L’Iran serait responsable de l’enlèvement d’Elizabeth Tsurkov – média
Selon le journal Asharq al-Awsat, Teheran chercherait à échanger l'universitaire israélo-russe enlevée en Irak, contre un prisonnier qu'Israël considère comme un membre du CGRI
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Le kidnapping de la chercheuse russo-israélienne Elizabeth Tsurkov aurait été réalisé dans le but de faire pression sur Israël afin de libérer un opérateur iranien détenu par Israël, selon le journal Asharq al-Awsat, un quotidien arabe basé à Londres.
Citant des sources gouvernementales irakiennes et des membres d’une organisation faîtière de milices chiites, le journal a rapporté que l’Iranien en question pourrait être Yousef Shahbazi Abbasalilo, dont Israël a annoncé en juin l’arrestation en territoire iranien pour avoir planifié des attaques contre des cibles israéliennes à Chypre.
Israël n’a pas révélé quand il a arrêté Shahbazi Abbasalilo, un membre présumé du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), ni si il a été arrêté avant le kidnapping de Tsurkov.
Certaines sources ont déclaré au média que des discussions étaient en cours, sous l’égide de la Russie, « ce qui pourrait aboutir à la libération de Tsurkov dans les prochains jours ».
Asharq al-Awsat a également déclaré avoir reçu des informations contradictoires sur sa localisation, certaines sources indiquant qu’elle était détenue en Irak par la faction armée irakienne pro-Iran des Kataeb Hezbollah – ou Brigades du Hezbollah – tandis que d’autres affirmaient qu’elle avait été transférée en Iran. L’article n’a pas pu être vérifié de manière indépendante.
Elizabeth Tsurkov, une étudiante en doctorat à l’université de Princeton et membre du New Lines Institute for Strategy and Policy, est portée disparue en Irak depuis plus de trois mois.
La semaine dernière, le Bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a accusé les Kataeb Hezbollah de la détenir, mais cette faction armée pro-Iran a affirmé ne pas être impliquée dans sa disparition. Les Kataeb Hezbollah, entité distincte du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, constituent une faction puissante des Hashed al-Shaabi (Forces de mobilisation populaire) d’Irak, d’anciens paramilitaires soutenus par l’Iran qui ont été intégrés aux forces de sécurité irakiennes ces dernières années. Le gouvernement américain l’avait inscrit sur la liste des organisations terroristes en 2009.
Interrogé à la télévision jeudi soir, le porte-parole du gouvernement Bassem al-Awadi a déclaré que « le gouvernement irakien mène effectivement une enquête officielle. »
« Étant donné le niveau de l’affaire et ses complexités, aucune déclaration officielle ne sera faite concernant cette affaire tant que le gouvernement irakien n’aura pas achevé son enquête officielle et n’aura pas tiré de conclusions », a-t-il déclaré. « Après cela, il y aura des communiqués ou des prises de position officielles », a-t-il déclaré sur le plateau d’al-Ahd, une télévision proche des Hashed al-Shaabi.
Selon un diplomate occidental en poste en Irak, Tsurkov est arrivée à Bagdad « début décembre 2022 ». L’universitaire n’a pas été active sur Twitter, où elle compte près de 80 000 abonnés et se décrit comme « passionnée par les droits de l’Homme », depuis le 21 mars.
Une source des services de renseignement irakiens a déclaré que Tsurkov avait été kidnappée à Bagdad « au début du ramadan », le mois de jeûne musulman qui a commencé cette année le 23 mars.
Mercredi dernier, le Bureau de Netanyahu a déclaré que Tsurkov « est toujours en vie ».
« Nous tenons l’Irak responsable de sa sécurité et de son bien-être. »
Dans une déclaration jeudi soir, les Kataeb Hezbollah ont déclaré faire tout leur possible pour découvrir le sort de la « prise d’otages sioniste ou des otages sionistes » dans le pays.
L’AFP a contribué à cet article.