L’OLP accuse Trump de vouloir « affamer » les enfants palestiniens par ses menaces
Saeb Erekat réagit à la menace des Américains de suspendre leur aide de 300 millions de dollars, et appelle Trump à « cesser d'encourager l'anarchie internationale »
Un haut responsable palestinien a déclaré mercredi que la menace du président américain Donald Trump de diminuer de centaines de millions de dollars d’aide annuelle conduirait les enfants dans les camps de réfugiés à mourir de faim et que le chef des Etats-Unis encourageait Israël à commettre des crimes contre le droit international.
Pendant des années, « les dirigeants palestiniens se sont engagés de bonne foi dans de nombreuses réunions et rencontres avec l’administration américaine », a déclaré Saeb Erekat, le négociateur palestinien chevronné après une réunion du comité politique de l’Organisation de libération de la Palestine à Ramallah.
Erekat a accusé le président américain d’être déraisonnable avec les Palestiniens et a affirmé que par ses actions, il encourageait « l’occupation israélienne à consolider son occupation et son régime d’apartheid ».
« Maintenant, il menace d’affamer des enfants palestiniens dans des camps de réfugiés et de les priver de leurs droits fondamentaux à la santé et à l’éducation si nous ne soutenons pas ses décisions et injonctions », a déclaré Erekat, en référence à la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël.
« Au lieu de traiter les Palestiniens avec équité, le président Trump a choisi de jouer à un jeu de dupes plutôt que d’être un interlocuteur honnête « , a-t-il dit. « Ses déclarations contre le peuple palestinien ont encouragé Israël à poursuivre ses crimes haineux et ses violations du droit international. »
Erekat a précisé que ces propos s’ajoutaient aux autres mesures américaines contre les Palestiniens, comme la décision de fermer la mission de l’OLP à Washington, et le projet de loi qui réduirait l’aide économique à l’Autorité Palestinienne si elle continue à payer des salaires aux familles des terroristes qui ont tués des Israéliens.
« Nous appelons le président Trump et son administration à se placer du bon côté de l’histoire, à respecter le droit international et à cesser d’encourager l’anarchie internationale et les violations des exigences fondamentales de la paix », a ajouté Erekat, qui a récemment subi une greffe pulmonaire dans un hôpital de Virginie.
Les tensions entre les États-Unis et les Palestiniens ont atteint un point de rupture après la reconnaissance par Trump de la capitale israélienne le 6 décembre, avec la déclaration de la direction palestinienne disant qu’elle n’accepterait plus Washington comme interlocuteur dans le processus de paix.
Auparavant, le bureau du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas avait répondu à la menace de Trump concernant l’aide en disant que Jérusalem n’était « pas à vendre ».
« Jérusalem est la capitale éternelle de l’Etat de Palestine et n’est pas à vendre pour de l’or ou des milliards », a déclaré à l’AFP Nabil Abu Rudeineh, porte-parole d’Abbas.