Liz Magill démissionne mais reste membre titulaire du corps professoral de l’UPenn
Le président du conseil d'administration a annoncé le départ "volontaire" de la présidente de l'université et le sien, après ce qu'il décrit comme un "faux pas" à l'audience sur l'antisémitisme au Congrès

La présidente de la prestigieuse université privée américaine UPenn, à Philadelphie, et le chef de son conseil d’administration ont annoncé samedi soir leur démission après une audition critiquée devant le Congrès à Washington concernant l’antisémitisme sur les campus aux Etats-Unis.
« Ce fut un honneur de servir cette remarquable institution », a écrit Elizabeth Magill, présidente de l’université de Pennsylvanie depuis l’été 2022, dans un bref message de « démission » rendu public par le président du conseil d’administration de l’établissement, Scott Bok.
« L’ancienne présidente Liz Magill a fait un faux pas malheureux la semaine dernière – comme ses deux paires présidentes d’universités (Claudine Gay de Harvard et Sally Kornbluth du Massachusetts Institute of Technology – MIT) après cinq heures d’audition agressive devant une commission du Congrès », a expliqué M. Bok dans un communiqué.
« Après cela, il était évident que sa position n’était plus tenable et elle et moi avons décidé qu’il était temps pour elle de partir », a-t-il écrit en annonçant aussi sa propre démission « avec effet immédiat ».
And Liz Magill has resigned as president of Penn. pic.twitter.com/X12j9jLaAe
— Damon Linker (@DamonLinker) December 9, 2023
Le président du conseil d’administration de Penn a précisé, dans une lettre qui a rapidement circulé en ligne, que Magill a « volontairement présenté sa démission » mais qu’elle restera membre titulaire du corps professoral de la faculté de droit.
Le Congrès a ouvert une enquête parlementaire jeudi sur ce qu’il a qualifié d' »antisémitisme endémique » sur les campus américains.
Depuis mardi, les trois présidentes d’universités sont sommées de démissionner, notamment par des dizaines de parlementaires, après leur audition – jugée « absolument honteuse » par le gouverneur démocrate de Pennsylvanie – devant une commission du Congrès au sujet de la hausse de l’antisémitisme sur les campus depuis le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre.
Les trois femmes ont répondu mardi aux questions de la parlementaire républicaine Elise Stefanik qui assimilaient les appels d’étudiants à l' »intifada » à une exhortation à « un génocide contre les juifs en Israël et dans le monde ».

Lorsque l’élue a demandé si « appeler au génocide des juifs violait le règlement sur le harcèlement à Harvard, oui ou non? », Mme Gay a répondu: « cela peut, en fonction du contexte », avant d’ajouter: « si c’est dirigé contre une personne ».
Vendredi, la patronne de Harvard s’est dite « désolée » que ses « mots (aient) amplifié la détresse et la douleur » et Mme Magill a diffusé un message vidéo de regrets après qu’un donateur a menacé de retirer 100 millions de dollars de fonds à UPenn.
Depuis les attaques sanglantes du Hamas contre Israël le 7 octobre et la guerre qui s’est ensuivie, le conflit secoue des universités de la côte Est comme Harvard près de Boston, UPenn à Philadelphie et Columbia à New York.