Les diplomates arabes « horrifiés » par l’attaque du Hamas et mécontents de la réponse d’Israël
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Deux hauts diplomates représentant des pays arabes ayant des liens avec Israël ont déclaré au Times of Israel que leurs gouvernements avaient été horrifiés par l’attaque du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre.
Ces commentaires ont été faits sous couvert d’anonymat, car la grande majorité du monde arabe s’est abstenue de condamner l’attaque du Hamas, préférant plutôt condamner seulement et plus largement les attaques contre des civils. Seuls les Émirats arabes unis ont condamné spécifiquement le Hamas.
Alors que les deux diplomates insistent sur le fait qu’il existe une désapprobation totale parmi les alliés arabes d’Israël et au-delà au sujet des récents crimes commis par le Hamas, les attaques prouvaient selon eux l’échec de la politique israélienne, qui a longtemps consisté à « ignorer la question palestinienne ».
L’un des diplomates a évoqué le discours de Netanyahu le mois dernier à l’Assemblée générale des Nations unies, dans lequel il a affirmé que la paix entre Israël et le monde arabe pouvait précéder la paix entre Israël et les Palestiniens.
« Rien n’excuse ces actes du Hamas, mais il n’est pas possible d’ignorer ce qui se passe à Gaza depuis tant d’années », a dit le diplomate.
En outre, les deux diplomates ont affirmé que la réponse écrasante d’Israël à Gaza suite aux attaques du Hamas avait conduit à une dissipation de la bonne volonté que Jérusalem avait brièvement obtenue de certains de ses alliés arabes.
Les diplomates ont affirmé que leurs gouvernements avaient été particulièrement irrités par les appels de certaines personnalités israéliennes demandant à l’Égypte d’accueillir des réfugiés de Gaza, expliquant que cela pourrait créer un précédent pour des transferts massifs de populations palestiniennes de Cisjordanie vers la Jordanie, ce à quoi Amman s’oppose avec la plus grande fermeté.
« L’Egypte et la Jordanie considèrent de telles propositions comme des menaces existentielles », a déclaré l’un des diplomates.
Les diplomates ont ajouté que, si certains en Israël avaient interprété les accords d’Abraham comme signifiant que les pays arabes qui normalisaient leurs relations avec Jérusalem ne se souciaient plus de la cause palestinienne, la dernière guerre à Gaza devrait rappeler que les Palestiniens obtenaient toujours à travers la région leurs sympathies et leur soutien.