Selon 2 analystes israéliens, il s’agit d’une bataille régionale orchestrée par l’Iran
Ehud Yaari et Amos Yadlin, deux commentateurs chevronnés du studio d’information de la Douzième chaîne, analysent la stratégie du Hamas et de l’Iran dans la guerre.
Ehud Yaari, analyste de longue date des affaires arabes sur la chaîne de télévision, explique qu’il ne s’agit pas uniquement d’un conflit entre le Hamas et Israël, mais plutôt d’une bataille régionale orchestrée par l’Iran.
L’un des principaux objectifs était d’empêcher l’effort de normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite, sous l’égide des États-Unis, et cet objectif est déjà en passe d’être atteint.
Yaari affirme que le Hamas a reçu l’assurance qu’il ne serait pas seul. Bien qu’il ne sache pas si le Hezbollah s’impliquera davantage, il note que « Metula n’a pas été évacuée sans raison », en référence à la fermeture par l’armée de certaines parties de la ville la plus septentrionale d’Israël et au départ de la plupart de ses habitants.
Il fait remarquer que le chef adjoint du Hezbollah a déclaré vendredi que son groupe terroriste était prêt à s’impliquer.
Yaari indique qu’il a vu des milices soutenues par l’Iran en Syrie se diriger vers cette frontière, et des milices soutenues par l’Iran en Irak se diriger vers la Syrie. « Il s’agit d’un événement régional.
Les États-Unis, qui renforcent progressivement leurs effectifs dans la région, cherchent à dissuader les Iraniens.
Le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, « n’aurait pas attaqué 22 communautés et 11 bases et positions de Tsahal » dans l’unique but de libérer des prisonniers palestiniens des prisons israéliennes », estime Yaari.
Amos Yadlin, ancien chef des services de renseignement militaire de Tsahal, propose deux théories sur la stratégie iranienne :
La pire des deux théories, dit-il, est que cela fait partie du plan mis en place par les Iraniens contre Israël. Ils ont commencé par semer le trouble en Cisjordanie, incitant Israël à y déployer des forces supplémentaires, et se sont maintenant déplacés à la frontière de Gaza, dans le but de voir Tsahal bloqué à Gaza par une invasion terrestre, avant que le Hezbollah ne s’en mêle.
La seconde théorie est qu’ils ne considèrent pas que le moment est venu de le faire, reconnaissant que l’armée israélienne reste extrêmement forte « bien que nous ayons connu une catastrophe ».
Il affirme que le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ne veut pas que Beyrouth devienne Gaza et que les États-Unis ont été clairs qu’une pluie de missiles Tomahawk s’abattrait sur Beyrouth si Nasrallah frappait Israël.