Face aux insurgés islamistes, un village druze syrien demande son annexion à Israël – un « moindre mal »
Une vidéo non vérifiée circulant sur les réseaux sociaux semble montrer un membre de la communauté druze du village de Hader, dans le sud de la Syrie, en train de demander l’annexion de son village du côté israélien du plateau du Golan.
Tournée en arabe, cette vidéo a été diffusée sur X accompagnée de sous-titres en anglais.
L’homme en question invite la foule à réfléchir à ce qu’elle souhaite pour son avenir, suite au chute du régime de Bashar el-Assad en début de semaine.
« Si nous devons choisir, alors optons pour le moindre mal », dit-il. « Et même si c’est considéré comme quelque chose de mal de demander à être annexé au Golan [israélien], c’est un bien moindre mal que ce qui nous arrive. »
Il semble ici faire allusion à Hayat Tahrir al-Sham, le plus important des groupes d’insurgés syriens, dont les racines plongent dans Al-Qaïda en dépit d’une apparente modération ces dernières années.
« Ce mal pourrait prendre nos femmes, nos filles, nos maisons », dit-il, selon les sous-titres.
« Bashar el-Assad est parti », poursuit-il. « et que nous reste-t-il ? Rien. »
« Nous avons demandé à être annexés au Golan pour préserver notre dignité », dit-il, ajoutant parler au nom de la communauté druze des environs du gouvernorat de Quneitra.
« Nous demandons, au nom de toute la région environnante, de rejoindre les nôtres, dans le Golan, et de vivre libres et dignes comme les nôtres vivent [en Israël]. »
Il demande par ailleurs que les Druzes syriens soient libérés de « l’injustice et de l’oppression » imposées par le régime d’Assad, et dont ils craignent qu’elles ne leur soient bientôt à nouveau imposées par les insurgés islamistes.
« Combien d’entre nous sont morts ? », demande-t-il.
« Nous avons assez donné. Nous ne sommes pas prêts à sacrifier quoi que ce soit de plus. »
The Druze of Mt. Hermon have officially requested to be annexed to Israel. pic.twitter.com/X6qTnZXhzP
— Mira ⛥ (@MiraMedusa) December 13, 2024
Hader est, à l’instar des villages environnants, situé dans la zone tampon entre Israël et la Syrie investie par les soldats de Tsahal dimanche, suite à la chute d’Assad.
La majorité des Druzes ne vivent pas dans le Golan syrien.
Selon le dernier recensement fiable, effectué en 2010 avant le début de la guerre civile, on estime à 48 % la part des Druzes de Syrie installés dans le gouvernorat de Suwayda, à 90 kilomètres environ de la frontière avec Israël, 35 % à Damas et 25 000 dans le gouvernorat d’Idlib.
Selon les informations données par le Washington Institute for Near East Policy en 2016, la guerre civile a considérablement changé la donne démographique en Syrie et nombre de Druzes ont quitté Damas pour des régions plus sûres du pays.