L’OLP condamne les élus américains pour le projet de loi visant les paiements aux terroristes
Abbas dirigeait la réunion du Comité exécutif qui a fustigé le Taylor Force Act, une “extorsion” qui nuira aux droits palestiniens
L’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a condamné un vote des sénateurs américains pour suspendre l’aide versée à l’Autorité palestinienne (AP) si elle ne cesse pas ses paiements aux terroristes et à leurs familles, affirmant que le projet de loi était une extorsion financière qui allait réduire les droits des Palestiniens.
Mahmoud Abbas, le président de l’AP, a dirigé samedi une réunion du Comité exécutif de l’OLP sur l’examen de l’approbation ce mois-ci par la commission des Relations étrangères du Sénat américain d’un projet de loi visant à interrompre le financement américain de l’AP si elle ne cesse pas de rémunérer les terroristes emprisonnés en Israël.
Le Taylor Force Act, qui porte le nom d’un ancien officier de l’armée américaine qui a été poignardé à mort par un terroriste palestinien pendant qu’il était en visite à Tel Aviv en mars 2016, sera maintenant présenté au Sénat. Israël a également demandé que l’AP cesse de payer les familles des terroristes en passant par des organisations intermédiaires.
Dans un communiqué qui a suivi la réunion de l’OLP et a été publié sur la page Facebook de la branche de Bethléem du Fatah, l’OLP a dénoncé le projet de loi, le jugeant « inacceptable ». Une traduction d’extraits du communiqué a été publiée mardi par l’association israélienne Palestinian Media Watch (PMW).
« Le Comité exécutif [de l’OLP] a condamné les législateurs du Congrès américain et leurs positions envers le peuple palestinien […] et voit l’approbation de l’arrêt de l’aide américaine à l’AP – si elle cesse d’aider les familles des martyrs (Shahid) et des prisonniers – par une commission du Sénat américain comme une loi inacceptable, qui affectera négativement tout ce qui est lié aux droits des Palestiniens », disait le communiqué.
En particulier, le projet de loi a un impact sur « le droit [des Palestiniens] à la vie et à la protection des violations de l’armée d’occupation, et des exécutions sommaires qu’elle mène dans les rues et aux checkpoints militaires de Cisjordanie, y compris à Jérusalem Est. [Le Comité exécutif de l’OLP] a souligné le rejet de cette extorsion [américaine] et le rejet de l’utilisation de l’outil des aides financières pour extorquer des concessions politiques. »
L’OLP a promis de « poursuivre sa responsabilité nationale, morale et humanitaire envers les victimes de l’occupation, les victimes d’un terrorisme étatique organisé, et les victimes des hordes de colons et de leur organisation terroriste, que le gouvernement d’Israël soutient et à qui il fournit protection et patronage, avec la bénédiction des législateurs du Congrès américain. »
« Le Comité exécutif [de l’OLP] transmet une bénédiction d’appréciation et de fierté aux prisonniers de guerre qui se battent pour la liberté pour leur position légendaire, et souligne que leur libération est une priorité », ajoutait le communiqué.
Adopté par 17 voix contre quatre, le projet de loi a été soutenu par des démocrates et des républicains. Chaque membre républicain de la commission a soutenu la mesure, ainsi que plusieurs démocrates, dont le sénateur du Maryland, Ben Cardin, le sénateur du New Jersey Bob Menendez et le sénateur de la Virginie, Tim Kaine.
La semaine dernière, la Maison Blanche a indiqué que l’administration travaillerait avec le Congrès pour garantir que la législation n’interfère pas avec les tentatives de négociation d’un accord de paix israélo-palestinien.
Les États-Unis versent actuellement à l’AP près de 500 millions de dollars d’aides annuelles. La loi ne permettrait qu’à la partie de l’aide destinée à la sécurité – environ 60 millions de dollars – à continuer à être versée.
Selon les termes du projet de loi, le Département d’état sera dans l’obligation de produire un rapport annuel et déclassifié qui détaillera les pratiques de l’AP concernant les paiements en liquide qui viennent récompenser les terroristes.
Selon un rapport israélien récemment publié, le budget de l’AP en 2017 concernant les paiements aux détenus dans les prisons israéliennes et aux « familles de martyrs » équivaut à la moitié de l’aide étrangère attendue par Ramallah cette année.
De plus, selon le budget 2017 du ministère des Finances de l’AP, publié sur son site internet début juin, les versements effectués aux prisonniers palestiniens incarcérés ou libérés, dont un grand nombre a été condamné pour des faits de terrorisme, s’élèveront cette année à 552 millions de shekels.