Witkoff semble revenir sur l’opposition américaine au projet arabe de reconstruction de Gaza
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

L’envoyé spécial des États-Unis au Moyen-Orient, Steve Witkoff, a donné l’impression de revenir sur l’opposition de l’administration Trump au projet arabe pour la gestion de Gaza dans l’après-guerre.
Peu de temps après la présentation du projet par l’Égypte, mardi, le porte-parole du Conseil de sécurité de la Maison Blanche, Brian Hughes, avait publié une déclaration disant qu’il n’évoquait pas « le fait que Gaza soit pour l’heure inhabitable » et qu’en conséquence, le président américain Donald Trump maintenait son projet de prise de contrôle de Gaza.
Interrogé sur le projet arabe lors d’une conférence de presse devant la Maison Blanche, Witkoff a déclaré aux journalistes qu’il « y a beaucoup de points convaincants ».
« Nous avons besoin de davantage de pourparlers là-dessus, mais c’est un premier pas et un gage de bonne volonté de la part des Égyptiens », a-t-il ajouté.
« Le plus important, c’est que ce la prise de position du président Trump sur Gaza encourage d’autres personnes au Moyen-Orient à se montrer proactifs et proposer des projets », a ajouté Witkoff, laissant une nouvelle fois entendre que le projet de Trump de prise de contrôle de Gaza avait essentiellement vocation à pousser les alliés régionaux à proposer des alternatives.
Interrogé sur le projet arabe et le point de savoir si la reconstruction de Gaza pourrait se faire en présence des Palestiniens, Witkoff a répondu : « Nous sommes en train d’examiner la situation là-bas. Il est un peu tôt pour se prononcer. » Un peu plus tôt, lors de cette prise de parole, Witkoff avait redit que la reconstruction de Gaza prendrait 10 à 15 ans et que la bande de Gaza serait inhabitable durant tout ce temps.
Le projet arabe envisage la mise en place d’un comité indépendant de technocrates à la tête de Gaza pendant une période de six mois avant de céder le contrôle de l’enclave à l’Autorité palestinienne. Il prévoit par ailleurs que les Palestiniens restent dans la bande de Gaza lors de sa reconstruction, contrairement à la proposition de Trump d’expulser la population dans son ensemble. Il propose enfin l’envoi de soldats du maintien de la paix à Gaza par le biais d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.
Le projet ne fait pas nommément mention du Hamas et dit que la question des groupes armés de Gaza sera examinée par le biais d’un processus politique ayant vocation à établir un État palestinien.
Pour autant, la Ligue arabe, dans sa déclaration d’approbation du projet égyptien, affirme que la sécurité de Gaza « reste une responsabilité exclusive des institutions palestiniennes légitimes, conformément au principe d’une loi et d’une arme légitime ».