La comparaison par Darmanin de la « haine du juif » à celle « du flic » indigne la gauche

« Honte », « double faute »: plusieurs personnalités de gauche se sont indignées mercredi du parallèle effectué la veille entre « la haine du juif » et « la haine du flic » par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui visait notamment LFI.
« La haine du juif et la haine du flic se rejoignent. Pas par conviction mais par calcul électoral », a déclaré le ministre mardi lors d’un discours à Créteil devant la communauté juive du Val-de-Marne.
Critiquant les « hypocrites », il a estimé que la crise actuelle avait « permis de révéler quel était le projet politique d’un certain nombre de responsables qui parlent à des millions de personnes et dont la voix porte ».
« Le cynisme pousse à penser qu’en portant des messages aussi décalés, aussi incompréhensibles, aussi ignominieux, on arrivera à récupérer quelques pourcentages de plus dans des endroits où on pense que certains Français sont pris à souhaiter la haine de l’autre, la haine d’Israël, la haine des juifs », a-t-il ajouté.
Le ministre a souhaité que les attaques « ignobles et dramatiques » perpétrées par le Hamas en Israël le 7 octobre permettent d’identifier « ceux qui n’ont pas été là au moment où il fallait utiliser des mots justes », pour « s’en souvenir ».
« Honte d’un gouvernement français qui invente des polémiques intérieures au lieu d’aller au secours des victimes des crimes de guerre à Gaza », a réagi sur X (ex-Twitter) mercredi Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise, directement visé par le ministre – qui ne l’a pas nommé – parce que refusant de qualifier le Hamas d’organisation terroriste.
« La politique de caniveau plutôt que la condamnation des crimes de guerre », a abondé le député LFI Thomas Portes. Son collègue Ugo Bernalicis a dénoncé un parallèle qui « exacerbe les tensions au sein de la communauté nationale ».
M. Darmanin a saisi la justice mardi contre la députée LFI Danièle Obono qui avait caractérisé le Hamas comme « un groupe politique islamiste » qui « résiste à une occupation ».
Pour le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, M. Darmanin commet « une double faute »: « c’est une instrumentalisation odieuse de la lutte nécessaire contre l’antisémitisme » et « une banalisation de l’antisémitisme qui a conduit à l’extermination de 6 millions de juifs ».
« Des policiers avec des insignes néonazis ont été épargnés par leur hiérarchie de sanction disciplinaire à la hauteur. A quoi jouez-vous M. Darmanin ? », a insisté la députée écologiste Sandrine Rousseau.