L’Iran aurait doublé ses essais balistiques, violant potentiellement l’accord
Un quotidien allemand a déclaré que Téhéran a testé 7 projectiles à portée moyenne et 5 à portée courte, après une réunion du Conseil de Sécurité sur le sujet
L’Iran a plus que doublé le nombre d’essais balistiques menés cette année. Ces essais consistent potentiellement en une violation de l’accord du nucléaire iranien de 2015, selon le quotidien allemand Die Welt.
En 2018, Téhéran à lancé au moins sept missiles de moyenne portée et cinq missiles de courte portée et missiles de croisière, a indiqué l’article, rapportant des documents obtenus auprès de services de renseignement occidentaux non spécifiés, et vérifiés « auprès de plusieurs sources ».
A titre de comparaison, seuls quatre essais de missiles de portée moyenne et un essai de lancement d’un missile de courte portée auraient été menés en 2017.
Le rapport indique qu’il est possible que ces missiles soient des armes balistiques nucléaires, que la République islamique n’est pas autorisée à tester en vertu de l’accord international de 2015.
Les missiles testés cette années seraient trois variantes du missile de moyenne portée Shahab 3, et deux essais de variantes du missile de croisière Qiam 1, au moins un missile Khorramashahr, un type de scud, et au moins cinq missiles de courte portée Zolfaghar.
Le rapport a indiqué que deux des lancements étaient directement dirigés vers le groupe terroriste Etat islamique en Syrie, mais qu’il pourrait aussi s’agir « d’essais et de développement » d’autres missiles.
La semaine dernière, le Conseil de sécurité des Nations unies s’est réuni à huis-clos, à la demande de la France et de la Grande-Bretagne, en présence des Etats-Unis et de l’Allemagne. Ils ont accusé l’Iran d’avoir mené des essais balistiques de portée moyenne dimanche.
La France et la Grande-Bretagne maintiennent que les lancements de missiles ne sont pas compatibles avec la résolution de l’ONU qui soutient l’accord sur le nucléaire iranien, tandis que les Etats-Unis estiment qu’il s’agit carrément d’une violation.
L’Iran a longtemps affirmé que son programme balistique était essentiellement défensif, une position que la Russie et le Conseil de sécurité défendent, et que les puissances occidentales rejettent.
Dans un communiqué, la mission iranienne aux Nations unies a accusé les Etats-Unis de semer la confusion quant aux termes de la résolution, et a assuré que les activités liées aux missiles étaient légales.
La résolution des Nations unes appellent l’Iran à ne pas tester de missiles à capacité nucléaire, mais n’interdit pas spécifiquement à Téhéran de mener des lancements de missiles.
« Affirmer que le programme de missiles balistiques de l’Iran est non conforme avec la résolution 2231 » de l’ONU ayant entériné l’accord nucléaire de 2015 « ou qu’il représente une menace régionale relève d’une politique trompeuse et hostile des Etats-Unis », a affirmé la mission iranienne aux Nations unies.
Cette session s’est achevée sans qu’aucune déclaration commune condamnant l’essai survenu en fin de semaine dernière ne soit publiée.
L’AFP a contribué à cet article.