L’UE envisage d’interdire l’entrée aux résidents juifs des implantations violents
L'Union européenne cherche des moyens pour faire pression sur Israël à propos des implantations sans avoir recours à des sanctions
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël

L’Union européenne étudie l’interdiction aux résidents juifs des implantations qui ont été reconnus coupables de crimes violents, de se rendre dans les pays de l’UE comme un moyen de faire pression sur Israël sur sa politique de construction, a rapporté mardi l’agence Reuters.
Selon des diplomates, l’idée est encore en cours d’élaboration, mais pourrait affecter 100 à 200 résidents des implantations, bien que la mesure pourrait être compliquée car beaucoup détiennent des passeports européens.
« Le travail administratif a été fait, mais cela est gelé pour le moment », a déclaré un responsable gardant l’anonymat. « Il s’agit essentiellement d’une liste noire de colons violents qui ont été accusés ou reconnus coupables de crimes. Nous envisageons de les empêcher de se rendre en Europe ».
Le mouvement vient après une irritation croissante européenne et américaine au cours de la construction continue par Israël de maisons à Jérusalem-Est et en Cisjordanie. La plupart des pays considèrent que la construction comme illégale et un obstacle pour parvenir à un accord de paix avec les Palestiniens.
Les tensions se sont encore tendues après les récents rapports d’un important projet de logements dans le quartier de Givat Hamatos de la capitale, qui se trouve au-delà des lignes antérieures à 1967 d’Israël, et l’appropriation de 400 hectares dans le bloc du Gush Etzion dans le sud de la Cisjordanie.
Réagissant au plan Givat Hamatos [lien TOI], qui a été rendu public lors d’une réunion entre le président américain Barack Obama et le Premier ministre Benjamin Netanyahu à Washington à la fin du mois dernier, les États-Unis ont émis une critique acerbe de la politique israélienne.
Les diplomates européens ont néanmoins souligné qu’il n’est pas question d’appliquer des sanctions contre Israël.
« Personne ne parle d’imposer des sanctions commerciales à Israël », a déclaré l’ambassadeur d’un des pays de l’UE en Israël. « Mais il y a un très haut niveau de frustration et il y a de nombreux instruments à notre disposition pour exprimer cette frustration ».
Les ministres des Affaires étrangères de l’UE doivent se réunir à Luxembourg le 20 octobre, mais on ne sait pas si les implantations israéliennes de Cisjordanie seront à l’ordre du jour.
Un responsable israélien, qui a demandé à ne pas être nommé, a déclaré à Reuters que l’Europe avait une attitude erronée.
Selon lui, « En se concentrant sur une seule question et seulement sur Israël, ils ne font pas une faveur aux Palestiniens et ne jouent certainement pas un rôle aussi productif qu’ils pourraient le faire dans les négociations de paix ».
« L’Europe pourrait être beaucoup plus productive dans son engagement si ses messages aux Palestiniens étaient ‘qu’il est temps pour eux d’accepter fondamentalement la légitimité de l’Etat juif’. »
L’UE a déjà établi des lignes directrices contre le financement des instituts scientifiques et de recherche qui sont basés dans les implantations, et se dirige aussi vers un étiquetage obligatoire en vue d’identifier les produits fabriqués au delà de la Ligne verte.