une bombe nucléaire sur l’enclave, lors de déclarations qui ont été rapidement désavouées par le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Des propos similaires avaient été tenus par la sulfureuse Tally Gotliv (Likud), quelques jours après le pogrom du Hamas du 7 octobre, au cours duquel les terroristes ont tué près de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et en ont enlevé 251 autres.
De hauts responsables israéliens auraient envisagé d’utiliser l’arme nucléaire 50 ans plus tôt, à la suite de l’attaque surprise des forces égyptiennes et syriennes qui a déclenché la Guerre de Kippour en 1973.
L’Iran affirme que son programme nucléaire n’est destiné qu’à des fins civiles, mais la République islamique, dont les dirigeants appellent régulièrement à l’anéantissement d’Israël, disposerait de suffisamment d’uranium enrichi à 60 % – un niveau qui n’a pas d’usage civil – pour permettre l’assemblage de trois ogives nucléaires.